SUD Education 31 appelle à la grève le mardi 19 mai : contre le projet de réforme et contre la connerie ambiante

en-greve  Sud Education 31 appelle à la grève le mardi 19 mai 2015.

Le projet de réforme du collège présenté par la ministre au mois de mars suscite à juste titre de nombreuses inquiétudes et la colère de nos collègues et camarades.
D’abord parce que cette réforme est nauséabonde. Ensuite par la façon dont s’élabore le débat médiatique.

Pour Sud Education, les collègues doivent s’emparer de ce projet et en mener une critique de fond comme ils le font déjà, à partir de leur expérience du terrain et de leur avis professionnel dont on s’acharne à les déposséder et à en dénigrer la pertinence depuis des années !

Ne laissons pas la sphère médiatique opposer, comme elle le fait depuis trop longtemps sur les sujets relatifs à l’éducation,  les partisans de la réforme et les adversaires ! Nous en avons assez de ces postures de « républicains » et de « pédagogues » : les acteurs du monde de l’éducation savent trop bien la nuance et la complexité de leurs métiers pour se laisser réduire à des postures imbéciles et des schémas caricaturaux.

Ne laissons pas des experts autorisés et patentés, ainsi que les syndicats de cogestion léchant les bottes d’un gouvernement de trahison sociale imposer des réformes qui font le lit du capitalisme et des ses rêves de marchandisation de l’enseignement et de l’éducation. Ils veulent briser les métiers, ouvrir des marchés, former des robots dociles en imposant une éducation utilitariste sous couvert de grands concepts issus de la pensée pédagogique dont ils pervertissent les mots. Ils parlent d’autonomie mais ils veulent la libre-concurrence, ils parlent d’émancipation mais ils veulent que chacun soit à sa place, ils parlent d’interdisciplinarité mais ils veulent réduire les savoirs à la seule utilité économique, ils parlent d’égalité mais promeuvent les lois du marché…
Ne nous laissons pas enfermer non plus dans des débats stériles et hystériques sur la fin du soit-disant « roman national » par exemple ! Il n’y a là que délire de petits réactionnaires frustrés et rances. Ne nous laissons pas culpabiliser sur notre prétendu atavisme à l’immobilisme : refusons les termes que l’on nous oppose, refusons le langage facile des éditocrates de la presse parisienne, de leurs perroquets à la petite semaine qui ânonnent leurs 4 vérités du haut de leur tribune médiatique, des démagogues défendant le pré-carré de leur posture de contestataires factices.

Non, contester cette réforme ce n’est pas être conservateur ou réactionnaire ! Contester cette réforme est avant tout un exercice syndical de défense d’un métier et de ses conceptions.

Mais prétendre que le collège actuel, dont le caractère inégalitaire est avérée,  doit être conserver en l’état n’est pas acceptable non plus.

Sud Education entend faire valoir ses positions : oui un changement profond du collège est nécessaire, comme de l’ensemble du système scolaire. Non, aucune réforme n’est acceptable tant qu’il s’agira d’imposer par le haut ces réformes aux enseignants, de casser leur métier, de dégrader les conditions d’étude des élèves et de maquiller une austérité qui ne dit pas son nom derrière des tripatouillages budgétaires ! Il ne peut y avoir de véritable réforme dans un cadre austéritaire !

C’est aux acteurs du monde de l’enseignement de s’emparer de la question du collège. D’abord en faisant oeuvre de mobilisation, ensuite en ouvrant les débats qui s’imposent !

Faisons entendre notre colère ! Refusons la connerie d’où qu’elle vienne !