« Personne n’oblige les profs à être profs »

luttepaiemanifcolere« Personne n’oblige les profs à être profs« . Voilà ce qu’a déclaré dans La Dépêche du 8 février M. Jacques Caillaut, Inspecteur d’académie en Haute-Garonne.

Le contexte serait-il si pesant et si tendu que l’inspecteur en viendrait à perdre ses nerfs ? Ou bien est-ce que l’institution n’a plus que le mépris à opposer à son personnel de terrain ?
Depuis plusieurs semaines, dans tous les cas, les luttes se développent partout dans le 31. Il est temps de les faire converger. Le constat que nous faisons est clair : il existe un ras-le-bol généralisé qui ne demande qu’à être fédéré ! Les deux semaines qui arrivent seront chargées en mobilisations.

 

  • D’ores et déjà, la mobilisation dans le premier degré pour obtenir des remplacements a rencontré un grand succès vendredi 5 février.  8 écoles étaient fermées, plus de 60 collègues étaient présents à l’AG du matin. Près de 120 se sont réunis ensuite pour un pique-nique à l’école Bastide.
    Un appel à la grève a été lancé pour mardi 16 février (voir notre article précédent ).  Un enseignant absent, un enseignant remplaçant.

Dans le premier degré le mercredi 17 à 14h sera aussi un jour de rassemblement au rectorat, à la suite du CTsD et autour de la question de la carte scolaire.

  • Dans le second degré la mobilisation contre la réforme du collège du 26 janvier a également été réussie. Il faut la poursuivre. L’intersyndicale a décidé d’interpeller la rectrice au sujet des formations imposées en dehors des heures de service et des pressions hiérarchiques auxquelles elles donnent lieu. La lettre ouverte de l’intersyndicale est à afficher dans les salles de profs!

Rappelons que nous appelons toujours à l’abrogation de la réforme. Nous nous opposons aux formations imposées et appelons les collègues à ne pas y participer quand elles sont situées en dehors des heures de service. Nous ne devons pas céder aux pressions hiérarchiques qui se font de plus en plus fortes. C’est par le refus collectif que nous pouvons y faire échec.

Sud Education revendique une véritable réforme du collège, ambitieuse, égalitaire et émancipatrice. Tout ce que n’est pas la réforme actuelle qui brise l’idée de collègue unique, mine les métiers, valide les inégalités sociales,  et qui n’a, au fond, qu’une seule justification : celle de réaliser des économies budgétaires. On pourra se documenter à ce sujet avec le dossier de la fédération.

Le mercredi 17 février également, contre la réforme du collège, ses modalités d’application et les pressions hiérarchiques, rassemblons nous au rectorat!

  • D’autres problèmes plus spécifiques mais néanmoins cruciaux surgissent. Notamment en ce qui concerne les classes SEGPA !

Une expérimentation est menée dans 3 établissements du 31 : le collège de St Béat, le collège Badiou et le collège Bellefontaine.  A St Béat, où la disparition annoncée de la SEGPA prive une région entière de ce dispositif, les collègues ont lancé un blog et une pétition. A Badiou et Reynerie, ce sont les niveaux 6e qui seront supprimés l’an prochain en échange d’un dispositif encore bien flou.

Par ailleurs des informations provenant des autres établissements indiquent que le volume horaire attribué aux classes SEGPA dans les DGH est en diminution. Une marge de 2,45 h permettant des dédoublements ou du co-enseignement est supprimée. C’est le cas dans de nombreuses Segpa de l’agglomération toulousaine.

On voudrait signifier aux élèves de SEGPA et à leurs enseignants que l’avenir de leur enseignement adapté est à une « inclusion » forcée dans les classes traditionnelles (avec toutes les conséquences pédagogiques que cela induit) qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Rappelons pourtant que la dernière circulaire du 28 octobre 2015  réaffirme clairement la structure à 4 divisions. L’inclusion mise en avant dans le département est un faux argument pédagogique qui vise au bout du compte à supprimer le niveau 6e et à réaliser des économies de bout de ficelles. Ce faisant elle va déstabiliser les structures dans lesquelles ces classes s’insèrent, tant pour les élèves que pour les personnels.

  • Enfin les collègues des établissements REP/REP+ :Un rendez-vous  est donné ce jeudi 11 février à 18h à la Bourse du Travail.  Ce sera l’occasion de faire un état des lieux dans ces établissements largement mobilisés l’an dernier et d’organiser des actions communes. Au moment où la presse se fait écho d’un climat scolaire dégradé et pesant il est important que les personnels en fassent l’analyse et portent leurs revendications pour un service public d’éducation de qualité.

 

 

Ces luttes ont un dénominateur commun qu’on voudrait nous empêcher de voir en nous enfumant avec des arguties techniques. Si les problèmes éducatifs et pédagogiques de fond ne sont pas à éluder, le syndicalisme se doit de poser ses analyses. En l’occurrence, toutes nos conditions actuelles de travail, dans le premier degré, comme dans le second, renvoient à des budgets de « rigueur » et à des politiques d’austérité qui durent maintenant depuis des années. La casse systématique du service public continue. Pour les élèves comme pour les travailleurs, elles ont une conséquence : davantage de souffrance.

Personne n’oblige les profs à être profs, certes. Mais devant tant d’obstination manifeste à contester les conditions qui leurs sont faites, les enseignants et éducateurs du service public affirment surtout que personne ne peut les obliger à faire leur travail dans des conditions toujours plus indignes.
L’impératif est bien celui des luttes collectives et de leur convergence. C’est ce à quoi nous devons réfléchir et travailler en nous mobilisant et en faisant circuler les informations !

Le contexte actuel dans le 31 est le signe que le ras-le-bol et la colère sont à leur comble. Ces luttes ne sont qu’un début !

 

Récapitulons les rendez-vous à venir :

– Mercredi 10 février, rassemblement à 14h30 pour la défenses des classes ULIS, victime des mêmes procédures que les SEGPA.

– Jeudi 11 février, AG Inter-REP/REP+ à 18h à la Bourse du travail.

– Mardi 16 février : grève 1 enseignant absent, 1 enseignant remplacé dans le premier degré. AG à 9h à l’école Dauriac (Bagatelle).

-Mercredi 17 février à 14h, rassemblement 1er et 2nd degré au rectorat à l’appel des syndicats.