Violences policières, répression politique

20110331183120_t0Violences policières, répression politique.
Ci-dessous les deux communiqués publiés par Sud Education 31 pour dénoncer les violences policières, notamment lors de l’assaut donné au local de la CNT à Lille. Depuis le début de la mobilisation, les violences policières ont été crescendo. Depuis quelques temps elles ont atteint des niveaux effarants et on ne compte plus les cas de violences à l’encontre des manifestants, des jeunes, des syndicalistes, des simples passants, des blessures multiples, un oeil crevé à Rennes…déjà nous pouvons parler d’actes irréparables. Jusqu’où le gouvernement compte-t-il faire de la surenchère ?

De très nombreux témoignages font été d’une violence inouïe. L’impunité que renforce l’Etat d’urgence en est une explication mais elle ne suffit pas. Les violences policières ne sont pas des dérapages de quelques individus, mais bien des actes contrôlés et instrumentalisés par le pouvoir. Un policier n’agit que sur ordres. Ces ordres lui viennent du plus haut sommet de l’Etat. Il s’agit bien d’une répression politique. Le gouvernement socialiste use de la violence pour faire taire, diviser, déprimer et assommer le mouvement social.

Nous ne laisserons pas criminaliser le mouvement social. Nous ne céderons pas aux intimidations. Nous exigeons le retrait du projet de loi travail !

En illustration de ce billet un dessin de Siné, immense artiste, grande figure du dessin de presse et de la presse satirique,  militant anticolonial, antiraciste, antiautoritaire, antiétatiste, anticlérical … décédé aujourd’hui, 5 mai 2016, à l’âge de 87 ans.

Communiqués du 3 mai 2016

L’état d’urgence que nous subissons depuis les meurtres de masse du 13 novembre 2015 ne cesse d’être prolongé. Comme dans le cas du Plan Vigipirate, cette situation d’exception devient le quotidien et la norme. Il prétend lutter contre le terrorisme sans s’attaquer aux causes qu’il choisit d’ignorer: impérialisme français, misère sociale, exclusion, racisme…

Dans un contexte de mobilisation sociale qui perdure, étudiant-es, lycéen-nes, salarié-es, chômeur-es subissent les conséquences de cet état d’urgence et la stratégie gouvernementale de répression de toute voix opposant-e

En armant à outrance les policier-es, en permettant les perquisitions de nuit, en rendant non
obligatoire le passage par un juge, les abus et violences d’une profession au service d’un Etat raciste et capitaliste sont inacceptables et dangereux pour nos libertés publiques.
Dans ce contexte, les forces répressives sentent qu’elles ont les mains libres et sont largement impunies : ici, elles tabassent des lycéen-nes pour les terroriser, là, elles prennent violemment d’assaut un local syndical et y arrêtent des militants.

A Toulouse, nous participons à des manifestations sur-encadrées par la BAC et les CRS, qui ciblent notamment les cortèges de jeunes et d’extrême gauche. Les voltigeurs (des policiers en civil montés sur une moto) réapparaissent au bord de nos manifestations alors qu’on ne les avait plus revus depuis le meurtre de Malik Oussékine. La brutalité avec laquelle des occupant-es de la BNP ont été délogé-es alors qu’ils-elles étaient assis-es au sol sans armes, sans animosité est inacceptable mais révélateur de l’objectif du gouvernement : faire rentrer dans les rangs et faire taire le mouvement social.

Nous dénonçons toutes ces violences policières et continuerons à lutter contre un état autoritaire, sécuritaire et raciste.
Nous condamnons les directions d’établissements et d’universités qui entravent la mobilisation des lycéen-nes et étudiant-es en bouclant les élèves ou en fermant les universités.
Nous apportons tout notre soutien aux camarades de la CNT Lille, dont le local a été saccagé par la police.
Nous réclamons enfin la levée de l’état d’urgence.

 

Contre la répression policière du mouvement social
Solidarité avec nos camarades de la CNT Lille
Camarades, nous avons eu connaissance de l’intrusion violente de la police dans vos locaux à la suite de la manifestation contre la Loi Travail du 20 avril 2016 à Lille. Nous sommes consternés et
indignés par les agissements des forces de l’ordre : les images que nous avons vues témoignent du virage de plus en plus sécuritaire et policier du gouvernement et de l’Etat. Face à la répression, nous avons notre détermination et notre solidarité.
Nous condamnons le saccage des locaux de la CNT Lille par la police et demandons des réparations.
Nous vous apportons notre entière solidarité face à la répression et exigeons l’arrêt des poursuites judiciaires contre les deux militants arrêtés lors de l’opération policière ainsi que tout ceux arrêtés
depuis le début du mouvement.
Nous demandons enfin la levée de l’état d’urgence qui facilitent et amplifient la criminalisation des mouvements sociaux.