Badiou et Bellefontaine : la « bataille du Mirail » est loin d’être finie !

poing_noirContre la fermeture des collèges Badiou et Bellefontaine,
la « bataille du Mirail » est loin d’être finie !

Depuis l’annonce de la destruction programmée de deux collèges du Mirail (Badiou et Bellefontaine) la mobilisation contre ce « projet », porté par le Conseil Départemental et validé par l’éducation nationale, n’a cessé de prendre de l’ampleur.


– Il y a la violence politique des « décideurs », le mépris de classe de leurs porte-paroles, les propos racistes qui entachent leurs déclarations… Le 24 janvier, les élu-e-s du Conseil Départemental ont voté dans le plus grand secret la destruction de deux collèges du Mirail (Badiou et Bellefontaine) alors qu’aucun plan de reconstruction n’est amorcé, le terrain n’étant pas même choisi.
– Ils ont le soutien sans faille de leurs ami-es politiques qui sont « du bon côté du périph », qui « franchement, ne mettraient pas leurs enfants au collège de la Reynerie » (ça tombe bien, c’est pas ce qu’on leur demande…) et qui osent écrire sur leurs tracts que le collège Badiou serait reconstruit dans le quartier de la Reynerie. Le 11 janvier, la FCPE 31 a trahi la consultation des parents de la Reynerie qu’elle prétend représenter, en votant unanimement pour un projet auquel l’ensemble des parents du collèges qui se sont exprimés sont opposés. Un « appel » est sorti du chapeau du SNUIPP, qui n’analyse en rien les conséquences de ce projet, mais qui appelle au « rassemblement » (?)  ; une lettre, signée de ces mêmes organisations, a été envoyée à la ministre en personne, lui demandant « un soutien actif à cette expérimentation » (!!) …

Si ce projet aboutissait, durant plusieurs années, les 16000 habitant-e-s de la Reynerie et de Bellefontaine vivront sans collège. Ils seront contraints d’envoyer leurs enfants dans des établissements éloignés, sans que les conditions d’accueil soient garanties. Les moyens supplémentaires pour accueillir les enfants dans des classes à petits effectifs ne sont pas garantis ; ils n’apparaissent pas dans les dotations déjà publiées. Les suppressions de postes au collège Badiou se font sans l’accord des enseignant-e-s et dans des conditions qui trahissent les promesses du rectorat. Au prétexte d’une mixité que nul ne refuse, ce sont deux quartiers qui vont être privés d’un service public de proximité.

Derrière de généreux discours contre « l’entre-soi » et pour « le mélange » se dissimulent une stigmatisation violente des quartiers populaires (aucun autre lieu manquant de mixité sociale n’est ainsi rasé, ni le collège Fermat, ni les établissements ruraux, ni les écoles privées !), un mépris des citoyens qui y vivent, une volonté assimilatrice néo-coloniale. Mais aussi une attaque, concertée et dans l’air du temps national, contre l’éducation prioritaire dans son ensemble.

… De l’autre côté, se trouvent des parents d’élèves, des personnels et des habitant-es du quartier qui, malgré le vote du Conseil Départemental, continuent de s’organiser et multiplient les initiatives et actions pour se faire entendre et résister ensemble :

– Pétitions, discussions sur le marché, réunions publiques, occupations d’écoles, journées de grève, manifestations dans le quartier, reportages dans les médias locaux et nationaux… depuis des mois, la résistance s’organise et la solidarité prend de l’ampleur. Car ce qui se joue là dépasse largement les murs des collèges et l’écho de cette lutte se propage sans faiblir. Le 31 janvier, une manifestation nombreuse, courageuse et « mixte » a rassemblé parents, habitant-e-s et enseignant-e-s contre les attaques du Conseil Départemental.

– « Les enfants ne sont ni des cobayes, ni de la poussière » comme l’expriment si bien les mères d’élèves qui se sont emparées du mégaphone et portent les banderoles. « Touche pas à mon collège » ont écrit les élèves sur des cartons. « Donnez nous les moyens humains, pédagogiques et éducatifs nécessaires pour accompagner nos élèves au quotidien vers leur émancipation et leur vie d’adulte » écrivent les personnels qui travaillent là, pour certains, depuis très longtemps… Pas question, pour ce collectif en lutte, de laisser cette histoire se faire balayer d’un coup de power point !

SUD Education 31 est contre ce projet désastreux qui aura des conséquences graves pour les personnels, les élèves et les habitant-es du Mirail ! Nous sommes solidaires et partie prenante de cette mobilisation. Nous revendiquons un même droit à l’éducation pour toutes et tous, au sein d’un service public d’éducation de qualité et de proximité.

Pour l’éducation prioritaire, un quartier, un collège !
Le 7 mars on continue !!

– Mardi 7 mars : Manifestation pour défendre le service public de santé et d’éducation jeudi 7 mars à 14h place St Cyprien. Manifestons derrière la banderole pour le maintien des collèges de Badiou et Bellefontaine

– Tous les jeudis à 17H : place Abbal (au-dessus de la CAF) réunion de l’Assemblée parents-habitants-enseignants

– Mercredi 22 mars : pique-nique populaire dans le quartier de la Reynerie.

Précisions à venir.