Toutes et tous en grève le 11 janvier

RDV à 9 heures devant le Conseil Départemental

(Métro Canal du midi)

main_greveÇa y est , c’est presque fait ! Le conseil départemental, avec l’éducation nationale, va entériner la décision prise, sans prendre en compte l’opposition des habitant-es ou des parents, de fermer les deux collèges des quartiers populaires du Mirail : Reynerie et Bellefontaine..

La mixité sociale : une « chance » qui divise…

L’argument principal des fervents défenseurs de la mixité sociale est l’environnement dans lequel habitent les élèves fréquentant ces collèges, et donc le fait qu’ils se retrouvent entre eux. Ils pensent qu’en mettant les élèves dans un collège plus « favorisé », cela favorisera leur réussite et que c’est « une chance », celle de pouvoir réussir et de contre carrer les inégalités.
Depuis 2006, le terme d’ « égalité des chances » apparaît à toutes les sauces dans les discours de l’éducation nationale mais si on regarde de près, nous avons en réalité deux mots qui ne peuvent cohabiter : égalité et chance.
La chance est quelque chose de totalement aléatoire, c’est quelque chose que l’on saisit lorsqu’on arrive à reconnaître l’opportunité. C’est une possibilité, une probabilité que la réussite se produise, une faveur du sort que le conseil départemental et l’éducation nationale offrent aux enfants des quartiers populaires. Voici donc ici l’Etat providence qui renvoie à l’individu selon son mérite, ses capacités…

L’égalité des droits est l’absence de toute discrimination entre les êtres humains : égalité des droits sur les plans politiques, civils, sociaux…. Un droit n’est pas une chance, un droit est un acquis collectif et  une garantie pour toutes et tous. Le conseil départemental dit que la mixité sociale n’est pas négociable, nous pensons que les droits non plus ne le sont pas. Le droit à une éducation de qualité dans tous les territoires, le droit de conserver un collège dans leur quartier si les habitant-es le souhaitent, mais aussi le droit des parents de décider pour leurs enfants. Car si on regarde de près, il s’agit de cela : l’Etat est en train de dire aux parents quoi faire avec leurs enfants. Il ne s’agit pas de mesure de carte scolaire comme la FSU le dit pour défendre sa position. Il s’agit de détruire un service public d’éducation sur deux quartiers populaires.

Rappelons ou apprenons que la première référence au concept d ‘ « égalité des chances » se trouve dans le discours du maréchal Pétain dans son « message au peuple français» du 11 octobre 1940 :
 « Le régime nouveau sera une hiérarchie sociale. Il ne reposera plus sur l’idée fausse de l’égalité naturelle des hommes, mais sur l’idée nécessaire de l’égalité des chances données à tous les Français de prouver leur aptitude à servir. Seuls le travail et le talent deviendront le fondement de la hiérarchie française. Aucun préjugé défavorable n’atteindra un Français du fait de ses origines sociales à la seule condition qu’il s’intègre dans la France nouvelle et qu’il lui apporte un concours sans réserve. On ne peut faire disparaître la lutte des classes, fatale à la nation, qu’en faisant disparaître les causes qui ont formé ces classes, qui les ont dressées les unes contre les autres. Ainsi renaîtront les élites véritables que le régime passé a mis des années à détruire et qui constitueront les cadres nécessaires au développement du bien-être et de la dignité de tous. »

 Voilà pourquoi à « l’égalité des chances », nous opposons l’égalité des droits !!!

Pas de mixité sociale mais l’égalité sociale !

Il y a deux façons de voir les choses : estimer que la mixité sociale amènera la réussite des élèves, même à marche forcée et nous le répétons, sans consultation réelle des habitant-es sachant que la décision a en réalité été prise bien avant le lancement des réunions publiques. Messieurs,  arrêtez de nous prendre pour des cons ! Ou bien que si cette mixité est voulue, elle est juste un écran de fumée pour cacher l’injustice sociale dont sont victimes les quartiers populaires.

Après l’explosion d’AZF, quand on a proposé aux habitant-es d’être relogé-es à l’extérieur du quartier, environ 50% des habitant-es ont refusé. Ce qui veut aussi dire que 50% ont accepté, évidemment. Nous pensons que pour ce projet de mixité sociale, le clivage est en nombre à peu près égal. Environ 1 famille sur 2 ne souhaite pas mettre ses enfants dans un collège dit « plus favorisé » en ville ou aux alentours de Toulouse pour de multiples raisons d’ailleurs : difficulté du transport, frais supplémentaires pour les familles (cantine, autres activités rattachées à l’école : sorties scolaires, voyages scolaires…), fatigue pour les élèves (nous le rappelons, ils auront entre 10 et 11 ans), stigmatisation des enfants qui prennent la navette des pauvres (le conseil départemental a promis qu’il mettrait en place un système de navettes des quartiers populaires vers les collèges favorisés), accueil de ces élèves, quid des fratries…

L’Etat demande ici aux enfants des quartiers populaires de faire l’effort en tout : se lever plus tôt, aller dans un environnement inconnu, se faire des nouvelles relations, rentrer plus tard chez soi, et surtout, surtout, voir ce que devrait être leur existence en vérité. Ils vont pouvoir avoir sous les yeux l’exemple à suivre en espérant qu’ils rentreront dans le rang.
Nous espérons quant à nous que ces élèves verront encore plus les  injustices sociales dont ils sont victimes et qu’ils deviendront des adultes militant-es de la transformation sociale !

Syndicalement, le front est divisé. D’un côté la FSU ( y compris la branche émancipée), l’UNSA et la CFDT qui sont pour le projet de mixité sociale et des fermetures et de l’autre FO, CGT et SUD.

    Choisis ton camp Camarade !

Le point de vue de l’institution et des syndicats pour la fermeture des collèges Badiou et Bellefontaine Notre point de vue

Pourquoi les enfants issus des quartiers populaires réussissent moins bien à l’école ?

Parce qu’ils sont entre eux.

Pourquoi les enfants issus des quartiers favorisés réussissent mieux à l’école ?Parce que l’école est faite pour eux.

La mixité sociale ne changera rien.
Transformons la société pour changer l’école
afin qu’elle soit une école de toutes et tous !

le tract à diffuser : appel-greve-11janvier-sud31

le tract intersyndical appel-intersyndical-11-janvier-2017-mixite-sociale-1