Réforme du collège pour la rentrée 2016

reforme_collègeOn y est ! Le projet des nouveaux programmes au collège est sorti pour consultation : http://eduscol.education.fr/consultations-2014-2015/events/college/

Après les IMP et les ORS maintenant on nous parle d’EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires). Un nouvel acronyme qui justifie le grignotage sur la DGH : une petite demi-heure en moins en math, on regroupe la techno et les sciences en sixième, et on gagne encore des heures en supprimant les options latin et grec en les intégrant dans ces fameux EPI.

On pourrait s’amuser à calculer le gain d’heures prof que l’état va gagner.

Les nouveaux programmes sont calqués sur les attentes des évaluations PISA pilotées par l’OCDE. Il n’y a qu’à voir le nom d’un des modules d’interdisciplinarité : « monde économique et professionnel »

Il y a de quoi se questionner.

Cette réforme du collège donne 20% de l’emploi du temps à la discrétion de chaque établissement. On a vu les dégâts qu’une telle « autonomie » a fait lors de la réforme du lycée : les différentes matières rentrent en compétition pour demander un peu plus d’heures pour finir leur programme et le choix final de répartition des heures se fera à la discrétion du chef d’établissement. Et puis selon les choix faits sur ces 20% et les matières qui utiliseront les EPI, on voit apparaître la mise en compétition des établissements. Cette  différenciation va à l’encontre du collège unique et contre ce que SUD éducation défend.

Les programmes sont maintenant rédigés clairement en terme « d’objectifs de compétences » pour coller à ce socle commun qui cherche à uniformiser les comportements. Ces programmes mettent les connaissances au services de l’objectif compétence là où les pédagogies constructivistes mettent la compétence et la pratique au service de l’acquisition de savoirs. Les buts et les moyens ont été inversés.

Pour étayer cette pratique, voici deux petites vidéos d’Angélique Del Rey qui sont éclairantes :

            

 

On doit aussi parler des tablettes numériques que François Hollande veut mettre partout. Mais les tablettes posent des problèmes à différents niveaux :

  • L’écriture : que ce soit en primaire ou au secondaire, l’enfant doit être  encouragé dans l’apprentissage de l’écriture. Les claviers des écrans tactiles rendent cette pratique inconfortable et mal aisée.
  • La créativité : les tablettes sont des outils de consommation de contenu (vidéo, pdf, image) et non pas de création. Utiliser un traitement de texte, un logiciel de retouche d’image avec un seul doigt sur un écran aussi petit est une tâche des plus compliquées.
  • Android ou IOS ….. euh on pourrait parler de l’intrusion de la publicité sur les tablettes et du bienfait sur nos enfants.
  • L’obsolescence de ces appareils qui doivent être renouvelés régulièrement, et le prix que cela engendre pour la communauté.

Pour SUD éducation, il faut revendiquer en priorité la diminution des effectifs/élèves, la diminution du temps de travail et du temps de service devant élèves des enseignant-e-s, et tout projet de réforme scolaire doit s’inscrire dans la perspective d’une école polytechnique pour toutes et tous, égalitaire et émancipatrice.