Rentrée au collège Bellefontaine : communiqué de Sud Education 31
Le syndicat Sud Education 31 entend revenir sur la rentrée au collège Bellefontaine.
Contrairement à ce que la presse a pu laisser entendre récemment, et conformément à ce qu’il était facile de prévoir compte tenu de l’impréparation totale et du climat déplorable de la fin d’année dernière, la rentrée au collège Bellefontaine est loin d’être sereine et apaisée.
De nombreux problèmes subsistent.
L’administration du rectorat est pleinement responsable de cette situation :
- Parce qu’elle a laissé pourrir la situation l’année dernière en sachant pertinemment que cela pèserait sur l’année suivante et qu’un certain nombre d’engagements et de promesses qui avaient été formulées début juillet n’ont pas été tenus. Ainsi des emplois du temps pédagogiquement absurdes ont été mis en œuvre parce que la rentrée n’a pu être préparée par l’administration locale que dans la précipitation la plus totale.
- La stabilité des équipes est une condition primordiale de l’éducation prioritaire. Or, en prenant la décision inique de muter cinq collègues expérimentés contre leur gré, l’administration a profondément déstabilisé une équipe qui fonctionnait auparavant. 19 nouveaux enseignants sur une trentaine sont ainsi nommés (titulaires, remplaçants TZR ou contractuels…). Un tel renouvellement est lourd de conséquences sur la continuité du travail dans l’établissement.
- Plus important, il faut souligner que les pondérations du temps de travail prévues légalement pour les établissements REP+ ne sont pas réellement effectives. L’absence de création de postes en compensation obligent les collègues à effectuer des heures supplémentaires et annule donc l’effet recherché par la pondération : reconnaissance de la pénibilité du travail et libération de temps pour le travail de concertation en équipe.
- Ajoutons la réduction du temps de présence de l’assistante sociale sur l’établissement.
L’apaisement ne peut être garanti que par des conditions de travail décentes pour l’équipe éducative et les élèves. Ce n’est décidément pas le cas au collège Bellefontaine.
Bellefontaine n’est pas le seul collège à connaître une rentrée problématique. L’ensemble des établissements, du premier comme du second degré, connaît une pénurie de moyens, conséquences des réformes anciennes (réforme du lycée) ou plus récentes qui n’ont que pour objectif de mettre en place une austérité budgétaire de plus en plus contraignante et implacable.
Dans ces conditions, à Bellefontaine comme partout ailleurs, il est exclu de se réjouir ou d’être soulagé d’une rentrée qui se passerait dans des conditions « acceptables ». Le rectorat peut se satisfaire d’une rentrée sans mouvement social, il s’agit toujours pour lui de soigner la façade et les apparences.
Le rectorat comme le grand public doit pourtant avoir a l’esprit que s’il n’entend pas parler de conflit c’est avant tout parce que les personnels encaissent les difficultés et tâchent de faire avec, soucieux qu’ils sont de leur mission de service public. Il est pourtant peu probable qu’à ce rythme, le « calme » perdure…