Pour le recrutement immédiat de personnels à tous les étages (sauf pour les chefs) !

prcairesfaujour

Pour faire face au manque de personnels dans notre académie

pour le recrutement immédiat d’enseignant-es

RASSEMBLEMENT LE MERCREDI 5 OCTOBRE

A 14H DEVANT LE RECTORAT

75 rue Saint Roch

De la pénurie orchestrée !

« La rentrée s’est bien passée… », c’est ce que déclarent chaque année nos différents ministres qui se succèdent, chacun-e apportant son lot de réformes pour « moderniser » notre système éducatif, le rendre plus « performant » et encourager « l’innovation » dans un monde « en pleine mutation »…. Depuis le 1er septembre, dans les écoles, collèges, lycées et facs de Haute-Garonne on est bien obligé de constater que nos dirigeant-es sont de fieffé-es menteur-ses !!

Dans le 1er degré : Plusieurs classes n’ont pas eu leur-enseignant-e le jour de la rentrée ! Il manque des enseignant-e-s ! Le « solde » des titulaires remplaçant-es (ZIL) est négatif pour la première fois dès la rentrée (- 20). Rappelons que l’année dernière, nous avions commencé l’année à +40 et qu’un mouvement de grève avait débuté en février 2016 avec pour mot d’ordre « un enseignant-e absent-e = une enseignant-e remplaçant-e ». Qu’en sera-t-il cette année… ? Une belle occasion pour nos dirigeant-es d’introduire le recours à des personnels contractuels comme « variable d’ajustement » et d’instaurer la précarité comme un fonctionnement normal et obligé.

Ajoutons que dans les REP (Réseaux d’Education Prioritaire), il manque des maîtres surnuméraires.

Dans le 2nd degré : La réforme du collège, vendue par tous les inspecteurs_trices l’an dernier à grand renfort de journées de formations obligatoires et de power points indigestes, arrive dans les établissements. Mais les textes d’applications pour sa mise en œuvre font défaut ! Les enseignants n’ont, par exemple, aucune information sur les épreuves du brevet. Les classes sont toujours surchargées. Des 6ème SEGPA sont supprimées et les élèves qui auraient dû y être pris en charge sont répartis dans les autres classes de 6ème. Il s’agit donc d’inclusion forcée dans des classes où les enseignant-es ne sont pas formé-es pour accueillir ces élèves. Quant aux enseignants spécialisés qui enseignaient en SEGPA, on leur impose de se déplacer dans ces différentes classes pour suivre et aider leurs élèves. Ou comment créer des situations tendues, de la souffrance au travail et le sacrifice d’enfants qui ne sont de toute façon pas appelés à faire partie de l’élite… Mais « tout va très bien » nous dit madame la Ministre : les élèves vont recevoir des tablettes !!! Trop bien… C’est vrai qu’il faut bien honorer l’accord signé en novembre 2015 entre Microsoft et le ministère de l’Education Nationale, n’est-ce pas ?
Dans le quartier du Mirail, le collège Raymond Badiou (ex-Reynerie) est, de source officieuse, de nouveau dans le viseur de certains promoteurs immobiliers. Menacé de fermeture il y a quelques années sous prétexte de baisse d’effectifs (suite à « l’assouplissement de la carte scolaire »), c’est grâce à la mobilisation des parents d’élèves, des personnels du collège et des habitants du quartier que ce projet avait été contré et mis au placard. Ce collège, intégré depuis de longues années dans ce quartier populaire, a vu passer des générations d’élèves. Voilà donc qu’en cette fabuleuse rentrée, le bruit court à nouveau de sa destruction à venir… Quid des élèves qui y sont inscrits ? Ils seront répartis, comme de simples pions, sur d’autres collèges. Quid des équipes qui y travaillent au quotidien ? Elles seront mutées comme des pions elles aussi ! Et la surface ainsi récupérée ? Elle fera sans doute le bonheur de promoteurs immobiliers sans scrupules, avec la complicité de notre hiérarchie et des élus de tous bords. Tout ça sur fond de mixité sociale et de lutte contre les inégalités alors que les moyens alloués sur le terrain se réduisent à peau de chagrin.

Dans les lycées, des classes à 36, 37, voire 38 élèves sont « monnaie » courante. L’autonomie des établissements, en place depuis la précédente réforme, a pour conséquence la mise en concurrence de tous contre tous : des lycées entre eux, des équipes au sein des bahuts et des personnels d’une même équipe. Les injonctions contradictoires placent les enseignant-es face à des situations ubuesques : ils doivent en même temps forger l’esprit critique de leurs élèves, les mettre en situation de débat mais ils sont sommés en même temps de respecter un « devoir de réserve » et faire preuve de neutralité ! Ou comment transformer les profs en schizophrènes patentés…

Une proposition de rencontre entre équipes de différents lycées toulousains a été faite pour discuter de la question des effectifs et voir quelles actions pourraient être menées collectivement.

Partout, les AED (Assistants dEducation) en contrats précaires, voient leurs missions se compliquer, sur fond d’état d’urgence. Contrôles des cartes jeunes aux entrées des lycées, surveillance accrue exigée de la part de chefs d’établissements de plus en plus exigeants, autoritaires et aux ordres de leur hiérarchie rectorale et ministérielle.

Dans les universités, cette rentrée est particulièrement compliquée et catastrophique. Là encore, « l’autonomie » est le maître mot pour comprendre les enjeux et les difficultés des universités. Les amphis sont pleins à craquer (+ 2,4 % de nouveaux inscrits en 1ère année d’études supérieures)… mais il manque des profs, des cours se font « en autonomie » (!), des secrétariats sont supposés fonctionner… sans secrétaire. Le ministère peut clamer que le pourcentage de bacheliers augmente. Que répondra-t-il à tous ces jeunes qui, exclus des écoles et des formations sélectives et donc contingentées, se verront aussi refuser l’accès à la fac faute de places en nombre suffisant ? Et qui pourra nier que les premiers de ces exclus seront les enfants des classes populaires… à part nos dirigeants aveugles et sourds face à tout ce gâchis ?!A l’Université Jean Jaurès, les deux prochaines années sont annoncées sans recrutement, le département de psychologie est en grève à l’heure où nous écrivons ce bilan de la rentrée.

L’Université Paul Sabatier ne va pas mieux ! Elle est sous tutelle budgétaire et connaît les mêmes difficultés. Un « plan de redressement » a été voté par le conseil d’administration mercredi 28 septembre. L’intersyndicale des personnels dénonce ce plan social (200 suppressions de postes à la clé) et exige la création de postes à la hauteur des besoins pour assurer un service public de qualité et transformer les emplois précaires en postes pérennes. Une assemblée générale est appelée le lundi 3 octobre devant le bâtiment U4 à 13h.

Ces difficultés de fonctionnement dans les facs, dans les lycées, dans les collèges et dans les écoles sont dues à un manque de moyens criant et à une pénurie orchestrée par les différents gouvernements qui se sont succédés ces 20 dernières années. Elles ont pour conséquence le manque de personnels à tous les étages, l’augmentation du nombre d’élèves par classe, l’apparition progressive de procédures de sélection pour réduire le nombre d’étudiants ( tirage au sort, dossiers de sélection à présenter…), la mise en concurrence des établissements, le recours massif aux emplois précaires… et la gestion de la pénurie par les travailleur-ses de l’éducation eux/elles-mêmes sur le terrain. Nous tenons les murs d’une maison qui s’écroule !

Libéralisme et capitalisme sont les gangrènes de nos écoles et bahuts, comme de toute la société. Il n’y a que par la résistance au quotidien, les actions collectives, la solidarité et la grève que nous reprendrons ce qui est à nous pour en faire ce que nous aurons décidé ensemble !