Nouvelles du Jeudi 13 Octobre 2022

Y’a plus d’essence mais le feu prend partout quand même

On a vu les files interminables de voitures aux rares stations essence encore ouvertes ! La grève des raffineries, qui dure depuis plus de dix jours et qui va s’intensifiant (6 sur 8 en France métropolitaine), commence à porter ses fruits ! Le pays commence à être bloqué !

Preuve que ce mouvement fait peur au gouvernement, Elisabeth Borne a annoncé vouloir contrevenir au droit de grève en réquisitionnant les grévistes. Face à cette décision digne d’un pays autoritaire et antisocial, les grévistes des raffineries appellent au soutien du mouvement et demandent à ce que les personnes extérieures bloquent la réquisition des employé.es. Et le soutien commence à arriver ; le mouvement de grève s’étend :

  • dans la maintenance des réacteurs nucléaires
  • à Stellantis (anciennement PSA)
  • au sous-traitant aéronautique toulousain Daher
  • aux docks de Marseille
  • au théâtre de l’Odéon
  • au centre d’action social de Paris.

Dans diverses fédération (Rail, PTT, etc.) mais aussi dans les unions interprofessionnelles, des discussions se précipitent et tendent à aboutir à un appel à la grève générale à partir du 18 octobre.

Pour le secteur de l’éducation, cette date coïncide avec l’appel à la grève dans les lycées pro ! Sachant que nombre de collègues sont fatigué.es par des appels d’une journée sans suite, et réclament une grève reconductible, il est temps de se saisir de ce mouvement naissant pour organiser la riposte face au gouvernement ! Réunissons-nous, discutons des suites du mouvement et de nos possibilités d’entrer dans la lutte !

« Merci et au revoir ! » ou les tribulations d’un contractuel dans l’académie de Toulouse

Synopsis : C’est l’histoire d’un collègue embauché comme contractuel par le rectorat pour faire un remplacement à l’année dans un lycée toulousain. Un lycée excentré, un peu loin du centre ville, pas facile d’accès, mais il s’y plaît. Il est motivé, impliqué auprès des élèves, bien intégré dans l’équipe.

Épisode 1 : Le remplacement se prolonge un an de plus et il assure cette deuxième année de travail en contrat précaire sans problème. Jusque là, tout va plutôt bien pour lui…

L’épisode 2 aurait pu être un remake du 1er. Il y a toujours ce remplacement à assurer dans ce lycée en cette rentrée 2022. Mais… non, ce n’est pas si simple, sinon il n’y aurait pas d’histoire !

Épisode 3 : en cette rentrée 2022-2023, marquée médiatiquement, et surtout sur le terrain, par le manque criant d’enseignant.es… le rectorat ne rappelle pas ce collègue qui attend et y croit. Il est pourtant disponible et motivé. Il connaît le lycée, les élèves, l’équipe… Bref il peut et il voudrait bien. Mais non.

Épisode 4 : depuis cette rentrée, les élèves des classes qui auraient pu l’avoir comme enseignant cette année en sont à leur 2ème remplaçant.e. Le contrat en cours s’arrête aux vacances de novembre. Après, qui sait ? Notre personnage principal, lui, est sans emploi, le rectorat ne lui ayant rien proposé ailleurs.

Épisode 5 : non seulement le rectorat ne lui propose rien, mais le service de gestion lui envoie un message annonçant le non renouvellement de son contrat et le paiement à venir de son solde de tout compte ! Le voilà donc officiellement demandeur d’emploi et donc obligé de s’inscrire comme tel auprès de Pôle Emploi. C’est un coup dur qui arrive sans prévenir.

Épisode 6 : Attention, nous arrivons à un tournant de l’histoire ! Pour s’inscrire à Pôle Emploi il a besoin d’une attestation de fin de contrat délivrée par le rectorat. C’est aussi la condition indispensable pour faire valoir ses droits à l’ARE (Allocation de Retour à l’Emploi) auprès de Pôle emploi. Droits chèrement conquis et tellement remis en cause avec la réforme de l’assurance chômage, mais qui existent encore un peu. Et ça peut aider pour « quelques bricoles du quotidien » dont le rectorat semble ignorer qu’elles existent : payer le loyer, s’acheter à manger, se déplacer pour faire toutes ces démarches…

Épisode 7 : Des « bricoles » donc disait-on dans l’épisode précédent. C’est sans doute pour ça que recevoir cette attestation prend des semaines, malgré des relances incessantes et épuisantes. Et sans cette attestation, pas d’inscription à Pôle Emploi ; Et sans inscription…. Et sans …. Parfois on se demande quand « ça va péter ! » ???

Épisode 8 : Enfin, elle arrive, l’attestation. Pôle Emploi, c’est fait. Reste le délai pour que tout se mette en place de ce côté-là. Et donc l’ARE, c’est pas immédiat non plus. Mais bon, on avance ; Lentement et (pas très) sûrement. Côté sérénité il faudra sans doute attendre la Saison 2.

Épisode 9 : flash-back vers l’épisode 5. Le rectorat y annonçait l’envoi de « l’attestation de fin de contrat » ET « le solde de tout compte »… Ah, ben oui au fait, il est passé où celui-là ?? On a raté un épisode ou quoi ? Non, que nenni, nous y voilà au solde de tout compte. Et le scénario se corse, car là on parle de sous. Pas des gros sous non plus, mais bon, de quoi payer « les bricoles » ci-dessus évoquées en attendant l’ARE. Ou d’avoir le beurre en attendant les épinards.

Épisode 10 : A la question de quand va être réglé ce solde, le rectorat répond d’abord « en septembre, ça va pas être possible (rappel : on est à Toulouse), le solde sera versé en octobre ». Ok, c’est pas du tout normal et il insiste un peu pour que ce soit septembre, mais face au mur rectoral, notre galérien du quotidien prend son mal en patience. Et il en faut ! Donc il attend…

Épisode 11 : Nous voilà mi octobre et le beurre va finir par devenir rance avant de pouvoir acheter les épinards. A défaut d’avoir des élèves devant lui cette année, notre collègue pourrait aller donner un cours théorique et pratique sur la « sobriété subie » à cette ministre en panne d’inspiration (ou dotée d’une trop grande pudeur ?) pour parler de la difficulté à « boucler les fins de mois », à « joindre les 2 bouts », bref les galères du quotidien quand on n’a pas l’argent.

Épisode 12 : excédé, il appelle le rectorat pour savoir où est en son solde de tout compte ; Et là, une chose incroyable se produit : une voix répond !! Mais l’annonce est terrible et pourtant véridique ; la voix dit « on est désolé, on a oublié de traiter votre dossier, le solde ne sera donc versé qu’en novembre ». Mais non, c’est pas possible !?!?!? Ben si. Et la voix semble réellement être gênée de cette situation. Peut-être même que c’est la voix d’une secrétaire elle-même contractuelle, donc en contrat précaire et qui sait ce que c’est ? L’échange se prolonge un peu donc…

La chute : L’échange se prolonge un peu… un peu trop sans doute ? Comme dans un mauvais film dans lequel les doublages sont franchement ratés, notre collègue au téléphone entend soudain une autre voix en second plan. Une autre voix qui dit sèchement : « c’est bon maintenant, tu lui dis merci et au revoir ! ».

C’est pas une blague, non. C’était hier, aujourd’hui, demain… C’est comme ça que ça passe au rectorat de Toulouse. Et ça fait mal. Mais il ne tient qu’à nous, toutes et tous ensemble, de dire « stop, ça suffit. On efface tout et on réécrit le scénario, le nôtre ! »

Le dispositif REP+ mis à mal dans le premier degré

Lors de l’année scolaire 2020/2021, le rectorat s’est caché derrière le Covid pour annuler les concertations REP+ en prétextant un manque de personnels. Rappelons que, premièrement, le manque de personnels est sciemment organisé par ces mêmes personnes qui détruisent petit à petit le service public d’éducation et, deuxièmement, que ces concertations REP+ sont, en plus d’être un droit, nécessaires pour les écoles qui sont dans ce dispositif.

Cette année-là une lutte auto-organisée sur le secteur du grand Mirail (le collectif « à bout de souffle ») avait tenté de mettre la pression sur le rectorat en menaçant de prendre de force ces journées de concertation après en avoir discuté avec les parents d’élèves qui, majoritairement, soutenaient le mouvement. Le dispositif a été remis en place juste après cette lutte.

L’année suivante, les concertations ont eu lieu mais la cohorte de remplaçant.es n’étaient pas complète, ce qui a créé des conditions d’enseignement extrêmement difficiles pour les ZIL qui composent ce dispositif.  Difficiles aussi pour les enseignant.es titulaires dans ces écoles qui ont parfois dû choisir entre participer à la concertation ou prendre la classe pour pallier le manque de remplaçant.es.

Cette année encore, c’est un dispositif au rabais qui est mis en place par le rectorat ; dès le début de l’année, il n’y a pas assez de remplaçant.es ZIL REP+ pour pouvoir prendre l’ensemble des classes des écoles dans ce dispositif et plusieurs de ces remplaçant.es avaient prévenu qu’iels seront en arrêt en fin d’année ce qui fera encore plus de classes non remplacées.

Des écoles en REP+ commencent à faire remonter des motions réclamant un dispositif REP+ viable pour les personnels et pour les élèves. Les remplaçant.es du dispositif ont également envoyé une motion pour faire la même demande. Exigeons du rectorat qu’il mette les moyens nécessaires pour que l’éducation prioritaire fonctionne correctement !

Le rassemblement national va présider la Mission d’Information pour l’Education Prioritaire

Pour les fascistes : l’éducation se résume à uniforme, mainmise de l’Etat sur les programmes, priorité nationale, contrôle sans mesure des personnels qui deviennent des exécutant.es !

Le rassemblement national qui, cette année, entre en force au Parlement avec 89 député.es, commence à prendre des postes de pouvoir pour infuser son idéologies nauséabonde dans les décisions qui concerneront l’Education Nationale en général et l’Education Prioritaire (qui ne devrait pas exister selon ces méritocrates) en particulier. C’est Roger Chudeau, chargé de la partie éducative du programme présidentiel du Rassemblement National et membre du conseil scientifique de l’Institut des sciences sociales économiques et politiques (ISSEP), l’ »école » de Marion Maréchal le Pen.

Si l’on ajoute à cela la nomination de Philippe Ballard (député RN de l’Oise) à la présidence de la mission flash sur l’éducation critique aux médias, l’avenir de l’éducation nationale a du souci à se faire. Ne laissons pas l’éducation nationale se faire gangréner par la peste brune !

Les camarades de SUD Educ 92 ont fait un article sur le sujet : https://sudeducation92.ouvaton.org/spip.php?article2536

SUD éducation 31-65 dénonce les violences policières envers les lycéen.es du lycée Joliot Curie.

Ce lundi 10 octobre les lycéen.nes du lycée Joliot Curie de Nanterre ont organisé un blocus pacifique. Les élèves se sont mobilisé.es pour leurs conditions de travail : pour un retour de l’aide aux devoirs, pour un réel dialogue avec la direction de l’établissement. Et également pour apporter leur soutien à leur enseignant Kai Terada. Le blocus a été reconduit le mardi 11 octobre.

Au cours de ces deux jours, SUD éducation déplore l’utilisation abusive de la force policière et des tentatives d’intimidations violentes qu’il y a eu : gazages, matraquages, fouilles, charges, utilisations de lanceurs de balles de défenses…

Un bilan sans appel :

– de nombreux élèves ont été interpelé·e·s.
– 14 jeunes ont été placé·e·s en garde à vue au commissariat de Nanterre où la plupart passent la nuit.
– un lycéen a été hospitalisé.
– certains élèves ont même été extraits pendant qu’ils se trouvaient au milieu de leurs camarades, alors qu’ils venaient de prendre la parole pacifiquement.

SUD Éducation 31-65 condamne fermement ces pratiques policières et apporte tout son soutien aux lycéen.nes de Joliot Curie.

Le 11 octobre, des mobilisations de soutien ont eu lieu dans toute la France ! A Toulouse, des militant.es se sont rassemblé.es pour manifester leur soutien à Kai devant le palais de justice.

Soutien internationaliste et décolonial

Dans les jours qui viennent, plusieurs événements vont avoir lieu !

Tout d’abord, le weekend anti-colonial dont SUD Educ 31-65 est partie prenante.

Ensuite, le 15 novembre également, une manifestation de soutien aux femmes kurdes et iraniennes aura lieu à 15h à Jean Jaurès. Solidaires 31 est signataire de cet appel.

Enfin, octobre est le mois d’action de soutien pour demander la libération de Georges Ibrahim Abdallah, enfermé en France depuis 1984 et libérable depuis 1999, c’est le plus vieux prisonnier politique de France. La manifestation annuelle aura lieu à Lannemezan, départ de la gare à 14h, le 22 octobre.

Communications fédérales

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