A l’occasion de la journée nationale de grève des précaires, qui a eu lieu le jeudi 5 avril, se sont retrouvés à l’université du Mirail des vacataires de la fac, des AED, des prof contractuelles, une mère isolée, des prof titulaires…
10h : Cette journée a débuté avec deux heures de discussion où ont émergé différents thèmes :
La politique (publique ?) de la précarité :
– Quelles formes d’emplois ? quels contrats ?
– Dégradation générale des conditions de travail
– Manque de moyens (désinvestissement et réformes de l’Etat)
– Flexibilisation (ajustement de la main d’œuvre grâce aux contrats courts)
– Influence sur la structure d’opportunités (postes gelés, impossibilité d’évoluer, précarité pérenne)
– Qu’est-ce que la normalisation de la précarité veut dire ?
La précarité dans l’organisation du travail :
– Dans quelle division du travail ? hiérarchie ? Quels rapports de domination ?
– Problème de reconnaissance en tant que travailleur et de légitimité
– Considération du travail précaire réalisé : taches les moins valorisées au sein de la division du travail, associées à des étapes de formation ou des étapes passagères qui sont pourtant durable dans le temps, idée que le travail réalisé ne conrrespond pas à un « vrai métier »
– La précarité a des conséquences aussi sur les titulaires
– Allégeance au système par peur du retour à la précarité
– Souffrance éthique : impossibilité de faire du « bon travail », d’agir sur les programmes ou les orientations, de participer aux débats internes, alors que le/la précaire est souvent à l’avant-garde dans l’expérience de la réalité sociale vécue par les acteurs concernés
– Il s’agit de repenser le travail à partir des situations de précarité. La précarité est un symptôme. Que veulent vraiment les précaires ? pas plus d’argent mais repenser le travail et les formes d’emploi
La réalité du travail (du) précaire :
– Investissement, charge mentale
– Travail gratuit
– Féminisation de la précarité
– Conséquence des situations d’incertitude sur la vie sociale ou familiale
– Expérience longue de la précarité (combien de CDI, de CDD, intérim, job étudiants)
– Les problèmes administratifs : fiche de paie, contrats, allocations, renouvellement des cartes de séjour, arrêt maladie…
– Cumul de la précarité : les situations de précarités ont tendance à s’agréger, les travailleurs complètent avec d’autres formes de travail précaire (travail au noir, auto-entrepreneuriat)
– Turn-over fréquent
– Mépris social : la précarité existe, mais elle n’est pas prise en compte
L’organisation de la lutte : Comment poser les bases d’un collectif précaires face à la fragilité et l’atomisation inhérent au statut précaire ? Comment assurer une continuité des luttes ?
– Appropriation de l’espace : avoir un local pour les précaires, permettant des réunions, et informant de leur présence ; remplacer la salle des profs en salle des personnels ; bureaux nominatifs et non par division hiérarchique
– Appropriation du temps : avoir des temps pour se réunir, pour faire la grève, pour penser les enjeux de la précarité
– Visibiliser avec des chiffres : recensement du personnel précaire, de son volume horaire, de son coût, de l’équilibre qu’il assure
– Elaborer un plan de lutte contre la précarité au niveau local : revendication propres à chaque forme d’emploi ou établissement (mensualisation, reconnaissance, titularisation)
– Créer les cadre de la coopération et de l’échange : faire du lien est un enjeu principal, échapper à l’atomisation (problème collectif et non individuel), créer un rapport de force proportionnel à notre force de travail, monter des collectifs précaires pour partager nos expériences ; faire le lien avec les titulaires pour saisir les enjeux transversaux
13h30 : Différents groupes se sont constitués autour de ces thèmes et des discussions plus approfondies ont eu lieu
15h : Enregistrement des groupes de discussion.
16h30 : AG des précaires de l’éducation national. Cette AG a décidé d’appeler à la prochaine journée de mobilisation du jeudi 19 avril! Elle invite tous les précaires et sympathisants à rejoindre le cortège des précaires de la manifestation du 19!! Manifestation le 19 avril 2018 – 14h30 place Jeanne D’arc
Texte qui appel à la journée du 19 : Tract-19avril2018