Nouvelles du jeudi 12 décembre 2019

1) En grève depuis le 5, et jusqu’à la victoire!

Ce mardi 10 décembre a largement prouvé qu’une mobilisation forte s’enracine. Plus de 250 collègues ont répondu présent-e-s à l’AG des grévistes de l’Education le matin (voir compte-rendu ici), et les commissions se sont lancées pour organiser et faire vivre la mobilisation.

Puis, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté ensemble l’après-midi, et jusqu’en début de soirée. Tous les secteurs en lutte contre la contre-réforme étaient largement représentés: cheminot-e-s, hôpitaux, cliniques, la Poste, électricité-gaz, intermittent-e-s, précaires, enseignant-e-s, étudiant-e-s, asso, lycéen-ne-s, féministes…

Des airs de Hong Kong à Rennes ?

Mais la répression frappe encore: un lycéen de S. Hessel a été arrêté mardi à la fin de la manifestation. Sa garde à vue a été prolongée et malgré les multiples rassemblements de soutien il passait aujourd’hui à 14h au tribunal. Nous n’acceptons pas cette intimidation et cette privation de liberté, cela doit cesser!!

Voici en plus un communiqué de la fédération SUD Education dénonçant la répression qui s’abat sur les grévistes et lycéen-ne-s et des outils utiles en cas de Garde à Vue à retrouver ici.

Toulouse fait partie des villes les plus mobilisées, mais partout ailleurs les collègues se réunissent en AG, prennent la rue, organisent des actions interpros et ne lâchent rien!!

Aujourd’hui, c’est une grosse journée de mobilisation également: des AGs de secteurs ont eu lieu de matin: Bagatelle (plus de 70 collègues), Borderouge (60ène de collègues), Berthelot (plus de 40 collègues), Lalande, Colomiers, Villaudric, Fonbeauzard, Cintegabelle…et ont permis d’échanger, de débattre et d’ouvrir les espaces de parole localement. Des tournées d’établissements et des réunions publiques à destination des parents d’élèves y ont été organisées (plus de retours demain matin à l’AG générale).

A 12h, une action interpro été organisée par la commission action de l’AG Educ : « point de retraite pour le père noël ». Environ 150 personnes, enseignant-e-s, précaires, cheminot-e-s, salarié-e-s des collectivités territoriales, d’associations… se sont regroupées au pied du grand sapin des ramblas. L’idée était d’y déposer des « cadeaux »: cartons sur lesquels les partiipant-e-s avaient écrit des messages s’opposant à cette contre-réforme. La chorale a ensuite refait des siennes avec une toute nouvelle compile bientôt dans les bacs !

Ces 150 personnes ont ensuite fait un cortège pour rejoindre la manifestation, où plusieurs centaines de personnes avaient commencé à défiler, guidées par les féministes et les étudiant-e-s et lycéen-ne-s en tête de cortège !

La manifestation de cet après-midi confirme la détermination des camarades, et peu importe le temps !

Et parce que l’argent peut s’avérer être le nerf de la guerre, une commission a déjà mis en place une caisse de grève. Les dons peuvent se faire en espèces ou chèques, mais également sur la cagnotte en ligne à retrouver ici. Faites tourner un maximum, nous avons besoin de soutien!!!

Parce que cette réforme concerne tout le monde, à nous de continuer à informer, mobiliser, lutter ! Pour cela, nous devons accentuer la pression, la grève reconductible généralisée est notre meilleure arme pour gagner et obtenir le retrait de cette réforme tout en continuant de ne rien lâcher sur les conditions de travail, d’études, de logement!

Et ailleurs?

Toujours 7 des 8 raffineries sont bloquées, les travailleurs et travailleuses de la RATP toujours maxi mobilisé-e-s ( 90% sont en grève depuis presque deux semaines), sans parler des cheminot-e-s, opération « ports morts » aujourd’hui dans toute la France avec de puissants piquets de grève comme à Marseille, Rouen ou au Havre où les dockers sont déters! Les coupures d’électricité et de gaz continuent (dans le Rhône, des électriciens grévistes basculent 80 000 clients en heures creuses, à Bordeaux c’est IKEA, AUCHAN, LEROY MERLIN & BOULANGER qui ont été plongés dans le noir pendant 3h et aujourd’hui une grosse coupure de courant a eu lieu à Foix), plusieurs lycées bloqués ce matin, 10ème jour de grève à la Poste de Gaillac, plusieurs centaines de manifestant-e-s ce matin à Montauban BREF c’est le grand bazar !

Dernier bulletin des luttes de Solidaires:

Au programme des prochains jours de lutte:

Vendredi 13 décembre

  • 7h45: rdv devant la bourse du travail pour une tournée des établissements
  • 9h: AG de grévistes de l’Education à la Bourse du travail
  • 11h30 – 16h: tournée des établissements
  • 16h30: inauguration des Ramblas par moudenc, rdv sous le sapin!

Samedi 14 décembre:

  • 12h: manifestation en soutien à la lutte au ROJAVA, Jean-jaurès
  • 13h: cortège éduc, St Sernin
  • 14h: manif Gilet-e-s jaunes, Jean-Jaurès

Dimanche 15 décembre:

  • 16h: AG inter-luttes à la Chapelle

Mardi 17 décembre:

  • AG des personnels du monde associatif, 10h Grisélidis
  • 14h St Cyprien, manifestation

> et puis si tu veux écouter la lutte à la radio, ça donne ça

 

2) Les annonces d’E. Philippe confirment la grande illusion !

Les annonces d’E Philippe ont confirmé que la mise en place d’un régime par points n’est qu’une grande arnaque. Les quelques mesurettes proposées ne viendront pas compenser la paupérisation de l’ensemble des retraité-es, les inégalités femmes-hommes, ou la fin des régimes spécifiques…

Il faudra travailler plus jusqu’à l’âge d’équilibre !

Si le gouvernement ne change pas l’âge de départ légal à 62 ans, il met pourtant un « âge d’équilibre » à 64 ans avec des bonus malus incitant à travailler plus… Et cela concernera tout le monde.
Traduction : on partira encore plus tard à la retraite, sans parler de ceux et celles qui n’auront pas le choix et partiront avec encore une retraite encore diminuée vu leur état de santé, situation de chômage etc…c’est donc l’universalité, mais par le bas !

 Une application différenciée suivant que vous êtes jeunes ou vieux : où est la simplicité et la justice ?

La réforme s’appliquera pleinement à ceux et celles né-es en 2004 (pas de chance…). Elle ne s’appliquera pas à ceux et celles né-es avant 1975 (pas de chance non plus vu les inégalités actuelles du système et risque de moindre indexation de leurs pensions). Pire, il y aura un autre système avec une retraite calculée sur l’ancien système pour ceux et celles nées après 1975…et avant 2004. C’est donc au final un panachage de systèmes injustes. La simplicité et l’universalité affichée ne sont là aussi qu’illusion !

Un minimum de pension – faux nez

La pension minimale à 1000 euros (85 % du SMIC pour une carrière complète) est montrée comme une réponse à la précarité, au temps partiel, au travailleur-euse en plate-forme. C’est oublier les mesures de la loi travail qui ont favorisé cette précarité, c’est oublier aujourd’hui que vivre décemment avec 1000 euros est quasi impossible, et qu’une majorité de femmes n’ont pas de carrières complètes ! Et donc n’auront qu’une partie de ce minimum. Cette revalorisation de la pension minimale n’est pas suffisante, il faut le SMIC au minimum, et cela peut se faire indépendamment de la mise en place du système par points.

Cheminot-es, infirmières, enseignant-es… renvoyés à des négociations internes !

La fin des régimes spéciaux aura des conséquences brutales pour certaines professions, fin de départ anticipé notamment. C’est même E. Philippe qui le reconnaît : pour autant, il renvoie sans moyens, et sans calendrier clair les questions d’un aménagement de la transition aux négociations internes avec les établissements publics ou au ministère de tutelle. Tout comme la prise en compte de la pénibilité qui n’est pas plus précisée.

 Et pour la moitié de la population ?

Les femmes seraient les grandes gagnantes de ce système…de qui se moque-t-on ? Déjà que le système de rattrapage des salaires mis en place par ce gouvernement (l’INDEX) a déjà montré ses limites, ce ne sont pas les majorations de 5 % dès le premier enfant (et en plus qui pourrait être prise par le père) qui assureront une autonomie financière des femmes au moment de la retraite vu leur carrière beaucoup plus heurtées que celles des hommes. Ce seront encore elles les plus concernées par les malus !

 Un système de retraite à financement verrouillé !

Au fond, quand on verrouille le financement de ce système à des dépenses représentant 13,8 % du PIB, forcément c’est un jeu figé : avec des générations plus importantes dans les prochaines années à la retraite, c’est le « travailler plus » pour avoir moins de pensions qui sera le menu de tout un chacun… alors que d’autres solutions de financement existent, mais celles-ci signifieraient un autre partage des richesses, que ce gouvernement et le capitalisme se refuse catégoriquement. Ce n’est pas pour rien si le Medef est si réjoui…

Quant à la démocratie sur la gestion du système par les partenaires sociaux, on repassera… si la ligne de maintien budgétaire n’est pas respectée…c’est le recadrage du gouvernement qui interviendra !

-> Communiqué de la fédération SUD Education suite aux propos du ministre à voir ici

 

-> Halte aux mensonges du gouvernement ! Suite aux annonces d’Édouard Philippe sur la revalorisation des enseignant-e-s

 

3) Caisse de grève: l’AG de grévistes du 31 en lance une, la fédération SUD éducation aussi, et ça commence fort !

Pour obtenir satisfaction sur nos revendications, la seule solution est l’amplification d’un mouvement reconductible massif et dans la durée pour bloquer l’économie.

De nombreuses caisses de grève existent déjà, que ce soit localement ou dans différents secteurs mobilisés. SUD éducation a fait le constat qu’il n’existe pas de caisse de grève nationale dans le secteur de l’éducation prise en charge par une organisation syndicale.

Pour SUD éducation, le mot d’ordre est clair : retrait pur et simple du projet Macron-Delevoye !

SUD éducation lance donc une caisse de grève permettant de soutenir les personnels de l’éducation en grève. Le montant récolté sera utilisé en fonction des besoins par ses syndicats locaux pour être au plus prêt des besoins du terrain.

Pour aider les grévistes de l’éducation, SUD éducation appelle donc toutes celles et ceux qui soutiennent la mobilisation en cours à participer à la caisse de grève.

Au niveau local, une caisse de grève gérée par une commission de l’AG de grévistes a été ouverte à l’adresse: https://cagnotte.me/29118-ma-cagnotte/fr

Au niveau fédéral, les dons peuvent être faits en ligne, à l’adresse: https://www.helloasso.com/associations/sud-education/collectes/solidarite-avec-les-grevistes-de-l-education

Cette adresse, facile à retenir et faire circuler, doit être partagée un maximum !

Par ailleurs, il est possible également de faire des dons par chèque. Les chèques sont à adresser à l’ordre de Fédération SUD éducation, avec une mention au dos du chèque : “solidarité avec les grévistes”, et à envoyer à l’adresse Fédération SUD éducation, 31 rue de la Grange aux Belles, 75010, Paris.

 

4) Associations en grève : on arrête tout !

Communiqué des associations en lutte du 11 décembre: « NOUS SOMMES des salarié-es, bénévoles, volontaires en service civique, stagiaires et militant-es des secteurs féministe, social, sportif, culturel, sanitaire, communautaire, d’éducation populaire, environnemental… réunies en assemblée générale.

NOUS SOMMES des salarié-es, bénévoles, volontaires en service civique, stagiaires et militant-es des secteurs féministe, social, sportif, culturel, sanitaire, communautaire, d’éducation populaire, environnemental… réunies en assemblée générale.

NOUS DÉNONÇONS :

⇒ La casse des droits et des acquis sociaux qui impactent directement les personnes les plus vulnérables et le travail dans nos structures : retraite, chômage, assurance maladie, allocations…
⇒ La précarité de nos emplois et de nos structure à cause du désengagement de l’État et des collectivités
⇒ La non reconnaissance du travail hors du cadre de l’emploi : les chômeur-euses, retraité-s, étudiant-es, RSAistes travaillent gratuitement dans nos associations
⇒ Le poids des appels à projet qui met nos structures en concurrence
⇒ L’usure et la souffrance au travail, la perte de sens et l’urgence permanente
⇒ La dégradation de nos conditions de travail qui impacte directement les publics et nos missions.

NOUS REVENDIQUONS :

⇒ Des droits sociaux pour toutes et tous et leur effectivité
⇒ Le retrait de la réforme des retraites et de l’assurance maladie, l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage et de la loi anti-immigration
⇒ L’arrêt des financements par appel à projet pour des subventions de fonctionnement pluri-annuelles à hauteur des besoins
⇒ La garantie de la qualité de nos conditions de travail : respect du code du travail, arrêt des contrats précaires, pérennisation des emplois et des structures, locaux accessibles et adaptés…

NOTRE TRAVAIL EST D’UTILITÉ PUBLIQUE ! »

Écrivez leur à : agasso31@protonmail.com

 

5) Sous les pavés, La Grave…

En opposition depuis des années à la fermeture programmé de l’Hôpital La Grave, plusieurs personnes ont occupé l’ancien local syndical dans le but de le réhabiliter pour la lutte.

Communiqué du 11 décembre 2019:

« Nous, militant.e.s pour la défense des droits sociaux et des Services Publics et usager-e-s de l’Hôpital, avec le soutien de la CGT CHU Toulouse, SUD Santé Sociaux, Act-Up, la CNT 31, la C.I.P. Midi-Pyrénées, le Collectif OC contre la Précarité, l’A.G. Inter-luttes de Toulouse, Toutes en grève, ANV COP 21, ATTAC, l’A.G. Inter-associations de Toulouse, La Maison La Grave…, décidons de réhabiliter le local syndical de l’Hôpital La Grave.

Nous entendons résister à la fermeture programmée de cet hôpital et plus généralement soutenir les revendications d’un accès public de santé, et notamment de santé sexuelle, de proximité, pour toutes et tous, basé sur la solidarité et avec les moyens lui permettant de répondre aux demandes de la population.

La politique du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, candidat « En Marche » à sa réélection, qui consiste à brader le patrimoine public de la ville et à chasser les pauvres nous est insupportable.

NOUS NE LAISSERONS PAS LES PROMOTEURS S’ACCAPARER NOS ESPACES VITAUX !

Par ailleurs, nous constatons le manque évident de locaux syndicaux et associatifs à disposition de toutes et tous à Toulouse.

Face à la nécessité de nous réunir pour organiser et amplifier la lutte pour la défense d’un modèle social et d’un modèle de santé solidaires, et pour que les revendications historiques, récemment portées par les Gilets Jaunes aboutissent enfin, nous nous ré-approprions cet espace.

Face au drame social et écologique qui se joue, nous appelons toutes celles et ceux qui le souhaitent à venir se rencontrer et s’organiser dans ce lieu pour en finir avec Macron et son monde.

NOS VIES VALENT MIEUX QUE LEURS PROFITS ! »

Cependant, 24h plus tard, après avoir, en toute illégalité coupé les accès à l’occupation et l’électricité, la direction du CHU a séquestré pendant deux heures et demi les personnes présentes en les menaçant avec des maîtres chiens.

Voilà le mépris avec lequel sont traité.es les usager.es qui mobilisent contre la privatisation de la santé !

 

6) Procès France Télécom: J-8 avant le verdict

Du 6 mai au 12 juillet, s’est tenu le procès d’anciens hauts dirigeants de la multinationale France Télécom, devenue Orange, accusés harcèlement moral par une centaine de parties civiles dont Sud PTT et Solidaires.

Durant celui-ci, de nombreuses personnalités, scientifiques, écrivains, artistes… vont écrire, dessiner, filmer des compte-rendus jour après jour, l’histoire du procès selon leur point de vue…

Pendant ce procès exceptionnel, Basta ! et la petite boîte à outils de l’union syndicale Solidaires vous avait proposé un suivi régulier des audiences.

Le verdict sera rendu vendredi 20 décembre 2019 à 10 h du matin.

Nous publions un certain nombre d’interviews et de textes d’ici là.

Aujourd’hui une interview d’Yves Minguy, ancien salarié victime des restructurations à France Télécom, partie civile au procès, témoigne quelques instants après son audition par le tribunal : http://la-petite-boite-a-outils.org/proces-france-telecom-j-8-avant-le-verdict/

Pour lire les comptes-rendus précédents c’est ici.

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7) Algérie : arrestation et condamnation à un an de prison ferme de Kaddour Chouicha

Le 10 décembre, Kaddour Chouicha a été arrêté à Oran, est passé en comparution immédiate, a été condamné à un an de prison ferme et a été placé sous mandat de dépôt. Le pouvoir s’acharne sur les militant-es du Hirak à la veille d’élections que refuse la population. Les élections à marche forcée prévue le 12 décembre en Algérie ne propose en effet aucune alternative au système existant décrié depuis des semaines chaque vendredi par des millions de manifestant-es. Les « candidats » sont tous des hommes du système des généraux, anciens ministres qui en ont largement profité.
L’arrestation de K. Chouicha vient s’ajouter à près de 200 autres arrestations de manifestant-es et militant-es depuis le début de la mobilisation massive, populaire et pacifique qui a commencé en février dernier.
Le pouvoir, à bout de souffle et dénué de toute légitimité poursuit sa course folle en avant, à tout prix, et ne fait que montrer au monde sa véritable nature. Seules les dictatures enferment arbitrairement des militant-es politiques pacifiques.

Qui plus est, le bureau du Snapap (CGATA) à Alger a été fermé le 4 décembre par le pouvoir, ce qui montre bien que celui-ci vise les militant-es politiques et syndicaux pour les faire taire en vue d’élections qui s’annoncent d’ores et déjà comme une parodie. Nous dénonçons également la campagne de diffamation qu’orchestre le pouvoir à leur encontre par l’intermédiaire de médias aux ordres.

Nous, organisations membres du Réseau syndical international de solidarité et de luttes, affirmons toute notre solidarité à Kaddour Chouicha, ses proches et ses camarades des syndicats membres de la Confédération générale autonome des travailleurs et travailleuses en Algérie (CGATA).

Nous exigeons sa libération immédiate ainsi que celle de tous les autres prisonnier-es politiques.

Vive le Hirak !