Sanction financière pour faits de grève

Communiqué de presse :

Urgence sanitaire et sanction financière pour faits de grève !

 

Alors que nous sommes en pleine pandémie du covid-19,

Alors que nous sommes en confinement généralisé en France depuis le 16 mars,

Alors qu’on sait que le chômage partiel va mettre beaucoup de foyers en difficulté financière,

Alors que le gouvernement place en héros et héroïnes de la nation les soignant-es, en oubliant systématiquement les autres personnels des hôpitaux (administratifs, entretien…),

Alors que que des personnels volontaires font classe aux enfants de ces personnels,

Alors que les inspecteurs et inspectrices de l’éducation nationale ne cessent de remercier les enseignant-es pour « leur professionnalisme et leur engagement »,

Alors que certain-es d’entre nous sont atteint-es du coronavirus ou ont un proche malade qu’il faut soutenir,

Alors que la plupart des enseignant-es qui ont des enfants de moins de 16 ans font du télétravail bien qu’il-elles n’y sont pas obligé-es selon la loi,

Alors que les personnels de l’éducation nationale faisaient grève et manifestaient de manière interprofessionnelle avec les personnels de l’hôpital public (celles et ceux qui sont des héros aujourd’hui) pour sauver les services publics sacrifiés sur l’autel de la privatisation…

 

… Le rectorat de Toulouse, à travers la voix du ministère par sa note de service du 20 janvier 2020 et le nouveau module MOSART (Module de Suivi des Absences et de Retenues sur Traitement), a décidé de ponctionner les collègues qui ont fait grève contre la réforme injuste de la retraite à points jusqu’au montant maximum de la quotité saisissable. MOSART, mis en place en 2017, laissait la possibilité aux académies de moduler la retenue sur traitement : à Toulouse, la règle semblait être « pas plus de 4 jours », à Bordeaux « pas plus de 2 jours »… Si le ministère a pu procéder à des changements dans un sens, pourquoi ne l’a-t-il pas fait dans l’autre sens au vue de la situation inédite et grave que nous vivons actuellement ?

 

Nous trouvons cela honteux, ignoble et particulièrement cynique !

C’est une sanction supplémentaire à l’encontre des grévistes et la preuve manifeste que les remerciements et les annonces du ministre ne sont que communication et effet d’affichage !

Son mépris n’a d’égal que notre colère, restée intacte malgré le confinement.

 

Nous demandons l’arrêt immédiat des ponctions sur salaire et un retour à un traitement à taux plein pour tous les personnels, titulaires ou précaires, dès le mois de mars en reversant sur la paie d’avril les montants amputés. 

 

Toulouse le 31 mars 2020