Nouvelles du jeudi 25 Juin 2020

1) Jean-Michel tout puissant !

Ca y est, les débats parlementaires sur les statuts des directions d’école a eu lieu. Et c’est pas joli joli ! On vous en parlait déjà les semaines précédentes, SUD Education, tout comme la majorité des syndicats, s’oppose fermement à ce statut pour des raisons plus qu’évidentes.

Capitaine Jean-Michel est têtu, très têtu et n’a pas pour habitude d’écouter les revendications syndicales des personnels. Ca vous étonne? Pas nous ! Alors voilà ce que ça donne :

  • les directeur.trice.s d’école restent enseignant.e.s et n’auront pas d’autorité hiérarchique. Là comme ça, ça a l’air plutôt positif, mais attendez… Il est dit que les directions « bénéficient d’une délégation de compétences de l’autorité académique pour le bon fonctionnement de l’école qu’il dirige ». Mouais…

Ces fameuses délégations seront des délégations de compétences fixées par le ministre directement et délivrées par l’IEN. Ce sont en fait des délégations d’autorité dont le contenu sera prochainement annoncé par le Capitaine.

  • une des tâches du directeur ou de la directrice sera de faire respecter les consignes ministérielles, autrement dit la passation des évaluations nationales, le LSU, etc…
  • L’augmentation du temps de décharge a été abandonné
  • une aide administrative sera possible, mais à la bonne volonté des communes…
  • aucune prime pour les directions mais un avancement accéléré (la fameuse carotte)
  • a été évoqué un probable renforcement du contrôle pédagogique des collègues…

Et ce n’est pas tout pour Jean-Mi ! Il persiste avec ses « vacances apprenantes » et compte bien en profiter pour étendre sa vision autoritaire et réactionnaire…

Et comme on n’est vraiment, vraiment pas d’accord et qu’il est urgent de repenser l’Ecole à la hauteur des besoins de la population, un communiqué intersyndical unitaire a été publié pour la construction d’un plan d’investissement dans l’Education.

En bref, de bonnes vacances et une bonne rentrée en prévision…!!

 

2) Recours contre les refus de dérogation à l’entrée en 6ème pour les élèves de l’école Simone Veil

L’assemblée des parents continue de rassembler les familles refusant d’inscrire leurs enfants dans les collèges que le rectorat leur impose dans le cadre du « projet de renforcement de la mixité sociale ». Elles revendiquent le droit à un collège de proximité et sont de plus en plus nombreuses.
Le rectorat a pour l’instant, comme l’année passée, refusé TOUTES les dérogations demandées par les familles pour avoir accès à un collège de proximité.


Mardi 23 juin, l’assemblée des parents a déposé au rectorat 19 recours. Ils concernent des élèves qui doivent rentrer l’année prochaine en 6ème, mais aussi en 5ème ou 3ème dans les collèges Jean-Rostand à Balma, Voltaire à Colomiers, Bellevue ou Jean Moulin à Toulouse.
A 14 h30, une vingtaine de parents étaient devant le rectorat, avec une banderole, pour déposer collectivement les recours pour les dérogations et le droit à un collège de proximité. D’abord réticent à les recevoir, le rectorat a fini par accepter une délégation de 6 personnes. Tous les recours individuels ont été déposés. Les réunions concernant ces recours auront lieu les 29 et 30 juin. Un certain nombre de situations pourront éventuellement être débloquées à ce moment-là. 
Toutes les dérogations pour les collèges STENDHAL, GEORGE SAND ET MAURICE BECANNE ont été refusées, car il n’y a pour l’instant aucune place libre dans ces collèges. MAIS, début juillet, les Principaux des collèges font une liste des inscriptions réalisées par rapport aux inscriptions attendues ; et donc, certaines places peuvent se libérer.
Les parents auront une première réponse, positive ou négative, début juillet. 


Affaire à suivre donc…

 

3) Non-renouvellement abusif de contrat : SUD éducation fait condamner un établissement employeur à 7000 euros d’indemnités

C’est une victoire importante pour les assistant-e-s d’éducation que vient d’obtenir SUD éducation au tribunal administratif. Suite à un recours déposé au nom d’une collègue Assistante d’Éducation à Marseille, le Tribunal Administratif a condamné son collège employeur à lui verser la somme de 7 000 euros. Cette décision aidera les AED à se défendre face aux décisions abusives prises à leur encontre.

Chaque année, des centaines d’AED sont victimes de non-renouvellements abusifs. Ces derniers, mal informé-es sur leurs droits et peu confiant-es dans leurs chances de faire plier l’institution, finissent par s’incliner et renoncent à se défendre.
La décision du Tribunal Administratif de Marseille est importante à plus d’un titre. Elle motive l’annulation du non-renouvellement pour absence de motifs tirés de l’intérêt du service. La formulation de la décision du TA évoque également le « refus de renouveler le contrat » de l’AED concernée. La conclusion est simple : la justice administrative considère que le renouvellement d’un contrat tend à devenir implicite et que les employeurs que sont les chefs d’établissements doivent justifier leur choix en cas de non-renouvellement.
Cela vient valider l’argumentaire que SUD éducation porte depuis des années pour dénoncer les conditions d’emploi des AED et la façon dont ils et elles sont traité-e-s par leur hiérarchie.

Même si cette victoire est importante, elle n’est qu’une étape dans notre combat contre la précarité et pour la titularisation de tous les personnels précaires. Pour continuer à engranger les victoires et pour créer les conditions d’un véritable rapport de force au sein de l’Éducation Nationale, les AED doivent s’organiser, se coordonner et s’unir. C’est justement le rôle du syndicalisme que de rendre possible ce lien en articulant défense de chacun-e et action collective.
Pour SUD éducation, au-delà de permettre une réparation légitime pour les collègues victimes d’injustices, la démarche juridique n’est qu’un jalon du rapport de force dans un combat qui est plus vaste. Pour gagner de réelles avancées, pour obtenir un véritable statut protecteur pour les AED comme pour tous les personnels précaires, nous ne pourrons pas faire l’économie de la lutte collective.

 

4) Halte à la répression anti-syndicale dans l’éducation nationale!

Le confinement n’a pas marqué la fin de la répression anti-syndicale dans l’Éducation nationale, et le déconfinement marque sa reprise de plus belle. 

Suite à la lutte contre les réformes Blanquer, un torrent de répressions anti-syndicale policière a coulé. Les procédure suivantes sont encore en cours : 
• à Clermont-Ferrand, des représentant-e-s départementaux-ales de la CGT, SUD, FSU et FO ont été convoqué-e-s au commissariat suite à des dépôts de plainte de la proviseure du lycée Blaise Pascal, devant lequel se tenait un rassemblement le 18 janvier, dépôt de plainte auquel s’ajoutent des menaces de procédures disciplinaires ;
• à Montbrison, la proviseure a porté plainte contre 13 professeurs qui avaient retenu symboliquement les copies d’E3C pendant quelques heures le 20 janvier ;
• à Carcassone, une secrétaire départementale du SNES-FSU, enseignante au lycée Jules Fil, a fait l’objet d’un dépôt de plainte de la part de la principale et d’une menace de procédure disciplinaire ;
• à Cahors, le secrétaire départemental de la FNEC FP-FO et du SNFOLC est convoqué le 24 juin auprès du procureur suite à un rassemblement devant le lycée Clément Marot.

Cette pénalisation de l’action syndicale est un fait nouveau au sein de l’Éducation nationale. Elle obéit à des instructions ministérielles visant à tenter d’entraver les actions syndicales. C’est inacceptable !

Les mobilisations contre les E3C ont également donné lieu à des poursuites disciplinaires. Dans plusieurs situations, l’administration a préféré reprendre la répression là où elle en était restée : 
• à Melle, Les 10, 11 et 12 mars 2020 trois enseignant-e-s du lycée Joseph Desfontaines, syndiqué-e-s à SUD éducation se sont vu notifier une suspension à titre conservatoire de quatre mois suite à un rassemblement devant le lycée le 7 février. L’enquête a été suspendue pendant le confinement et a immédiatement repris une fois le déconfinement annoncé. Du 14 au 29 mai, elle a eu lieu dans l’enceinte du lycée Desfontaines, alors que celui-ci est toujours fermé. 
• à Strasbourg, le 1er juillet, un AED du lycée Marie Curie, syndiqué à SUD éducation, est convoqué pour une CCP disciplinaire dans le cadre d’une procédure de licenciement, suite à sa participation à un rassemblement le 6 février devant son lycée contre la mise en œuvre des E3C. 
 
Pour toutes ces situations, nos organisations, les fédérations locales, les Unions Départementales sont intervenues à tous les niveaux. Des rassemblements ont déjà eu lieu notamment à Poitiers, les 10, 11 et 12 mars et Toulouse, le 10 juin. Dans les deux cas, plus de 200 collègues avec les organisations syndicales (SUD, CGT, FO, FSU) étaient présents.

La répression dans le contexte des E3C a touché également les lycéen-ne-s, qui dans de nombreux cas ont dû subir des garde-a-vue, notamment à Paris.

Nos organisations syndicales s’adressent au ministre pour que cesse immédiatement la répression à l’encontre des militantes et militants syndicaux-ales, et exigent l’arrêt total des mesures et procédures engagées contre tous les personnels ayant participé à des actions syndicales contre les réformes et le Bac Blanquer, notamment à Melle, Cahors et Strasbourg. 

-> Communiqué intersyndical complet ici

 

5) Des moyens pour la voie professionnelle!

Les organisations syndicales de la voie pro, CGT Éduc’action,SE UNSA, SNALC, SNETAA FO,SNUEP FSU, SUD Éducation se sont réunies pour faire le bilan de la période de crise sanitaire que nous venons de vivre et sur les mesures nécessaires pour la préparation de la rentrée.
Elles font le constat que les élèves de LP ont plus que les autres pâti de la fermeture des établissements et des difficultés liées à la mise en œuvre de la continuité pédagogique.
En effet, ces élèves dont une majorité est issue des milieux populaires et confrontée à des difficultés économiques, sociales et familiales sont parmi les principales victimes de la fracture numérique et un grand nombre d’entre eux•elles sont aujourd’hui décrocheur•euses.
La crise sanitaire a mis en exergue et renforcé des inégalités qu’il est urgent de corriger.
La voie professionnelle comporte des spécificités telles que des cours en « atelier » et des périodes de formation en entreprises, qui ont été totalement interrompues pendant toute la période de fermeture des établissements et dont l’absence est aujourd’hui pénalisante pour la suite de leur scolarité. La période de confinement a généré la perte de nombreuses heures d’enseignement disciplinaire à laquelle il va falloir remédier.
La formation professionnelle sous statut scolaire possède des atouts qu’il s’agit de renforcer pour préparer les jeunes aux formations diplômantes de niveau 3 et 4 que sont les CAP et les Bac pro et leur permettre d’aborder et de finaliser un parcours professionnel diplômant de qualité.
Il faut remettre en question les familles de métiers, il faut redonner du temps à l’enseignement disciplinaire pour rattraper le retard pris dans les cursus menant aux diplômes. Ce temps peut être trouvé par l’allègement des dispositifs introduits par la réforme de la voie professionnelle.
Afin de garantir une solution au plus grand nombre, il est indispensable aujourd’hui d’augmenter les capacités d’accueil dans de nombreuses filières,notamment pour tou•tes les jeunes qui espéraient se tourner vers l’apprentissage et qui ne trouveront pas d’employeur en raison de la crise économique.
Par conséquent, cette augmentation des capacités d’accueil demande des moyens humains qui se traduisent par plus de personnels présents dans les établissements, à tous les niveaux. Ces postes doivent être budgétaires. Le recrutement de personnels sous statut de fonctionnaire est en effet indispensable et un plan de titularisation de tou•tes les contractuel•les permettrait de répondre à cette exigence, sachant que 40% des contractuel•les enseignant•es sont dans la voie pro. Il s’agit par ailleurs de rendre possible les dédoublements de classe qui permettront d’améliorer les conditions d’étude des élèves et de travail des personnels.
C’est pourquoi l’ensemble des Organisations syndicales signataires conviennent de s’adresser au ministre afin de lui demander un engagement et des moyens pour la voie professionnelle.

 

6) Le Planning Familial 31 a besoin de votre soutien !

Ce n’est pas la première fois que le Planning Familial essaie d’interpeller la Mairie ainsi que l’opinion publique sur l’étroitesse de leur local. Cela fait maintenant presque deux ans qu’elles sollicitent les services de la Mairie, leur convention prend fin en juillet 2020, il est plus que temps d’agir !

En cette situation de post-confinement, le planning familial est dans l’impossibilité d’assurer à la fois la ré-ouverture des permanences physiques, sans RDV, confidentielles et gratuites sans mettre à mal la santé des salariées et le respect du droit du travail.

Vous trouverez en pièce jointe leur communiqué expliquant la situation que nous traversons. Le compte à rebours est lancé !

Vous pouvez les soutenir en partageant cette information dans vos réseaux et envoyer sur leur page facebook une « photo soutien » (qui peut être faite au titre de votre organisation/association/collectif/syndicat et/ou à titre personnel) avec un message de votre choix qui sera diffusé publiquement sur leur page Facebook.

-> le communiqué du Planning est à lire ici

 

7) PÉTITION : violence de la police, soutien à Farida, infirmière en lutte

Sud Education 31-65 apporte son soutien inconditionnel et entier à Farida dont le nom devient un symbole de nos luttes.

A la croisée des gilets jaunes, du féminisme, du mouvement contre les violences policières et contre le racisme, de la parole des banlieues, et de la révolte des soignant-e-s, sa colère est la nôtre.

Nous savons qui sont les casseurs, ceux des services publics, ceux de nos conditions de vie, ceux de notre système social de santé, de sécurité et protection sociale.

Nous dénonçons le traitement médiatique et politique criminalisant dont elle fait l’objet.

Notre syndicat,Sud Education 31-65, apporte son soutien entier à Farida et participera à construire une mobilisation pour qu’aucune charge ne soit retenue contre elle.

Solidarité !

Pétition à signer et faire tourner ici !

-> SEGUR de la santé – un projet salarial classé XXX

-> Syndicalistes contre le racisme, pour la justice et l’égalité