Rentrée 2015 pour Sud Education 31

faujourRENTREE 2015

En France et en Europe  les politiques d’austérité attaquent les services publics, les droits sociaux et les solidarités. L’austérité, nous la payons au quotidien, avec un budget qui ne suit pas l’augmentation de la démographie scolaire, des effectifs par classe qui s’accroissent, des conditions de travail qui se dégradent. Nous l’annoncions dès 2012, et c’est désormais un secret de polichinelle, les promesses de création de postes ne seront pas tenues.

Les inégalités explosent. Nos salaires sont désormais congelés. Pourtant de l’argent, il y en a : les dividendes versés aux actionnaires des entreprises du CAC 40 ont augmenté de 30% en un an, pour atteindre 56 milliards. Les capitalistes nous coûtent cher !

Les politiques éducatives libérales sont poursuivies et sapent les garanties collectives, augmentent les pressions hiérarchiques et la mise en concurrence. Notre charge de travail ne cesse de s’alourdir, avec la réforme des rythmes scolaires et les différentes réformes statutaires, notamment les nouvelles obligations de service des enseignant-e-s du secondaire. Dernier exemple de la considération du ministère pour les personnels, la mise en œuvre des nouveaux programmes du collège pour tous les niveaux en même temps. Cela va créer des incohérences pour les élèves et imposer une charge de travail colossale pour les enseignant-e-s.

« L’autonomie » (des universités, des lycées, et maintenant des collèges) généralise la concurrence et augmente les inégalités, tout comme la réforme des rythmes scolaires. Le ministère vient d’annoncer que le bilan de la réforme des lycées, qui devait être effectué depuis des mois, est désormais reporté… aux calendes (qu’on n’ose dire grecques). Sans doute que ce bilan n’aurait pas permis de justifier l’extension de l’autonomie des établissements au collège, alors que le ministère veut imposer sa réforme malgré son rejet très large chez les personnels. La mobilisation contre cette réforme du collège doit reprendre et s’amplifier

L’incohérence des politiques ministérielles, entre effets d’annonce et annulations improvisées, balade les personnels sans cesse contraints de s’adapter, au gré des enjeux politiciens et des ajustements budgétaires. Les mesures phares annoncées en grandes pompes, comme les ABCD de l’égalité ou les emplois d’avenir professeur ont ainsi été supprimées, à peine instaurées.

Tous les indicateurs montrent que les personnels rejettent très massivement ces politiques ministérielles. Il s’agit maintenant de transformer ce rejet en luttes. Mobilisons-nous autour de mots d’ordre rassembleurs : Non à l’austérité, oui à la solidarité ! Non à la concurrence, oui à l’égalité ! Non aux pressions, plus d’autogestion !


Dans le 31 :

L’année scolaire 2014-2015 fut particulièrement combative et éprouvante avec la lutte du collège Bellefontaine et dans l’éducation prioritaire. A Bellefontaine, les derniers développements se sont achevés le 17 juillet avec l’arrêt de la grève de la faim de notre collègue mutées, avec 5 autres « dans l’intérêt du service ».
Pour mémoire, celle-ci a, en fin de compte, été réintégrée au collège. Mais les 5 autres ont été déplacés. Les dossiers administratifs des 6 collègues victimes de l’acharnement de l’administration ont été expurgés des rapports à charge. Le rectorat reconnaît ainsi implicitement la nullité des charges et des accusations portées contre nos collègues. Ce qui renforce le caractère scandaleux du maintien des mutations, quels que soient les « aménagements » concédés début juillet.
Ce qui nous est apparu, en revanche, c’est bien la nullité d’une administration qui a laissé pourrir une situation, s’est crispée dans une posture répressive quand tout démontrait qu’elle était inique.

De nombreuses leçons sont à tirer de cette dernière année quant aux postures de nos hiérarchies face au mouvement social, du poids néfaste de l’autonomie des chefs d’établissements et de l’incapacité totale de la bureaucratie à se remettre en question.
Pour toutes ces raisons :

Organisons-nous dès la rentrée, en nous réunissant sur nos lieux de travail, pour construire la mobilisation autour de revendications unifiantes :
- Diminution des effectifs par classe !
- Augmentation générale des salaires !
- Réduction du temps de travail !
- Abrogation des contre-réformes !