Nouvelles du jeudi 2 juin

Scandale des Jobdating : la conséquence d’années successives de casse du service public d’éducation

Ce communiqué a été publié le 01/06/2022 sur le site de la Fédération

L’académie de Toulouse, dès le 30 mars, et l’académie de Versailles, à partir du 30 mai, ont mis en œuvre une procédure de “jobdating”. Celle-ci fait aujourd’hui scandale. Il s’agit d’une procédure accélérée de recrutement de personnels contractuels enseignants, mais aussi d’infirmiers et AESH. Les entretiens de recrutement durent entre 20 et 30 minutes et sont menés par des inspecteurs·trices. La seule condition de recrutement, pour les postes d’enseignant·es, est d’être titulaire d’un bac +3 minimum. 

SUD éducation dénonce sans ambiguïté aucune cette procédure. Le caractère expéditif du recrutement laisse entendre à la société que les compétences professionnelles et les connaissances disciplinaires nécessaires pour exercer les missions concernées sont minimales. Il jette le discrédit sur les parcours de formation initiale dont ont bénéficié les professeur·es actuellement en poste. Ce nouveau mode de “prof bashing” est renforcé par la communication effectuée autour de ces job dating par les rectorats et les médias qui s’en emparent. 

Cette procédure révèle l’état de délabrement dans lequel se trouve le service public d’éducation après plusieurs décennies de casse par les gouvernements successifs. Le métier n’attire plus les étudiant·es, comme en témoignent les chiffres des concours du premier et du second degré. Le nombre d’admissibles au CRPE, à titre d’exemple, est cette année particulièrement inquiétant. Les causes de cette crise du recrutement sont connues : déclassement salarial, moyens insuffisants, contre-réformes successives, casse de la formation initiale. Pour SUD éducation, il est plus que jamais nécessaire d’exiger un plan d’urgence pour l’éducation qui prenne en compte tous ces aspects. 

Pour autant, les futur·es collègues qui sont recruté·es en ce moment ne sont pas à blâmer. Au contraire, SUD éducation les assure dès à présent de tout son soutien dans les épreuves qu’ils et elles auront à affronter. Partout, SUD éducation défendra ces collègues précaires, comme nous l’avons toujours fait. 

 

STOP à la maltraitance institutionnelle – Soutien avec notre camarade du Gard

Depuis la rentrée 2021 les postes de grande section en REP et REP+ sont devenus des postes à profil dans certaines académies. Dans le Gard, à Nîmes, un collègue en a fait les frais. En effet, au printemps 2021 ce collègue apprend qu’il doit passer un entretien pour pouvoir garder sa classe de GS à la rentrée. Cet entretien, qui a duré 15 minutes en visioconférence, s’est bien déroulé. Or, il apprend quelque temps après qu’il n’aura pas le poste à la rentrée. Que ses 16 ans de métier en GS ont été balayé au motif « qu’il ne maîtrise pas suffisamment le contenu d’Eduscol ». Suite à cela deux rassemblements ont lieu et le collègue est également reçu par sa hiérarchie à l’occasion d’un nouvel entretien. Ces événements se sont, selon lui, déroulés sans heurt. L’été se passe sans nouvelle. Alors qu’au mois de septembre il est dans sa nouvelle classe, il voit un jour débarquer un officier de police qui vient lui notifier qu’une plainte a été déposée contre lui. L’IEN qui l’a rencontré lors de son dernier entretien et qui l’a vu lors des deux rassemblements a porté plainte aux motifs d’ « harcèlement et outrages ». La plainte a rapidement été classée sans suite. Mais elle a laissé des traces. En effet, le collègue en question et d’autres sentent que le lien de confiance est rompu. Pour ce premier, le départ de l’éducation nationale est inéluctable. Il a déjà signé une rupture conventionnelle. Les autres enseignants perçoivent cette plainte comme « une tentative d’intimidation » et estiment que cette « situation sans précédent porte gravement atteinte aux relations professionnelles qu’il doit y avoir entre les supérieurs hiérarchiques et les enseignants ». C’est scandaleux qu’un.e supérieur hiérarchique puisse porter plainte de la sorte. Si elle estimait que l’agent était en faute elle aurait dû lancer une procédure disciplinaire pour qu’il puisse être sanctionné en interne. Certains enseignants ont monté le collectif STOP à la Maltraitance Institutionnelle. Ce collectif questionne :

– Comment expliquer qu’il y ait eu une plainte en justice plutôt qu’une sanction disciplinaire ? Ou Comment expliquer qu’il y ait une plainte en justice et aucune sanction disciplinaire ?

– Cette plainte a été classée sans suite, ce qui montre que le collègue n’avait commis aucune faute.

– Ces accusations, d’une extrême gravité, n’étaient donc pas fondées, ce qui détruit le lien de confiance entre le personnel et sa hiérarchie.

– Un membre du collectif explique ne pas comprendre pourquoi le Directeur académique n’a pas suspendu tous les rendez-vous de carrière avec cette inspectrice.

– Le collectif demande : Les rendez-vous de carrière avec cette inspectrice doivent être ajournés.

 

AED : surveillance des examens et fin d’année

La fin d’année approche et elle est souvent synonyme de sur-sollicitation des assistant·es d’éducation. Les textes encadrant nos missions sont suffisamment flous pour que les chef·fes d’établissements nous demandent d’effectuer tout type de tâches. Dans cette fiche, SUD éducation fait le point.

 

Les missions des assistant·es d’éducation sont encadrées par l’article 1 du Décret n°2003-484 du 6 juin 2003 fixant les conditions de recrutement et d’emploi des assistants d’éducation

Mission des AED pendant les examens

Au mois de juin s’ouvre la période des examens : baccalauréat, CAP, DNB.

Pendant les examens les AED peuvent être sollicité·es pour :

  • la préparation des salles,

  • la surveillance des couloirs,

  • l’aide au secrétariat du centre d’examen.

Nous ne pouvons à priori pas être placé·es sur la surveillance des salles car cela relève d’une mission d’enseignement.

Cependant, en cas de situation exceptionnelle, un·e chef·fe d’établissement peut désigner tout personnel relevant de l’éducation nationale pour assurer la surveillance. Cette situation exceptionnelle peut intervenir en cas d’absence d’un nombre trop important de surveillant·es d’examen qui étaient planifié·es.

Dans ce cas, un ordre de mission écrit doit nous être remis et cela ne doit se faire que sur notre temps de travail habituel.

Si cela intervient en dehors de notre temps de travail fixé par l’emploi du temps annuel, il ne peut s’agir que de volontariat. Par ailleurs, tous les établissements centres d’examen disposent d’une enveloppe budgétaire : dans ce cas il faut s’assurer d’être indemnisé·es.

 

Semaines de permanences administratives

Les contrats des assistant·es d’éducation prévoient un nombre de semaines travaillées dans l’année allant de 39 à 45 semaines. La plupart des contrats sont rédigés sur 39 semaines, dont 36 semaines de temps scolaire. Les trois semaines en sus correspondent aux « permanences administratives » bien que cela ne soit encadré de manière précise par aucun texte.

L’organisation du travail pendant ces « semaines de permanences administratives » doit respecter notre temps de travail et notre emploi du temps annuel. En cas de changement, notre supérieur·e hiérarchique doit respecter un délai de prévenance. Si nous exerçons nos missions d’AED à l’internat, le passage des heures de nuit à des heures en journée ne peut se faire que si notre contrat précise « internat et externat ».

Les tâches qui nous sont confiées doivent rester dans le cadre réglementaire fixé par les textes : elles doivent concerner la vie de l’élève et on ne peut pas nous demander de faire tout et n’importe quoi durant ces journées.

En cas de problème, contacter le syndicat SUD éducation 31-65

 

AESH et fin d’année scolaire : faire respecter nos droits !

La fin de l’année scolaire approche et bien souvent des chef·fes exigent que nous accomplissions des missions qui ne sont pas du tout de notre ressort. Dans cette fiche, SUD éducation fait le point.

AESH et examens (CFG, DNB, CAP, Baccalauréat)

Pendant les épreuves, des élèves en situation de handicap bénéficient d’aménagements, qui peuvent comprendre une aide humaine pour l’assistance, la reformulation ou le secrétariat. C’est à nous AESH d’effectuer ces missions avec une convocation ou un ordre de mission écrit.

Par contre, nous ne pouvons pas avoir de mission de surveillance ou de préparation des salles d’examen. La circulaire cadre de gestion n°2019-090 du 5-6-2019 est claire sur ce point : « Les missions que peuvent se voir confier les AESH sont précisées par la circulaire du 3 mai 2017 susvisée. Les agents ne doivent pas se voir confier par les services académiques, par les écoles ou les établissements des tâches ne figurant pas dans les textes qui leur sont applicables. » (partie 3.1 Fonctions exercées).

AESH et fin d’année

Si un·e élève que nous accompagnons n’est plus présent·e en fin d’année, que peut-on nous demander de faire ?

Le·la pilote du PIAL peut nous demander de répartir les heures sur l’accompagnement des autres élèves dont nous avons la charge si ils·elles sont encore présent·es.

Il peut également nous être demandé d’accompagner d’autres élèves au sein du PIAL auquel nous sommes affecté·es. Si cela a des conséquences sur notre emploi du temps un délai de prévenance doit être respecté et l’établissement d’un nouvel emploi du temps doit prendre en compte nos contraintes personnelles.

On ne peut par contre pas nous demander d’accompagner un·e élève en dehors de notre PIAL d’affectation. Cela devrait donner lieu à un avenant à notre contrat de travail modifiant notre affectation.

On ne peut pas non plus nous demander d’effectuer des missions qui n’ont rien à voir avec l’accompagnement des élèves en situation de handicap (voir plus haut la référence à la circulaire de 2019). Il faut donc refuser toute demande de travail administratif ou autre. Les missions des personnels AESH sont encadrées par la circulaire n° 2017-084 du 3 mai 2017 : l’aide humaine individuelle, l’aide humaine mutualisée, l’accompagnement collectif dans les unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis).

En tant que membre de la communauté éducative, nous devons pouvoir assister à toutes les réunions de fin d’année nous concernant.

Enfin, il ne peut nous être demandé de « rattraper nos heures connexes » : elles sont à la libre disposition des AESH pour les activités telles que la préparation, la concertation, la formation. La hiérarchie n’a pas de contrôle sur leur utilisation.

En cas de problème, contacter le syndicat SUD éducation 31-65

 

SUD Education 93 n’est pas soluble dans la haine !!!

5 parlementaires LR voulaient dissoudre SUD Education 93, le jugement est tombé cette après-midi : on a gagné !!! Plus d’infos à venir ou en attendant ici

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