« Emploi fonctionnel de directeur »: Blanquer contourne l’assemblée nationale pour imposer sa vision verticale de l’école !

Le 2 juillet, à l’occasion d’une réunion de travail consacrée aux directions d’école, le ministère de l’Éducation nationale a annoncé la création imminente d’un « emploi fonctionnel » pour les directeurs et directrices ayant la charge d’une école de plus de 13 ou 14 classes. Ce que les personnels refusent, ce que les parlementaires ne parviennent pas à voter, ce que la mobilisation des écoles a plusieurs fois réussi à repousser, le ministère va tâcher de l’imposer par un décret, court-circuitant ainsi l’assemblée nationale et méprisant allègrement l’avis de la majorité des professeur-es.

Une annonce ministérielle officielle, vers la mi-juillet, devrait venir confirmer cette décision inspirée par les conclusions fantoches du Grenelle de l’éducation. Concrètement, les directeurs et directrices des plus grosses écoles recevraient une nomination sur cet « emploi fonctionnel » avec, à la clef, de nouvelles missions déléguées par la direction de l’académie, et notamment une autorité fonctionnelle sur les enseignants et enseignantes de l’école.

Si cet « emploi fonctionnel » venait à être créé, on peut imaginer la pression supplémentaire que subiraient les directrices et directeurs : non seulement il faudrait continuer à alimenter la communication du ministère avec des indicateurs et des statistiques, mais il faudrait en plus bien « manager » son équipe, s’assurer que les ex-collègues et futur-es subalternes rentrent bien dans les clous, voire participer à leur évaluation.

Cette annonce au potentiel destructeur pour la stabilité des écoles et la collégialité des équipes enseignantes est malheureusement caractéristique de la méthode Blanquer : imposer à marche forcée des réformes sans se soucier des conséquences et sans même faire semblant d’écouter personnels.

La solution à la surcharge administrative des directeurs et directrices, ce n’est certainement pas de créer des relations hiérarchiques entre les collègues d’une même école. Au contraire, pour SUD éducation, il faut affirmer la gestion collective des écoles en conseil d’équipe.

Face à ce nouveau passage en force, SUD éducation appelle l’ensemble des personnels du premier degré à se mobiliser dès la rentrée pour faire échouer cette énième tentative de caporaliser les directions d’école , et s’adressera aux autres organisations syndicales pour construire dans l’unité une mobilisation à même de faire plier le ministre.

SUD Education 31-65 milite pour une gestion collégiale des tâches de direction:

  • un temps de décharge partagé entre les collègues d’une même école.
  • une augmentation de ce temps de décharge, planifié à l’avance et indemnisé.
  • un allègement réel des tâches administratives avec l’arrêt des différentes enquêtes qui relèvent du management et non des besoins des écoles ;
  • une définition claire des responsabilités en termes de sécurité avec des missions qui doivent être assumées par les Dasen, IEN et collectivités ;