Les nouvelles du jeudi 18 novembre

« Ecole, comment on endoctrine nos enfants ? »
On a cru à un titre d’article pour critiquer les écoles confessionnelles !

En 1879, Jules Ferry défendait son projet d’école républicaine avec ces mots : « Il est à craindre que d’autres écoles se constituent, ouvertes aux fils d’ouvriers et de paysans, où l’on enseignera des principes diamétralement opposés, inspirés peut-être d’un idéal socialiste ou communiste, emprunté à des temps plus récents, par exemple à cette époque violente et sinistre comprise entre le 18 mars et le 24 mai 1871. »

Dès le départ l’école de la République s’est construite contre le peuple, contre les ouvriers et les paysans ! Après avoir eu très très chaud pendant la Commune, la classe bourgeoise y voyait l’occasion d’empêcher des révolutions futures et d’asseoir un peu plus sa domination sur le peuple.

Aujourd’hui le ministre et la presse libérale, et/ou de droite dure et/ou réactionnaire, qui a les même intérêts que lui, s’inquiètent toujours autant de l’émancipation des classes populaires.

Un coup de pioche supplémentaire pour détruire le service public d’éducation :

Le programme est clair depuis le début, comme pour les autres services publics démantelés depuis 50 ans : faire baisser les moyens, précariser, évaluer à tous les niveaux, faire le constat que ça ne fonctionne plus, dénigrer, privatiser.

La phase de dénigrement est lancée depuis un moment déjà, et encore une fois le ministre non content de saper les moyens de fonctionnement et de s’en vanter, cherche tous les moyens pour déstabiliser toujours plus le service public d’éducation afin de laisser le champs libre au privé.

Les écoles privées confessionnelles, tant soutenues par Blanquer, ce n’est pas de l’endoctrinement ?

L’école privée est, depuis la loi Debré de 1959, largement financée par l’État, qui organise ainsi sa propre mise en concurrence. Le projet de loi Savary de 1984, qui avait déclenché des manifestations importantes en faveur de l’école dite «libre», a fait long feu. Depuis, aucun gouvernement n’a tenté de remettre en question l’existence de ce dualisme scolaire qui met en cause l’égalité de toutes et tous les élèves face à l’éducation.

Pire encore, aujourd’hui, le ministre Blanquer accentue cette politique en faveur de l’enseignement privé. Les lois de finance successives favorisent toujours davantage l’école privée, dont le budget augmente plus vite que celui de l’enseignement public. Récemment, plusieurs établissements privés ont pu intégrer les expérimentations en cours liés à la réforme de l’éducation prioritaire.

L’enseignement privé en quelques chiffres (loi de Finances 2022) :

Une part importante…

-7 996 000 000 €,

-10,5% du bugdet de l’enseignement scolaire

…en augmentation : le budget de l’enseignement privé sous contrat augmente plus vite que celui du public

1er degré public +2,32%

2d degré public de +1,51%

Privé sous contrat +3,21%

Pour mettre fin à l’endoctrinement, pour SUD éducation, il est plus que jamais temps de reprendre le débat sur la fin du dualisme scolaire :

– en mettant fin au financement public de l’enseignement privé

– en nationalisant l’enseignement privé, sans indemnité ni rachat, et en transférant ses personnels dans les corps correspondants de l’enseignement public

Oui nous endoctrinons les élèves aux valeurs de solidarités, de justice sociale, de partage !

Oui nous endoctrinons les élèves à l’égalité fille-garçons !

Oui nous endoctrinons les élèves au fait que la coopération sera toujours plus juste que la compétition, le mérite et l’individualisme.

Oui, Monsieur Blanquer, et si cela permet que dans le futur, les élèves devenu.e.s adultes, ne laisse pas aussi longtemps que nous un ministre de votre trempe les insulter, détruire le service public d’éducation, favoriser les écoles privées, dévoyer le terme laïcité pour répandre l’islamophobie et le racisme, nous aurons fait notre travail d’endoctrinement !

 

Face à la loi Rilhac, prenons la mesure de l’attaque, organisons la riposte.
C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons !

Le mardi 16 novembre s’est réunie une commission mixte paritaire chargée de trouver un consensus entre les parlementaires au sujet de la proposition de loi Rilhac. Cette réunion fait suite à l’adoption de deux versions différentes de la loi au Sénat et à l’Assemblée. Au terme de la commission mixte paritaire, la députée Cécile Rilhac, à l’initiative de la loi, n’a pas manqué de faire entendre sa satisfaction et de se féliciter que les directeurs et directrices se voient bientôt confier une autorité fonctionnelle.

Autorité fonctionnelle, la pression qui va monter.

On vous en parle depuis plusieurs semaines, les directeurs et directrices d’école vont bénéficier d’une délégation de compétences de l’autorité académique pour le « bon » fonctionnement de l’école qu’il et elles dirigent. Ils et elles vont disposer d’une autorité fonctionnelle dans le cadre des missions qui leurs sont confiées.

D’après les décrets et les modifications adoptés par le sénat, ils et elles vont « participer à l’encadrement et à la bonne organisation de l’enseignement du 1er degré » ainsi qu’être « chargé de missions de formation » qui seront définies par l’inspection académique.

Avec ce projet et les annonces faites par Macron à Marseille, le fonctionnement vertical dans les écoles va devenir la norme et la règle. C’est une attaque, avec de nombreux précédents, qui va changer profondément le cœur de notre métier. On peut imaginer la pression supplémentaire que vont subir les directrices et directeurs : non seulement il va falloir continuer à alimenter la communication du ministère avec des indicateurs et des statistiques, mais il faudra en plus, bien « manager » son équipe, s’assurer que les ex-collègues et futur.e.s subalternes rentrent bien dans les clous, voire participer à leur évaluation.

Évacuer les IEN pour laisser toute la place aux directeurs et directrices !

Au mois décembre 2020, un groupe de travail sur l’inspection se réunissait au ministère afin de projeter une réforme des corps d’inspection, avec comme objectif majeur, de fusionner le corps des IEN (1er degré) avec celui des IA-IPR (2nd degré).

La loi Rilhac va pouvoir s’appuyer sur cette réforme pour installer pleinement la logique du ministère : la mise en place au cœur des écoles du chaînon hiérarchique pour y mettre de l’ordre, en leur donnant les prérogatives des inspecteur.trice.s qui vont bientôt libérer le terrain.

SUD Éducation 31-65 porte un projet de direction collégiale, pour une école égalitaire et émancipatrice qui passe par:

  • l’augmentation du temps de concertation sans augmentation du temps de travail
  • un temps de décharge partagé entre les collègues d’une même école
  • l’allègement des tâches administratives (surcharge administrative avec les multiples tableaux et enquêtes à remplir, relation avec les mairies et les IEN…)
  • le recrutement de personnels formés et titularisés d’aide à la direction
  • la mise en place de pratiques pédagogiques coopératives et émancipatrices

Pour retrouver ce qui va changer, et l’analyse anti-hiérarchique de SUD Éducation 31-65 sur le sujet, c’est par ici:

 

L’intersyndicale Éducation 1er degré, SUD Éducation, CGT éduc’action, SNUipp-FSU et Snudi-FO vous informe !

Tract intersyndical et réunion d’Information Syndicale, mercredi 1er décembre.

 

La loi Rilhac est un bouleversement profond du fonctionnement de l’école.

Elle permet la présence d’un supérieur hiérarchique sur notre lieu de travail, un maillon supplémentaire de l’administration. Finies les décisions collectives d’égal-e à égal-e des conseils des maîtres-ses, voici venu le temps de la voix prépondérante pour le ou la directeur-trice. Au lieu d’améliorer le fonctionnement de l’Ecole, cette loi les placera en dehors du collectif de travail, ce qui les isolera et conduira à diviser les équipes.

Face aux diverses difficultés que rencontre l’école, le ministère de l’éducation nationale, mais plus généralement la politique de destruction des services publics des gouvernements successifs depuis bien longtemps, répond par la hiérarchie au lieu d’embaucher, d’ouvrir des postes, de créer des emplois statutaires… de donner des moyens humains à l’école.

Pour discuter de cette loi, tenter de comprendre les enjeux et la replacer dans un contexte plus large de destruction de l’école publique, Sud éducation, CGT éduc’action, Snuipp-FSU et Snudi-FO organisent une RIS ensemble afin de débattre et d’organiser la riposte, à la hauteur du coup que souhaite donner Blanquer.

Nos organisations syndicales invitent les équipes à informer massivement les IEN de leur participation à cette RIS.

 

 

Lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail et ailleurs !

 

21 Novembre: Marche contre les violences patriarcale, à l’appel de NousToutes31

 

25 Novembre : Manifestation contre les violences faites aux femmes et minorités de genre

Rendez-vous jeudi 25 à 18h30 au square Charles De Gaulle (Métro Capitole) pour manifester ensemble contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre.

Le cortège de tête mené par Toutes En Grève sera non-mixte.

Nous avons créé une cagnotte de soutien sur HelloAsso qui nous permettra de financer entre autres :

• Des interprètes en LSF qui traduiront les prises de parole

• La location de matériel pour la marche (en particulier une bonne sono)

• L’impression des tracts, affiches et autres supports qu’on créera

• De la peinture pour faire de belles pancartes et banderoles

La cagnotte et tous nos liens utiles sont disponibles ici

Les violences faites aux femmes et minorités de genre s’exercent dans un continuum de vie et dans tous les espaces, aux niveaux local, national et transnational. Les formes de ces violences sont sexistes, sexuelles et de genre. Ces violences sont instituées et systémiques.

Au cours de l’année 2019, le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans victimes de viols et/ou de tentatives de viol est a minima de 94 000. 13% des victimes portent plainte et seulement 1% des plaintes conduit à une condamnation. Nous luttons contre cette impunité! Les formes de violences sexistes et sexuelles relèvent notamment de l’emprise systémique capitaliste.

En cette période électorale, nous luttons contre les idées d’extrême droite phallocrates, misogynes, xénophobes, islamophobes et antisémites. L’infériorisation des femmes, la croyance en la supériorité de race, une économie nationaliste néolibérale et extractiviste fondent un projet sexiste, patriarcal, raciste et capitaliste de l’extrême droite. Nous combattons le racisme et le colonialisme. Ni les femmes, ni la terre se sont des territoires à conquérir!

 

Lutte contre l’extrême droite

En grève pour soutenir Léo, mardi 23 Novembre !

Sud Education 31-65 a déposé un préavis de grève pour soutenir Léo tout au long de la journée !

Personnels de l’éducation, nous devons rester toutes et tous uni⋅es contre l’extrême droite ! La tribune intersyndicale par ICI

 

Pendant que certains parlent d’endoctrinement, d’autres s’occupent des enfants, de leurs conditions de vie, de scolarisation, et soutiennent la jeunesse en lutte.

Appel Inter-organisations pour des droits effectifs pour les enfants aussi ! Rassemblement le 20 novembre 17h square De Gaulle, métro Capitole

Nouveau numéro des Utopiques, la revue.


Les Cahiers de réflexion Les Utopiques, publiés par l’Union syndicale Solidaires, paraissent depuis mai 2015. Ce projet d’une revue réalisée pour l’essentiel par des syndicalistes de Solidaires est une expression de plus de notre projet syndical de transformation sociale.

« Des combats pour l’enfance à la jeunesse en lutte », tel est le titre du dossier de ce numéro, qui s’intéresse à l’enfant dans les pédagogies alternatives et émancipatrices, aux droits de l’enfant, à la place à donner à « l’enfance » en tant que telle, mais aussi aux mythes et réalités autour de l’adoption internationale.

Est aussi retracée l’histoire de la jeunesse dans celle de la France capitaliste. De quels outils collectifs se doter, comment garantir l’auto-organisation ? Les combats syndicaux des lycéen·nes et étudiant·es traversent plusieurs articles : le CPE en 2006, l’expérience des Jeunesses syndicalistes, le confinement lié à l’épidémie de Covid-19.

La réalité de la « démocratisation » scolaire est interrogée : d’un point de vue général comme au travers de celles et ceux des lycées pro. La jeunesse, c’est aussi celle qui est « sans-papiers » : sont évoqués, le cas du jeune Madama et, plus globalement, les Mineurs non-accompagnés ou Jeunes isolé·es étranger·es.

Témoignages poignants et inédits à l’appui, nous évoquons les « enfants volés » par la dictature argentine dans les années 70 et le mouvement des grands-mères de la Place de mai. Deux articles traitent des enfants dans la Commune de Paris en 1871, poursuivant ainsi notre précédent numéro. Enfin, deux sujets sont proposés à la réflexion, hors-dossier : le rôle et le sens de notre syndicalisme d’une part, les contours de l’impérialisme aujourd’hui d’autre part.

International: commémoration de l’insurrection étudiante grecque contre la dictature des colonels, 17 novembre 1973.

Il y 48 ans, à Athènes, un important soulèvement étudiant a eu lieu à l’école polytechnique d’Athènes et a été réprimé très durement par la dictature militaire en place. En effet, le 17 novembre 1973, un tank a écrasé les grilles d’entrée de l’université occupée par les étudiant.e.s lors du mouvement anti-dictature.

Depuis 1967, la Grèce subit sa deuxième dictature militaire après le règne de Metaxas (à partir de 1936 et qu’on nomme également « régime du 4-août »). Celle-ci, mieux connue sous le nom de dictature des colonels, est anti-communiste et nationaliste et organise la torture ainsi que l’exécution de militant.e.s de gauche. La junte est soutenue (comme toutes les dictatures anti-communistes ces années-là) par les États-Unis. Un mouvement de grève ouvrière, de manifestation (150.000 personnes à Athènes le 16 novembre) et de mobilisation étudiante mène notamment à l’occupation de la Polytechnique (le mot d’ordre est notamment l’abolition de la loi 1347 sur la conscription) à Exarhia et le 17 novembre, le gouvernement envoie un tank et des snipers pour déloger l’occupation.

La répression fait malheureusement plusieurs dizaines de mort.e.s mais cette journée est considérée comme le début de la fin de la dictature. L’année suivante, en 1974, la junte militaire tombe et un processus de démocratisation s’initie.

Même si 1974 fut la fin de la dictature militaire, la Grèce, aujourd’hui, comme la majeure partie des pays européens sombre dans une gestion néolibérale et capitaliste qui opprime aussi son peuple.

Commémorons cette semaine l’événement du 17 novembre 1973 pour se rappeler que la mobilisation populaire peut faire plier un gouvernement.