6 décembre 1986, Malik Oussekine et Abdel Benyahia étaient assassinés par la police.

Dans la nuit du 6 décembre 1986, Malik Oussekine mourrait sous les coups de la Police, poursuivi puis frappé à mort par les voltigeurs, après une manif étudiante contre la loi Devaquet.

La même nuit, Abdel Benyahia était assassiné à Pantin, par le commissaire Savrey, policier qui n’était pas en service mais portait son arme sur lui.

Son corps soustrait à la famille pendant 48h, en dit long sur la volonté de l’institution, depuis toujours, de cacher la vérité : la Police tue et blesse en toute impunité. Pas parce qu’elle fait des bavures, non. Mais parce que le pouvoir a besoin de marquer les corps et les esprits de celles et ceux qu’il considère comme indésirables pour tenir, comme il l’a fait dans les pays colonisés. Une fois théorisées, ces pratiques ont été importées dans les quartiers populaires de l’hexagone. Partout elles visent principalement les personnes d’origines étrangères, et ont été étendues petits à petits à la gestion de tou.te.s celles et ceux qui d’une manière ou d’une autre tentent de survivre, de lutter, de s’opposer à l’injustice sociale : en prison, dans les stades, lors des mouvements sociaux.

La liste des victimes s’est lourdement allongée depuis. Pas étonnant :

  • après avoir été invalidée par le conseil constitutionnel dans le cadre de la loi sécurité globale, l’interdiction de filmer les policiers a été réinscrite et validée dans la loi « séparatisme ».
  • les gouvernements se succèdent et peuvent dire dans tous les médias sans jamais être contredits qu’il n’y a pas de violence policière
  • l’armement de la police est désormais le même que sur les champs de batailles militaires et est systématiquement utilisé hors cadre légal, mettant en danger toute personnes qui passe par là : LBD, grenades.

En octobre de l’année dernière,dans le cadre du Schéma National du Maintien de l’Ordre, le gouvernement a commandé 90 nouveaux blindés pour intervenir lors des manifs notamment !

(Source: ministère de l’intérieur ICI )

L’état vient, le 1 novembre dernier, de lancer un appel d’offre pour une commande à hauteur de 38 millions d’euros de grenades assourdissantes, lacrymogènes, dites « de désencerclement » utilisaient par la police.(Source : bulletin officiel par ICI)

  • les policiers et les gendarmes ne sont condamnés par la justice pour des faits de violences ou de morts, qu’à d’extrêmement rares exceptions prêt.
  • les récentes dispositions prises par le gouvernement autorisent les policiers à garder et à faire usage de leur arme de service en dehors de leurs heures de travail s’ils se rendent dans des lieux accueillant du public  !!!

Tout ceci participe symboliquement et pratiquement à donner carte blanche à la police et aux gendarmes  en général, aux unités spéciales utilisées dans le maintien de l’ordre en particulier :

  • Les CRS
  • la BAC
  • les gendarmes mobiles
  • la BRAV-M à Paris ( retour des voltigeurs )

  • et leur équivalent à Toulouse

Désarmer, réformer, ou supprimer la police, il existe une multitude de (pro)positions afin de mettre fin à cette violence au service de l’état raciste, patriarcal et capitaliste.

En attendant, face aux violences policières et à la répression, solidarité !

 

L’illustration principale de cet article est issue de la BD « Contrecoups : Malik Oussekine » par Jeanne Puchol et Laurent-Frédéric Bollée