Loi de sécurité globale

Le gouvernement se prépare à étouffer (encore davantage) toutes nos libertés et toutes contestations !

Le nouveau confinement consiste à nous laisser le droit à tout, sauf aux loisirs et au spectacle vivant, beaucoup à travailler quand même, mais surtout à pouvoir être contrôlé.e.s et à devoir se justifier pour tout ce qu’on fait en dehors de notre domicile. (Pour ce qu’on fait chez nous, il y a la navigation sur internet et sur les téléphones qui se chargent du travail)

Deleuze (https://www.cairn.info/revue-ecorev-2018-1-page-5.htm) avait prévu depuis un bout de temps, un dépassement de la société disciplinaire par la société de contrôle, le pas est désormais franchi :

Au lieu de mettre en place un plan d’urgence avec des moyens exceptionnels pour l’éducation, l’hôpital, les services publics qui se meurent, le gouvernement se précipite pour faire passer une loi qui va leur garantir de pouvoir réprimer tous les mouvements sociaux par la violence sans possibilité que cela se sache.

Proposée par des députés LREM, étudiée en procédure accélérée, en une seule lecture avant le vote par l’assemblée et le sénat donc, cette loi prévoit quatre points principaux qui sont un virage (à droite) sécuritaire historique et une atteinte majeure à nos libertés :

  • le fait de diffuser des images de policiers dans l’exercice de leur fonction sera désormais interdit.

Sera puni « d’1 an d’emprisonnement et 45000 € d’amende le fait de diffuser (…) l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de police».

  • lors des manifestations, transmissions en temps réel des images des caméras piétons qui équipent la police au poste de commandement.

On imagine facilement comment cette nouvelle disposition, couplée à la reconnaissance faciale, (depuis 2012, la police est autorisée à faire usage de logiciel de reconnaissance faciale ) va permettre une répression toujours plus sournoise.

  • la généralisation de l’utilisation des drones pour la surveillance.

Depuis des années, un des arguments pour répandre la vidéo surveillance partout sur le territoire s’appuie sur le clivage innocent.e.s-coupables. Celleux qui n’ont rien à se reprocher n’ont aucune raison de s’opposer à l’utilisation des caméras. Mais concernant la police par contre, le gouvernement prévoit d’empêcher qu’elle puisse être surveillée…aurait-elle des choses à se reprocher ?

  • l’extension du port d’armes pour les policier.e.s et gendarmes en dehors de leur service, aux lieux fréquentés par du public.

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« Il n’y a pas besoin de science-fiction pour concevoir un mécanisme de contrôle qui donne à chaque instant la position d’un élément en milieu ouvert… »

Dans les sociétés disciplinaires « L’individu ne cesse de passer d’un milieu clos à un autre, chacun ayant ses lois : d’abord la famille, puis l’école (« tu n’es plus dans ta famille »), puis la caserne (« tu n’es plus à l’école »), puis l’usine, de temps en temps l’hôpital, éventuellement la prison qui est le milieu d’enfermement par excellence.

« Dans les sociétés de discipline, on n’arrêtait pas de recommencer (de l’école à la caserne, de la caserne à l’usine), tandis que dans les sociétés de contrôle on n’en finit jamais avec rien, l’entreprise, la formation… »

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Malgré les nombreuses vidéos de violences policières il était déjà difficile, voire quasi impossible, de faire condamner des policièr.e.s, malgrès des preuves, à partir du 20 novembre, elles n’existeront même plus !