La lutte dans la REP+ s'(auto) organise. Retour et perspectives de la journée de mobilisation du 6 décembre !

 

Grève du 6 décembre en REP + : la lutte s’auto-organise

Depuis le printemps 2021, les collègues des écoles primaires de REP+ (notamment du secteur Mirail) s’organisent afin de lutter contre la destruction de l’éducation prioritaire. En effet, le Covid a bon dos, les attaques orchestrées par le min-austère de Blanquer depuis l’arrivée au pouvoir de Macron sont nombreuses ; tout ce qui définissait l’éducation prioritaire, c’est-à-dire les moyens supplémentaires à celles et ceux qui ont le moins, disparaît : les RASED, le dispositif « plus de maître.sse.s que de classes », les effectifs réduits. Depuis le Covid, c’est les demis-journées de pondération qui sont supprimées.

Ce droit qui est défini par la loi Peillon de 2013 est tout simplement suspendu. On nous rétorque que tout le monde doit donner du sien dans cette période de crise sanitaire, qu’il n’y a pas d’autre solution. Sauf que comme d’habitude, qui doit donner du sien ? Les travailleur.euse.s ! C’est pareil dans tous les corps de métier. La crise sanitaire a permis au gouvernement de dérèglementer le travail sous prétexte d’un effort collectif. Mais de l’autre côté de la barricade, les actionnaires réalisent des profits records et licencient sans effort ! Elles et eux n’ont pas l’air de trop mettre la main à la pâte (ni à la poche d’ailleurs). C’est le cas de Jean-Michel Blanquer qui, en pleine épidémie, s’est félicité d’avoir économisé sur le dos des enseignant.e.s.

Les collègues « à bout de souffle », s’appuient sur le collectif créé l’année dernière pour repartir de plus belle.

Cette goutte d’eau a fait déborder le vase pour les enseignant.e.s de REP+ de Toulouse. Le collectif ayant déjà été bien construit lors de réunions régulières sur le temps du midi, et soudé notamment avec une liste de discussion « àboutdesouffle », une stratégie mise en discussion dans une grande partie des écoles, il a suffi d’une décision collective le 26 novembre de faire grève lundi 6 décembre et en deux jours, de nombreuses écoles ont fermé, le nombre de grévistes est évalué à un peu plus de 160. Le mouvement de grève a été extrêmement bien suivi.

Réuni.e.s en AG à la maison de quartier de Bagatelle, les grévistes ont pris plusieurs décisions, ça va désobéir !

  • réappropriation de leur temps de travail (notamment leur temps de concertation). Jugeant qu’il leur est impossible de travailler dans de bonnes conditions sans les journées de pondération, les grévistes ont défini un plan d’action collectif : si le rectorat ne remet pas en place immédiatement les journées de pondération, les écoles de la REP+ banaliseront elles-mêmes un mercredi matin toutes les trois semaines à compter du 12 janvier.  Aucune négociation n’est possible, le rectorat est simplement informé de ce mode d’action.
  • une audience avait été proposée par le rectorat pour 5 personnes, l’AG a décidé que si le rectorat n’accueillait pas une personne par école (comme initialement prévu), personne n’accepterait de monter. Le rectorat n’ayant pas accepté, personne n’est allé à l’audience : une lettre a simplement été donnée au DASEN afin de l’informer du calendrier de réappropriation des journées de pondération.
  • des commissions se sont montées : l’une pour écrire cette fameuse lettre au DASEN, l’une pour écrire à la presse et une autre pour réfléchir à une communication envers les parents car la préoccupation envers les élèves avec qui nous travaillons ainsi que leurs parents n’a, à aucun moment, disparu dans l’esprit des grévistes. Il est clair pour tout le monde que le fait de banaliser un mercredi matin sur trois permettra de proposer un enseignement de meilleur qualité aux élèves. Les trois lettres sont à retrouver en bas de l’article.
  • le projet d’écrire un « livre noir de la REP+ » est validé. Une affiche d’appel à contribution circulera bientôt dans les écoles.
  • Enfin, une journée de grève quelques temps après le 12 janvier (première réappropriation) est envisagée pour permettre au collectif de se rassembler et discuter afin de voir quelle(s) réponse(s) aura apporté(s) le rectorat (ou pas) suite à ces actions de désobéissance et de décider collectivement quelle suite donner.

Nous ne pouvons que nous réjouir de la direction autogestionnaire qu’a pris cette lutte. Le syndicat SUD Educ 31-65 lui apporte tout son soutien et se tient prêt à mettre en œuvre tout moyen en sa possession (juridique, technique, …) pour l’accompagner !

Les écrits des commissions ICI:

proposition_lettre_parents_ponderation

lettre DASEN 6 dec 2021

presserep+