Nouvelles du jeudi 11 Février

Anniversaire de la loi de 2005

La vitrine que constitue l’école inclusive depuis le départ se fissure chaque jour un peu plus.

Ce 11 février voilà 16 ans que la loi dite « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » a été promulguée.

Avec elle un changement de paradigme affiché, passant du handicap à la situation de handicap, mettant ainsi en lumière que c’est l’environnement et son organisation qui limite la participation de certaines personnes aux activités communes ou individuelles qui s’y déroulent.

Son application directe dans l’éducation nationale a vu la mise en œuvre du concept d’école inclusive : une école censée s’adapter aux élèves dont les besoins éducatifs sont dits particuliers. Sortant ainsi d’un mouvement général de « normalisation » et de ses multiples variations (adaptation, réadaptation, rééducation, redressement, réintégration, réparation, intégration) qui valident la différence pour entrer dans un processus pratique qui relève de l’égalité. L’école inclusive concernerait ainsi des publics scolaires plus larges que les seul.e.s élèves en situation de handicap.

Posées telles quelles, les conditions étaient réunies pour qu’à l’école, les pratiques mises en œuvre aillent dans le sens d’une transformation du milieu scolaire, pour entièrement se tourner et s’organiser autour de la réduction des éléments handicapants de l’environnement. Ce dernier élément serait nécessairement profitable à tous.tes les élèves, en s’appuyant sur une pédagogie qui favorise et met en avant la réussite par le collectif, en évacuant les organisations en classe unique avec des objectifs annuels par niveau d’âge, en s’émancipant des supports quasi-exclusivement basés sur de la culture écrite, en visant une organisation du travail qui soit définie par le partage du pouvoir, et qui se protège de la division sociale et de la hiérarchisation.

Bien évidemment, il n’en est rien car la mise en œuvre de l’école inclusive s’est faite par le prisme du néo-libéralisme consistant en une réduction des moyens sous couvert de mutualisation. Avec elle la généralisation du recours aux contrats précaires (AESH), la baisse des moyens de formation des enseignant.e.s spécialisé.e.s, et la finalisation de la destruction des rased.

Localement, le rectorat se servait la semaine dernière de l’étendard de l’école inclusive et des moyens qu’elle nécessite pour justifier les baisses de moyens dans les REP et REP+ : on vous en parlait dans les nouvelles du jeudi 4 février

Désormais, le rectorat annonce la suppression des maître.ss.es E des rased au profit d’un nouveau type de poste de coordonnateur, personne ressource, censée apporter aux collègues des billes sur les pratiques à mettre en œuvre pour accueillir les élèves en situation de handicap dans leur classe. Passant tout sous le scanner du handicap, le ministère invisibilise les raisons structurelles de la difficulté scolaire et supprime les derniers postes sur lesquels des enseignant.e.s basaient encore leur travail sur  la rencontre avec des élèves.

Bien évidement aucun temps spécifique n’est prévu pour ces échanges.

Les AESH sont en grève et se rassemblent ce jeudi à Jean Jaurès à 12h30 et demanderont ensuite une audience au rectorat

Des infos à venir sur la journée de mobilisation au fur et à mesure…

SUD Education écrit à la ministre du handicap et revendique un statut pour les AESH

La lettre à retrouver ICI

 

Soutien à notre camarade, Hélène !

Hélène est professeure des écoles à l’école élémentaire Marie Curie à Bobigny (Seine-Saint-Denis) depuis la rentrée 2014. Elle est militante à SUD éducation et dans le mouvement ICEM-pédagogie Freinet.

Cette école est connue pour son projet pédagogique et militant depuis de nombreuses années.

L’administration a profité du départ en retraite de la précédente directrice de l’école, pour s’acharner sur une partie de l’équipe enseignante de l’école en usant de pratiques managériales autoritaires, culpabilisantes et infantilisantes qui remettent en cause un projet d’école instauré autour de la pédagogie Freinet.

L’inspectrice de l’Éducation nationale de la circonscription a ainsi interdit à notre camarade de prendre en charge une classe de CP à la rentrée 2020, car elle avait osé remettre en question la pertinence des évaluations nationales, tout comme de nombreux-ses collègues. Depuis la rentrée de septembre, les pratiques visant à intimider Hélène se sont multipliées. Sa hiérarchie l’a ainsi convoquée à deux reprises en dehors de son temps de service sans lui communiquer de motif à ces convocations.

Notre camarade a reçu le 4 février 2021 un courrier de l’administration l’informant qu’une procédure de mutation dans l’intérêt du service est engagée.

En déplaçant en cours d’année une enseignante au détriment des élèves, l’administration se livre à une véritable procédure disciplinaire qui ne dit pas son nom, comme elle s’y était livrée contre les militant-es SUD éducation du collège République de Bobigny.

Il est clair pour SUD éducation qu’il s’agit encore une fois, après Bobigny une première fois, Melle, Bordeaux, d’une nouvelle tentative de répression anti-syndicale qui vise les militant-e-s de SUD éducation, en première ligne dans la construction des mobilisations d’opposition aux réformes de destruction du service public d’éducation voulues par le ministre Blanquer.

SUD éducation apporte tout son soutien à Hélène et exige l’abandon de cette procédure de mutation. SUD éducation exige l’abandon de toutes les procédures disciplinaires en cours contre les personnels mobilisés.

La pétition en ligne :

https://www.change.org/p/dsden-93-pas-de-r%C3%A9pression-pour-h%C3%A9l%C3%A8ne-7fa9598f-a068-4c19-8f8e-94b9df346330

Le communiqué de soutien des camarades de Sud Education Tarn : ICI

Plus globalement, le syndicalisme en général, celui de Sud Education en particulier, vient mettre des cailloux dans les chaussures du ministère et on sent bien que ces derniers temps la répression est de plus en plus prégnante. Sud Educ 93 fait le point sur la situation dans un article ici :

https://www.sudeducation93.org/Notre-syndicalisme-derange-en-plus-haut-lieu-mais-nous-ne-nous-laisserons-pas.html

 

La (dé)formation des enseignant.e.s

 

Contre le projet de mega scierie dans les Pyrénées.

 

Le collectif Touche Pas à Ma Forêt-Pyrénées organise dimanche 14 février un die-in (simulation de mort pendant plusieurs minutes), afin de protester contre le projet d’installation de la méga-scierie Florian au pied des Pyrénées.

www.touchepasamaforet.com

Pour cette action coordonnée, le collectif donne rdv à tous les militants concernés par la destruction du vivant, place du Capitole à 11h, habillés en arbre. La mise en scène consiste à figurer une forêt abattue. L’objectif est de rappeler que les écosystèmes forestiers sont vitaux au regard de la crise climatique, du sauvetage de la biodiversité, du stockage du carbone et que les humains en sont directement affectés. L’enjeu aujourd’hui est de valoriser les ressources et les services renouvelables que nous procurent la forêt pyrénéenne, c’est-à-dire prélever sans dilapider cette richesse. Or, les positionnements actuels de l’État et de la région Occitanie semblent cautionner les grands projets industriels. Nous appelons tous les citoyens amis de la terre, toutes les associations écologistes et toutes les organisations contre la surexploitation mondialisée à se rassembler pour cette action spectaculaire.

Le communiqué en PDF ICI