Allié.e.s et solidaires avec les lycéen.ne.s. Non aux épreuves terminales inégalitaires, non à la répression !

Puisque le ministère reste sourd aux revendications pour l’annulation des épreuves de contrôle terminal de philosophie et du grand oral, partout en France des centaines de lycées sont bloqués depuis le début de semaine. Et vu le niveau minable des annonces du ministre hier, la mobilisation s’étend, avec des blocages supplémentaires aujourd’hui et des manifestations ! Malheureusement, comme à son habitude le gouvernement met en œuvre sa désormais fameuse concertation à la matraque et à la gazeuse.

Les annonces du ministre n’ont convaincu personne. Jean Michel, combien de fois faut-il te répéter qu’on n’écrit pas dans la marge ?

Suite à un début de semaine de mobilisation et après avoir reçu les syndicats ce mercredi 5 mai, Jean-Michel Blanquer a, comme à son habitude, réservé ses annonces aux médias. Le ministre annonce maintenir toutes les épreuves du baccalauréat.

Quelques aménagements à la marge sont annoncés, notamment le remplacement de la note de l’épreuve de philosophie par la moyenne du contrôle continu si la première lui est inférieure. L’épreuve anticipée de français n’est modifiée également qu’à la marge : une augmentation du nombre de sujets. Cette modification peut même s’avérer contre-productive et faire perdre un temps précieux en analyse des sujets.
Le ministre a annoncé contre tout bon sens le maintien de l’épreuve du grand oral : SUD éducation n’a eu de cesse de dénoncer le caractère socialement discriminant de cette épreuve et demander sa suppression. En cette année où les élèves auront encore moins eu le temps de la préparer, le petit aménagement proposé (annoncer les sujets n’ayant pas été traités en cours) ne saurait être suffisant. En lycée professionnel, le ministère persiste à maintenir l’épreuve de chef d’œuvre de CAP. Les lycéen-ne-s réclament l’annulation de cette épreuve et les pétitions à ce sujet comptent de nombreux signataires. On voit ici encore l’entêtement du ministre, prêt à tout pour sauver les apparences et faire croire que le baccalauréat conserve sa valeur de diplôme national.

SUD éducation revendique pourtant depuis 12 mois l’aménagement et l’adaptation des programmes à la crise sanitaire. Le ministre Blanquer est resté sourd à cette revendication de bon sens. Il porte la responsabilité de la désorganisation actuelle et de l’angoisse des lycéen-ne-s à l’approche des épreuves.

Contrôle continu : du tri social en temps normal, et une solution exceptionnelle pour « sauver » une année de crise catastrophique pour les lycéen.ne.s.

Avec la réforme du lycée, le ministère tente d’ancrer toujours plus le lycée comme le dernier étage du centre de tri des élèves. Le passage en enseignements de spécialités distribués arbitrairement au mieux, selon les moyens de chaque lycée au pire ,a institué la concurrence entre les établissements. Le contrôle continu au baccalauréat serait la dernière pierre de l’autel des inégalités.

D’ailleurs, avec Parcoursup, tout ceci s’éclaire parfaitement :

On vous en parlez ICI la semaine dernière, à ces éléments de mise en concurrence entre lycées organisés par les réformes Blanquer vient aussi s’ajouter, en cette période de crise sanitaire, la mention des “choix pédagogiques de l’établissement”. En utilisant cet intitulé, les établissements peuvent indiquer qu’ils n’ont pas ou très peu respecté la règle des demi-jauges obtenue par les personnels à la faveur d’une grève massive en novembre dernier.

Ainsi, un certain nombre d’établissements se félicite d’avoir fait passer la santé du plus grand nombre derrière l’image de marque de leur établissement.

C’est particulièrement le cas pour les établissements du secteur privé, qui ont échappé à tout cadrage strict qui aurait dû être imposé par le ministère de l’Éducation nationale. Certains ont maintenu tous les cours en présentiel !

Ne nous laissons pas enfermer dans un dilemme entre le maintien à tout prix des épreuves terminales (discriminantes au vu de l’année écoulée) et l’effet d’aubaine que représente la crise sanitaire pour les partisans du démantèlement du baccalauréat national !

Les lycéen-ne-s ont de nombreuses raisons d’être en colère et de se mobiliser pour dénoncer l’injustice qui préside aux décisions du ministère. Ils et elles s’étaient déjà mobilisé-e-s en novembre contre la mauvaise gestion de la crise sanitaire par le ministre.

Allié.e.s et solidaires avec les lycéen.ne.s ! Stop aux violences et à la répression.

Comme en novembre la répression commence à s’abattre de nouveau sur le mouvement lycéen.

Nous déplorons les arrestations, les garde à vue d’hier, les gazages et les violences qui s’ajoutent aujourd’hui. Nous condamnons la violence d’état qui est la seule réponse encore une fois aux revendications et aux actions légitimes des lycéen.ne.s.

Depuis plusieurs années, les lycéen.ne.s en lutte subissent cette répression féroce. Ne ratons pas une fois de plus le RDV avec celles et ceux avec qui nous partageons le quotidien des classes et des établissements !

Soyons acteurs et actrices de l’auto-organisation, soyons à l’écoute des besoins, des envies et des désirs des lycéen.ne.s, pour partager nos expériences, et construire ensemble l’autodéfence pour ne plus rester sans réaction face à des élèves exposé.e.s aux armes de la police, et embarqué.e.s dans les commissariats hostiles.

Face à l’entêtement du ministre, la question de l’annulation ne doit pas être tabou. Il est déjà arrivé que le baccalauréat soit accordé à tout-e-s les candidat-e-s.

SUD éducation continue de revendiquer l’abrogation des réformes Blanquer du lycée et du baccalauréat.