Nouvelles du jeudi 6 juillet

Le Pacte ne passe pas !

Les profs ne sont pas dupes, une grande majorité réalise l’arnaque qu’est ce « Pacte ». Rentrer dans la logique du « travailler plus pour gagner (un peu) plus » n’est pas du goût de la plupart des collègues. En effet, accepter ce pacte serait signifier que les enseignant.es ont encore du temps libre à revendre alors que leurs missions d’enseignement leur prennent plus de 40h hebdomadaires. On sait très bien que le temps que les enseignant.es accorderaient aux missions du Pacte serait au dépens du travail d’enseignement. Signer ce pacte serait accepter d’individualiser les parcours et les salaires au dépens de la reconnaissance du statut de fonctionnaire. Signer ce pacte reviendrait à se désengager de la lutte collective pour revendiquer une véritable hausse de salaire (et pas des primes !) et une amélioration des conditions d’exercice (qui passerait par une diminution du temps de travail).

Or, plusieurs équipes pédagogiques maintiennent un fonctionnement collectif et signent unanimement des motions exprimant leur refus de signer ce pacte. Plusieurs écoles ou établissements du second degré envoient ces motions au rectorat, ce qui est encourageant ! Dernière motion en date, les collègues du collège d’Aspet qui nous autorisent à la publier ici :

Motion pacte Aspet juillet 2023

Des exemples de motions sur notre précédent article :

On ne signe pas le pacte…avec le diable !

communiqué de la fédé : Pacte, la désorganisation est totale

Il n’y a pas que le pacte à refuser

Outre la tentative de racketter le temps des enseignant.es via le Pacte, un projet du même acabit vise les moyens de fonctionnement des écoles : Notre école, faisons-la ensemble (NEFLE).

En effet, au lieu d’attribuer plus de moyens collectivement aux écoles, ce projet les met en concurrence dans l’attribution des financements aux établissements. Pour mériter un peu plus d’argent, il faut se lancer dans la rédaction d’un projet innovant (encore du temps de travail non-dédié à l’enseignement). L’éducation nationale n’est pas une somme de mini-start-ups ! Des écoles refusent de signer pour ce projet et le font savoir au rectorat par des motions.

Autre stigmate de la mise en concurrence des écoles (on se doutait bien que l’expérimentation marseillaise de Macron allait vite se propager), les évaluations d’écoles. Nous transmettons ici une motion (anonymisée) d’une école refusant ces évaluations. N’hésitons pas à nous en inspirer !

Toutes ces attaques ont un point commun : individualisation, mise en concurrence, augmentation du temps de travail pour des tâches administratives, etc. Refusons cette logique et construisons une lutte réellement collective dans l’éducation !

La police tue, la police ment, le gouvernement couvre et les morts s’accumulent…

Un peu de poésie pour commencer :

Les années passent, pourtant tout est toujours à sa place
Plus de bitume, donc encore moins d’espace
Vital et nécessaire à l’équilibre de l’homme
Non, personne n’est séquestré, mais c’est tout comme
C’est comme de nous dire que la France avance alors qu’elle pense,
Par la répression, stopper net la délinquance
S’il vous plaît, un peu de bon sens
Les coups ne régleront pas l’état d’urgence
À coup sûr… Ce qui m’amène à me demander
Combien de temps tout ceci va encore durer
Ça fait déjà des années que tout aurait dû péter
Dommage que l’unité n’ait été de notre côté
Mais vous savez que ça va finir mal, tout ça
La guerre des mondes vous l’avez voulu, la voilà
Mais qu’est-ce, mais qu’est-ce qu’on attend pour foutre le feu ?
Mais qu’est-ce qu’on attend pour ne plus suivre les règles du jeu ?

Février 1996 – NTM

18 ans après, ce texte reste tristement d’actualité, le constat est amèrement le même, les réponses toujours plus réactionnaires, et le clivage reste entier.

Encore une personne tuée par la police, après une semaine de révolte sans précédent dans de nombreux quartiers populaires suite au meurtre d’un adolescent par un policier, une répression policière et judiciaire sans précédent.

Ça ne s’arrête pas.

Ça ne s’arrêtera pas tant que la police sera le bras armé des gouvernements capitalistes.

Ça ne s’arrêtera pas tant que les lois, comme celles de 2017, donnent carte blanche aux policier.es pour faire usage de leurs armes.

Pendant que l’IGPN hésite, la classe politique elle, fonce de la manière la plus crasse, depuis longtemps et d’autant plus ces derniers jours.

A Marseille, une mort entraînée par « un choc violent au niveau du thorax causé par le tir d’un projectile de type flash ball ». L’IGPN hésite encore a confirmer la responsabilité de la police (qu’elle défend évidemment). Des projectiles de type flashball (LBD en fait) ce sont des balles en caoutchouc de 4cm x 4,6 cm. Un projectile de ce type, donc, suffisamment violent pour tuer une personne, vous avez une idée de ce que ça peut être d’autre ? Une balle rebondissante lancée par un.e gamin.e ? Un bout de pneu qui a éclaté ? Un mauvais coup échappé d’un terrain de squatch avoisinant ?

Les loups sont sortis du bois, d’En marche jusqu’au RN, toute la droite s’est fendue d’analyses, d’actions, de propositions au « mieux » réac, au pire ouvertement racistes. Le fond du caniveau dans tous les cas, la droite soit disant républicaine qui montre son vrai visage.

L’exemple du quartier du Mirail à Toulouse. Qu’avez vous fait du quartier et de l’Ecole ??

Ils ont brandi le spectre de la délinquance.

Les statistiques sont formelles, 60 % des personnes arrêtées n’avaient pas de casier judiciaire. L’évocation de la délinquance comme source des évènements de ces dix derniers jours n’est qu’un écran de fumée permettant de cacher le désinvestissement de l’Etat pour tout un pan de la population, qui bien consciente de ce traitement se révolte.

Ils ont invoqué le défaut d’éducation.

Voilà 10 ans que le projet de fermeture des collèges de la Reynerie et Bellefontaine s’est construit et a été mis en œuvre privant un quartier de 30 000 personnes d’établissements de proximité.

https://www.sudeduc31.org/category/campagne/defense-de-leducation-prioritaire/

L’éducation c’est l’affaire de tou.tes. La destruction de l’Ecole c’est le gouvernement qui l’organise !

Ils ont ciblé les parents soit disant défaillants

Après avoir balayé l’avis des parents quand ils s’opposaient aux fermetures des collèges dont on parlait plus haut. Après avoir commencé à détruire un immeuble avec des habitant.es encore dedans.

Et là, tout à coup, la parole, l’investissement et l’intervention des parents serait la solution pour éteindre l’incendie.

Ils ont stigmatisé et traqué les musulman.es comme responsables des dysfonctionnements dans les REP et REP+.

Enquête sur le taux d’absentéisme pour la fête de l’Aïd. Ou quand la « mixité sociale » et la gestion des réseaux d’éducation prioritaire tournent à l’islamophobie.

L’assemblée des parents-habitants de la Reynerie a également publié un texte insistant sur le fait que ce n’est pas les parents qui abandonnent les jeunes dans les quartiers mais l’Etat qui abandonne la jeunesse des quartiers : ici

Une analyse de Sud Educ 31-65 sur les violences et les meurtres de la police depuis bien longtemps.

6 décembre 1986, Malik Oussekine et Abdel Benyahia étaient assassinés par la police.

Violences sexuelles et sexistes au travail : l’Éducation nationale met enfin en place une cellule dédiée !

Communiqué fédéral : ici

Le problème, c’est qu’il ne suffit pas d’une cellule pour que tout soit résolu. L’administration est assez peu prompte à bouger sur ces sujets. On se souvient que depuis 4 ans, le collectif « ça commence à l’école » à Toulouse se démène pour qu’une enquête administrative soit mise en place concernant des viols qui ont eu lieu au collège Lamartine. Pour le moment, cette demande reste lettre morte. Le collectif demande aux syndicats SUD, CGT et FSU, par l’intermédiaire de leur fédération, d’interpeler le ministre à ce sujet : Courrier Ministere Enquete Lamartine

L’Etat remet des femmes victimes de violence conjugale à la rue

Encore des fafs…

En ce moment, les fafs sont en roue libre. Leur impunité (et même leur protection par la BAC, comme à Angers) leur fait pousser des ailes. Plusieurs attaques sont à déplorer ces derniers temps. D’abord, les membres de l’ex-Alvarium pourtant dissous sortent en ville armés et cagoulés pour tabasser les manifestant.es qui réclament justice pour Nahel :

Communiqué Alvarium-Nahel

Samedi dernier, à Saint-Brieuc, le festival pour une Bretagne ouverte et solidaire a été attaqué par une vingtaine de fascistes armés et cagoulés. Seule la détermination des camarades sur place a permis de repousser l’attaque.

Agression fasciste Festival Saint-Brieuc

Grèce – stop à la répression des Kurdes de Lavrio.

Ce matin, la police grecque a lancé un assaut sur le camp auto-géré de Lavrio en Grèce. Celui-ci est le refuge depuis les années 90 de Kurdes fuyant la répression et la guerre dans les pays à travers lesquels elles et ils ont été séparés par les frontières du traité de Lausanne. Plutôt que de dépendre de l’État, face aux politiques de plus en plus sécuritaires de l’UE, les exilé.es de Lavrio s’auto-organisent sur le modèle du confédéralisme démocratique développé par le mouvement, notamment au Rojava ces dernières années.

53 personnes ont été arrêtées pour être transférées dans des camps gérés par L’État grec. A une semaine du sommet de l’OTAN à Vilnius, celui-ci assume pleinement avoir lancé cette opération pour complaire à l’État turc. C’est aussi, au niveau local, une aubaine pour la mairie qui cherche depuis des années à récupérer ce bâtiment situé en plein centre, à deux pas du port.

L’union syndicale Solidaires affirme son soutien aux exilé.es de Lavrio et appelle à ne pas céder face aux exigences de l’État turc en sacrifiant les vies des Kurdes. Il est temps de cesser la répression des exilé.es et de mettre fin aux politiques autoritaires de l’Europe-forteresse.

Communiqué fédéral

École inclusive : l’Éducation nationale préfère exclure que de donner de vrais moyens dans le premier degré ! – le communiqué ici