Mais où sont les profs ?

« Nous avons une rentrée qui est prête et qui s’organisera dans de meilleures conditions que l’année dernière », « Il y aura à la rentrée un enseignant devant chaque élève ». La blague… C’est sur ces déclarations qu’Attal fait ça première rentrée en tant que ministre de l’Éducation Nationale, et par là même, fait ses premiers pas dans l’enseignement public. Après avoir passé sa vie dans le privé, il faut lui accorder que c’est normal de n’avoir aucune idée de l’état de délabrement de l’École publique.

Donc, soit il n’a aucune idée de ce qui se passe dans les établissements publics, soit il ment effrontément : la rentrée ne s’est pas passée dans les meilleures conditions qui soient !

Selon le SNES, il manque au moins 1 enseignant.e dans 48 % des établissements. Le recours massifs aux contractuel.les à qui on refuse une grille salariale progressive et la formation professionnelle n’a même pas pu empêcher que dans près d’un établissement sur deux, les élèves n’auront pas la totalité de leurs cours dispensés.

Plusieurs millions d’heures non-remplacées par an, ce n’est pas un accident mais un système, la désorganisation de l’Education Nationale est orchestrée.

Par contre, ce qui est étonnant, ce sont les causes avancées par le gouvernements et les solutions qu’il propose !

Les causes :

Apparemment, ces absences sont notamment dues à la formation des profs qui se fait pendant le temps de travail. Et bien, non ! Le droit à la formation est un droit comme son nom l’indique et depuis plusieurs décennies, ça n’a pas posé problème. Normalement, c’est pour ça qu’il y a des remplaçant.es. Sinon, est avancé également l’absentéisme des profs. Rappelons que l’OCDE établit que les enseignant.es français.es travaillent plus que la moyenne européenne et la moyenne de l’OCDE. Aussi, un rapport de la DGAFP indique que sur la dernière période étudiée (2014-2019), les profs sont moins absent.es que dans les autres secteurs : 2,6% des enseignants ont été absents «au moins un jour au cours d’une semaine», contre 3,9% dans le secteur privé ou 4,9 % dans l’ensemble du monde du travail.

Les remèdes :

Le gouvernement souhaite passer la formation sur le temps des vacances scolaires, organiser les remplacements au pied levé par le PACTE, avoir recours à la contractualisation grandissant… Ce sont de fausses solutions, mais une vraie vision néolibérale et managériale du métier d’enseignant-e.

Plus grand monde ne souhaite faire prof, ce qu’il faut, c’est améliorer nos conditions de travail et les conditions d’apprentissage des élèves : recruter des enseignant-es, baisser le nombre d’élèves par classe, avoir une formation, augmenter les salaires

Mais surtout que le gouvernement arrête de vilipender et vouer aux gémonies la profession , de nous accabler publiquement de votre mépris et de nous couvrir d’opprobre à longueur de journée dans les médias.

En gros, foutez-nous la paix et allons chercher les moyens pour faire vivre un service public d’éducation populaire, émancipateur pour la construction d’une société socialiste autogestionnaire.