Nouvelles du jeudi 26 Novembre

Journée contre les violences faites aux femmes et les violences de genre.

Compte rendu d’une camarade Sudiste :

Hier, la manifestation annuelle contre les violences faites aux femmes et les violences de genre avait une tonalité particulière. Elle s’inscrivait dans un contexte de durcissement et d’institutionnalisation des violences sexistes, à l’échelle mondiale. Cette année, la journée d’hommage aux personnes trans assassinées, habituellement célébrée le 20 novembre, a été décalée de cinq jours, pour rejoindre la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Cette union, historique, se reflétait dans la manifestation toulousaine – ayant rassemblé 5000 personnes. Un cortège important a quitté le Capitole pour rejoindre Jean Jaurès, aux sons d’une fanfare exceptionnelle, et de slogans aussi politiques que drôles : « Qui va faire la vaisselle ? Nous on fait la révolution ! » mais aussi « Darmanin, Macron, démission ! » et appel à la grève – et à la guerre – des femmes. Combativité, joie, paillettes, musique et radicalité : une vraie manif dynamique. Le slogan de cette année, « Fières, vener, pas prêtes à se taire », était illustré par une série de portraits immenses, portés avec dignité et constance par les manifestantes. Place Jean Jaurès, nous nous sommes assises et avons écouté des prises de paroles, évoquant le cas de Jenyfer, trans emprisonnée à la maison d’arrêt de Muret avec les hommes, pour avoir résisté à son violeur, mais aussi les récupérations de lieux symboliques et autres luttes féministes au Mexique, ou encore la situation dramatique des travailleuses du sexe après le confinement. Puis le beau chant mexicain contre les féminicides, « Cancion sin miedo » (Chanson sans peur), hommage et appel à la rébellion, a été entonné par une chorale, accompagnée d’une basse et rapidement suivie par toutes les présentes.

La manif est ensuite repartie, plus déter que jamais, en direction de François Verdier. La Batucada rythmait nos pas, les publicités sexistes tombaient sur notre passage, il y avait des sourires derrière les masques. Arrivées au Monument aux morts nous nous sommes assises et avons écouté en silence la liste interminables des femmes, cis et trans, tombées sous les coups de la violence de genre. Puis un cri libérateur. L’Assemblée permanente « Toutes en grève » a souligné la provocation que représentait le déploiement massif et hors de toute proportion du dispositif policier ce soir-là, nous encerclant et gardant absurdement le monument au morts, alors que c’est nous qui étions un monument aux mortes. Elle a aussi appelé à la mobilisation du 8 mars, grève du travail productif, reproductif, domestique et salarié. Après de nouveaux chants et de nouveaux cris, nous avons fini par quitter la place, tandis que dans l’indifférence générale, un Bleu excité du mégaphone osait faire une sommation, menace de l’usage de la force, à une assemblée mobilisée contre la violence.

Les policiers ne craignent aucun non-sens, aucune provocation.

En partant, nous leur avons dit « à demain ».

Et demain est déjà là, ce soir, une nouvelle manifestation pour le retrait de la loi sécurité globale est appelée partout dans l’hexagone et à Toulouse à 18h, à partir du monument aux morts.

Ci dessous, le dossier de la fédération des syndicat de Sud Education sur les violences sexuelles et sexistes dans l’Education Nationale:

La police se sentait au dessus de la loi, désormais elle a la loi pour elle !

Ca y est, la loi de Sécurité Globale a été votée à l’assemblée nationale.

Depuis quelques jours, même certains médias cireurs de pompes habituels s’inquiètent ! Et pour causes même certain.e.s de leurs journalistes ont aussi été pris.e.s à partie, nassé.e.s, agressé.e.s par la police lors des dernières manifestations.

Mais attention, la focalisation sur l’article 24 ne doit pas cacher tous les autres qui constituent dans leur ensemble, un virage sécuritaire historique :

  • les nouvelles prérogatives de la police municipales qui les rapprochent toujours un peu plus de celles de la police nationale
  • l’utilisation des caméra-piétons
  • la généralisation de l’usage des drones
  • la transmission directe des images aux postes de commandement
  • l’autorisation du port d’arme des policières et gendarmes hors service dans les lieux accueillant du public.

Notre article à ce sujet ici:

https://www.sudeduc31.org/articles-2020-2021/loi-de-securite-globale/

Samedi dernier avait lieu une manifestation pour sauver l’hôpital public, à laquelle l’AG Educ s’était jointe pour un service public d’éducation avec des moyens à la hauteur des besoins.

Lors de cette manifestation, une répression terrible s’est abattue sur des manifestant.e.s, comme cela est le cas depuis des années dans les quartier populaires, dans les prisons, dans les CRA, et comme cela est malheureusement devenu aussi l’ordinaire dans les manifestations.

Des détails et la position de Sud-Education 31-65 sur cet épisode:

 

Éducation et protection des enfants ! Non à la répression.

A l’inverse des valeurs éducatives qui font le cœur de notre métier, quatre enfants âgés de 10 ans ont été interpellés jeudi 5 novembre 2020, soupçonnés d’avoir tenu des propos « violents » et « inquiétants » lors de l’hommage rendu dans leur classe à Samuel Paty. Ils ont été retenus pendant neuf heures au commissariat d’Albertville. Ailleurs, à Strasbourg, deux enfants de 12 ans sont visés par une enquête pénale.

Ces actions interrogent profondément sur leurs sens et leur portée éducative à l’égard de ces enfants subissant un traitement particulièrement violent et traumatisant. Ainsi le fait de garder des enfants de 10 ans (voire moins) en retenue au poste de police pendant une journée est purement scandaleux et inacceptable…Que dire encore de l’intervention des policiers au petit matin chez une famille, pour chercher une enfant de 10 ans et l’interroger pendant 9 heures pour des propos aussi choquants soient-ils, prononcés en classe ?

Le communiqué intersyndical ici:

Réforme de l’éducation prioritaire : le chantier de destruction des REP et REP + va démarrer.

Attention, chute de moyens. Port du casque obligatoire !

Le ministère de l’Éducation nationale annonce depuis de nombreuses années une « grande réforme de l’éducation prioritaire » afin de remédier aux mauvais résultats de la France dans les classements internationaux en matière de ségrégation scolaire. Les différentes annonces parues dans la presse montre que le ministère est resté sourd aux revendications des personnels : il s’entête dans une politique managériale du cas par cas qui met en compétition les établissements et les écoles et dégrade les conditions de travail.

Les annonces du ministère

Un dispositif pédagogique à côté des enjeux : les BAR

 Les BAR « Bureaux d’Aide Rapide » désignent des dispositifs d’aide en ligne des élèves par les enseignant·es hors du temps scolaire. Ils seraient généralisés avec la réforme de l’éducation prioritaire. Or l’autre dispositif phare de Blanquer, l’Aide aux devoirs, présente déjà un bilan négatif : les élèves y participent peu et les enseignant.e.s préféreraient qu’on utilise les moyens de l’Aide aux devoirs pour baisser le nombre d’élèves par classe. La priorité n’est pas d’externaliser l’aide en dehors du temps scolaire, uniquement pour des élèves volontaires, mais bien d’améliorer les conditions d’études pour tous les élèves sur le temps scolaire en baissant le nombre d’élèves par classe.

Une rémunération au cas par cas ?

La prime Rep et les bonifications pour la mobilité des personnels pourraient disparaître et ne donner lieu qu’à des primes d’attractivité. La fin de la labellisation laisse craindre un accroissement des inégalités de salaires entre les personnels selon le lieu de travail.

La fin des réseaux et l’émiettement des moyens

Le ministère annonce la fin des labels « Rep » et « Rep+ » qui devraient laisser place à des contrats entre les établissements et écoles et les rectorats. C’est la mise en concurrence des établissements et l’accroissement des inégalités en fonction des établissements qu’organise le ministère.

Une réforme à moyens constants et un transfert de moyens vers les zones rurales et les établissements catholiques

Le ministère tient à faire davantage bénéficier les zones rurales des moyens de l’éducation prioritaire et Blanquer se serait engagé à faire entrer l’enseignement catholique dans l’éducation prioritaire. En l’absence d’annonces concernant des moyens supplémentaires pour améliorer la prise en charge des zones rurales, on craint que les départements comme le 93 se trouvent dépouillés de leurs moyens.

L’expérimentation commencera dans les académies de Marseille, Nantes et Lille en 2021/2022 puis une généralisation est prévue à la rentrée 2022.

 

Grève des AED le 1er décembre !

Sud Educ 31 a déposé un préavis de grève local, à retrouver ICI

Depuis le début de la crise sanitaire nous, les assistant-es d’éducation (AED, AP et APS) sont en première ligne dans les écoles et établissements.

Leurs conditions de travail se sont considérablement dégradées avec la multiplication des tâches induites par la mise en place des protocoles sanitaires et l’exposition particulière aux risques de contamination. Pas de limitation du brassage pour celles et ceux qui doivent gérer l’urgence et jongler avec le manque d’effectif. Ces personnels, pourtant déterminants pour le bon fonctionnement des établissements, ne reçoivent pas la reconnaissance à laquelle elles-ils ont droit et ne sont associé-es que très marginalement aux prises de décisions.

Ce manque de reconnaissance n’est pas nouveau, il est d’ailleurs inhérent à la précarité du contrat des assistant-e-s d’éducation : sous-payée-s, sans formation et sans perspectives. Cette précarité permet tous les excès de la part de la hiérarchie et des chef-fe-s d’établissements employeurs, elle est source de nombreuses injustices. Trop souvent les AED sont victimes de décisions arbitraires de la part des directions d’établissements : non-renouvellement abusifs, périodes d’essais déguisées, contrats inférieurs à un an, chantage à l’emploi, traitement infantilisant.

L’absence de droit à la prime REP/REP+ pour ces personnels est tout à fait emblématique. SUD éducation a lancé une campagne pour l’obtention de cette prime. Nous appelons les assistant-e-s d’éducation à se rapprocher du syndicat SUD de leur académie. Face à ces situations, les AED se retrouvent bien souvent isolé-e-s, mais elles-ils ont décidé de faire bloc !

Le 10 novembre dernier la mobilisation des vies scolaires a été forte dans de nombreux établissements. Dans l’académie d’Aix-Marseille une nouvelle journée de grève a été appelée le 19 novembre dernier. Plusieurs collectifs d’AED en lutte ont vu le jour ces deux dernières années et ont décidé conjointement d’appeler à une nouvelle journée de grève le mardi 1er décembre 2020.

SUD éducation rejoint cette initiative et appelle l’ensemble des assistant-e-s d’éducation à s’organiser localement et à se mettre massivement en grève le 1er décembre. Un préavis de grève national spécifique a été déposé.

 

Après les 4 de Melle, les 3 de Bordeaux : on ne touche pas à nos camarades !

Communiqué de la fédération des syndicats de Sud Education

Ce vendredi 20 novembre, trois enseignant-e-s du lycée François Mauriac de Bordeaux, syndiqué-e-s à SUD éducation, ont reçu une lettre de la rectrice indiquant qu’elle engageait contre elles et eux une procédure disciplinaire.

Quatre collègues de ce lycée, 9 en tout en Gironde, avaient reçu au mois de mars un courrier de menace de la rectrice. 9 mois après leur mobilisation contre la réforme Blanquer du Bac, 7 mois après ce premier écrit, les menaces sont donc mises à exécution.

Ce qui est reproché à nos collègues ? S’être mobilisé-e-s pour faire barrage à la mise en oeuvre de la réforme du bac Blanquer. Depuis l’hiver dernier, les cas de répression se multiplient : Cahors, Carcassone, Clermont-Ferrand, Strasbourg, et bien sûr Melle. Encore une fois, l’administration cherche à réprimer celles et ceux qui, engagé-e-s dans l’action syndicale, s’opposent à la politique ministérielle.

SUD éducation exige l’abandon immédiat des procédures contre nos camarades du lycée François Mauriac de Bordeaux.

SUD éducation exige l’abandon immédiat de toutes les poursuites contre les personnels mobilisés contre les politiques rétrogrades du ministère et du gouvernement. On ne touche pas à nos camarades !

 

Grenelles de l’éducation. Vous choisissez quel atelier ?

Celui mené par l’IGPN ou celui animé par le coach de l’équipe de France de Rugby ? (ceci n’est pas une blague)

Pour vous faire un avis, voilà un article du café pédagogique

 

Scandale du financement d’Avenir lycéen

Il y a quelques jours, le journal Mediapart révélait que l’association Avenir lycéen, fondée en 2018, a bénéficié ces deux dernières années de subventions à hauteur de près de 100 000 euros en 2019 et 2020, alors que les autres syndicats lycéens voient leur subvention réduite.

Cette enquête a pu établir que les subventions accordées par le ministère de l’Éducation nationale ont servi à acquérir du matériel informatique extrêmement coûteux, et ont permis la fréquentation régulière de restaurants étoilés. Aucun contrôle sur l’usage de ces fonds n’a été diligenté avant que cette enquête soit diffusée dans la presse.

Le quotidien Libération a révélé que la création de ce syndicat a été suscitée par le ministère, à son plus haut niveau : le directeur général de l’enseignement scolaire d’alors est directement impliqué. Ce dernier ne répondait qu’au ministre Blanquer. Un des membres d’Avenir lycéen a même été recruté comme chargé de mission par le ministère quelques mois à peine après le dépôt des statuts de cette association.

L’administration a directement orchestré la communication de cette association, dans le but manifeste de faire pièce aux mouvements lycéens qui prenaient de l’ampleur contre les réformes Blanquer : mise en œuvre de parcoursup, réforme du baccalauréat et des lycées.

SUD éducation avait exigé du ministre une clarification lors du Conseil supérieur de l’Éducation du 17 novembre : le directeur général de l’enseignement scolaire actuel a refusé de l’apporter.

Pour SUD éducation, cette politique clientéliste et d’instrumentalisation des lycéen-ne-s, menée avec de l’argent public à des fins politiques est un scandale. À ce stade, la question de la démission du ministre Blanquer doit être posée.

SUD éducation considère le dépôt d’une plainte pénale pour détournement de fonds publics et négligence d’une personne dépositaire de l’autorité publique, afin d’obtenir la vérité sur l’implication du ministre et de son entourage dans cette affaire.