Nouvelles du jeudi 21 mai 2020

1) Des nouvelles des reprises…

En Haute-Garonne, ce sont au moins 20% des collégien.ne.s de 6ème et 5ème qui auraient repris le chemin du collège ce lundi 18 mai, et déjà plusieurs remontées inquiétantes. Plusieurs courriers de collègues déjà envoyés à leur chef-fe d’établissement, déjà de multiples pressions subies par les personnels précaires et des situations peu confortables pour de nombreux élèves…

Pendant ce temps, Jean-Michel annonçait au 18 mai que sur 40 000 écoles rouvertes on dénombre au moins 70 cas de fermetures. Mais comme papa Jean-Michel est un grand optimiste et ne veut jamais dramatiser, il prétend que dans ces cas, le virus s’était contracté avant le retour à l’école, et il maintient qu’il serait plus grave de rester chez soi que d’aller à l’école… on vous avait prévenu qu’il y en aurait pour tous les jeudis!

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Localement, ce sont des équipes en galère, qui s’effritent souvent, mais se serrent les coudes d’autres fois face à une hiérarchie toujours plus avide de contrôle. Car sous leurs semblants d’autogestion, les organisations de la reprise laissées aux personnels dépendent d’un rapport de force permanent entre la Mairie qui fait campagne et l’Education nationale qui se protège un maximum. Au milieu de tout ça, ce sont les collègues qui subissent de plein fouet les injonctions et directives toutes plus contradictoires et dangereuses les unes que les autres. Sans parler des cas de suspicions de Covid dans les écoles, mais qui ne ferment pourtant pas… (voir article sur le site). Dans un contexte déjà plus qu’anxiogène pour les personnels, les élèves et les familles, il ne manquait plus que ça! Notons ici que sur les écoles qui ont rouvert le 11 mai, à peine 3% des élèves étaient présent.e.s.

Et puis dans tout ça que deviennent les lycéen-ne-s? Oh, et bien ils et elles sont seul.e.s face à l’application Parcoursup depuis mardi soir, et ils ont jusqu’à samedi soir pour décider de leur orientation, seul.e.s.

Alors, elles sont pas belles ces reprises ?

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2) Courrier de la ministre de l’ESR: SUD Education dénonce une lettre insultante

La Ministre Frédérique Vidal a adressé mercredi 13 mai un courrier aux « membres de la communauté de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation ». En guise de remerciement à l’attention de ces derniers, la Ministre réaffirme sa volonté de mener à terme son projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) pourtant largement rejeté. SUD éducation dénonce une lettre qui mêle insulte et provocation.

Ce courrier est insultant lorsque la Ministre loue l’« engagement », l’« énergie », l’« ambition », les « efforts », la « solidarité » et la « créativité » des agent-e-s du service public d’enseignement supérieur et de recherche (ESR). Celles-ci et ceux-ci n’ont aucunement besoin qu’un Ministère ordinairement maltraitant et méprisant leur attribue des bons points ou leur délivre une appréciation teintée de macronisme et de paternalisme. Les remerciements de la Ministre et le renouvellement de sa « confiance » résonnent comme autant d’insultes, lorsque ce qui est demandé par toutes les catégories de personnel et par leurs organisations, c’est qu’on réponde à leurs revendications : une campagne massive de recrutement de personnels titulaires pour résorber la précarité ; une augmentation du financement structurel permettant de mener des actions de recherche et de formation de manière sereine et efficace ; des conditions matérielles permettant aux établissements d’accomplir leurs missions et aux étudiant-e-s de poursuivre leur formation dans de bonnes conditions.

C’est pourtant là que la Ministre redouble d’insulte à l’égard du service public d’ESR, en affirmant que la reconnaissance du Ministère à l’égard des agent-e-s va se manifester sous la forme du projet de LPPR. Depuis l’automne, cette communauté à laquelle la Ministre s’adresse s’est massivement élevée contre les grandes orientations du projet gouvernemental esquissées à travers les rapports des trois groupes de travail LPPR : accroissement de la précarité, mise en concurrence accrue des personnels, formations, équipes et établissements, soumission de la recherche aux exigences du pouvoir politique et du patronat. Affirmer que la LPPR va constituer la matrice de l’action du Ministère pour les 10 prochaines années est donc une provocation à l’égard des milliers d’agent-e-s précaires et titulaires qui se sont mobilisé-e-s pendant plusieurs mois, se sont réuni-e-s en assemblées générales et en coordinations, ont voté des motions, ont retenu des notes et refusé de tenir des jurys, ont tenu des grèves longues et ont mis l’enseignement supérieur et la recherche à l’arrêt à partir du 5 mars.

Présenter cette même LPPR comme « l’un des plus importants mouvements de revalorisation salariale que notre système d’enseignement supérieur et de recherche a connu » est un leurre, lorsque la rémunération des agent-e-s du service public d’ESR s’est effondrée au cours des deux dernières décennies et lorsque le rapport du groupe de travail sur l’« Attractivité des emplois et des carrières scientifiques » préconise une revalorisation exclusivement par le biais de primes renforçant les inégalités entre les agent-e-s. SUD éducation revendique au contraire une augmentation générale des salaires et la réduction des écarts de rémunération.

Peut-être la Ministre espère-t-elle tirer profit, pour faire passer son projet, de la fatigue physique et psychique liée à l’épidémie et au confinement, de la surcharge de travail provoquée par les évaluations à distance et du carcan imposé par le maintien du calendrier d’évaluation des formations et des établissements et de mise en place du BUT.

SUD éducation appelle les agent-e-s du service public d’ESR à réaffirmer leur opposition aux logiques de précarisation accrue, de mise en concurrence généralisée et mise au pas de la recherche avancées par les rapports des groupes de travail LPPR, et à faire obstacle à toute tentative du Ministère de passer en force sur ces dossiers.

guide précarité dans l'enseignement supérieur - SUD Éducation et ...

3) Direction d’école…rebelote? 

Cécile RILHAC, députée LREM, revient à la charge sur la question de la direction d’école. En août 2018, elle avait co-rédigé un rapport parlementaire qui avait inspiré le projet des EPSF (établissement public des savoirs fondamentaux) présent dans la loi Blanquer dite « école de la
confiance ». C’est la mobilisation du printemps 2019 qui a permis le retrait des EPSF de cette loi.

Avec cette nouvelle proposition de loi, c’est encore une foi la volonté de transformer les directrices et directeurs d’école en petit·es chef·fes qui revient. Une évolution qui, si elle se réalisait, mettrait en difficulté tous les personnels des écoles, sans régler les problèmes de surcharges administratives, en les soumettant davantage aux IEN et DASEN et en cassant le collectif de travail.

-> Retrouvez le tract de SUD Educ 63-03 juste ici

Direction d'école : Pas de Chef-fes Tous- tes des collègues ...

4) Les reprises… de manifs aussi!

Samedi dernier avait lieu la première manif Gilet-e-s jaunes post déconfinement…. et ce n’était pas beau à voir! Là encore… par où commencer?

Par le fait que des commerçants avaient aussi appelé à manifester contre la casse depuis 18 mois de manifs, pour une ville rose et pas jaune…bref on vous passe les détails peu (très peu) intéressants de leurs revendications mais n’empêche que!! Malgré l’interdiction de se rassembler, Moudenc s’est pointé, grand rebel qu’il est (rappelons qu’il aurait infiltré les black blocks prenez garde…) ! Moudenc dans une manifestation de commerçant.e.s interdite par la préfecture et des flics qui mettent beaucoup de temps à les déloger….

Par le fait qu’il était impossible de se réunir tant la présence policière était étouffante, que plus d’une cinquantaine d’amendes ont été distribuées en quelques minutes pour le simple fait d’être dans la rue avec une pancarte, parfois juste un sac à dos (et jamais à plus de 10)…  

Par le fait que pendant ce temps, des milliers de personnes faisaient les magasins dans le centre ville, sans limite de nombre et sans flics étouffants….

Peut-être mieux vaut s’arrêter là, on risquerait de croire que dans le fameux « monde d’après » le Covid, on ne peut plus ni circuler, ni s’exprimer, ni s’habiller librement….

 

5) Mises en danger et répression croissante à la RATP

Alors que nous sommes encore en pleine crise sanitaire, le ministère du travail et l’entreprise n’ont visiblement pas mieux à faire que de s’en prendre aux travailleurs et à leurs représentants. Quels que soient les motifs invoqués cette fois-ci, l’entreprise cherche à se débarrasser de ce militant actif et reconnu depuis longtemps, car à travers lui, c’est à nous tous qu’elle veut s’en prendre! Contre le licenciement de notre camarade, SUD Rail a lancé une pétition.

Pendant ce temps, les prises de risques et les mises en danger continuent à la RATP, comme l’exprime Solidaires dans sa dernière communication à ce sujet…

 

6) Pour solde de tout compte, 100 balles et un mars! 

COVID-19 : crise sanitaire, État responsable ! - Fédération SUD ...Emmanuel Macron tente de faire oublier sa gestion équivoque et catastrophique de la pandémie de même que les résultats des politiques de “guerre sociale” qu’il a menées depuis 2017 dans la continuité des précédents gouvernements. Et contrairement à ce qu’il aurait sans doute espéré, la population ne se satisfait pas des bons mots sur un supposé retour de l’Etat providence et la nécessité des services publics prononcés en mars.

Et il y a peu de chance qu’une mise à l’honneur le 14 juillet des métiers « en première ligne » (qu’il méprisait encore en février dernier) et une médaille du mérite aux soignant-es calmeront les esprits. Ce n’est pas non plus une prime, que beaucoup ne voient pas venir et à l’assaut de laquelle le patronat n’a pas tardé de monter, qui risque de solder plus les comptes. Toutes ces « mesures » doivent d’être prises pour ce qu’elles sont : des provocations pour faire croire qu’on a entendu le message, alors qu’en réalité le pouvoir travaille à ce que le monde d’après soit le même que celui d’avant, et si possible avec encore plus de profits pour certains, continuant ainsi à creuser gravement les inégalités !

Les soignant-es ne s’y trompent pas et déjà des mobilisations se font jour devant les hôpitaux. Elles doivent se multiplier avec la participation de la population ! Et plus globalement, ce sont nos luttes qui changeront le monde d’après.

Car cette crise démontre que le fauteur de trouble a pour nom le capitalisme, incarné par celles et ceux qui nous gouvernent. Pour éviter de revivre la catastrophe et y faire face, c’est donc d’un changement radical et profond de perspectives dont la population et la société ont besoin. Cela doit commencer immédiatement par de vraies augmentations de salaires pour toutes et tous et des moyens à hauteur des enjeux pour les services publics en premier lieu celui de la santé.

Mais surtout c’est un nouveau cadre qu’il nous faut désormais construire. Un nouveau monde où la précarité et le chômage sont combattus et où l’on travaille moins et mieux. Un monde où les besoins essentiels de la population sont assurés. Un monde où les métiers réellement utiles (et actuellement très féminisés) sont fortement valorisés. Un monde où la finance et l’activité économique sont mises au service du bien de l’humanité et préservent l’environnement et le climat. En bref, un monde où l’avidité et le capitalisme ne régissent plus les rapports humains et nos rapports à la planète.

Nous y atteler dès maintenant, avec tous-tes celles et ceux disponibles, voici l’urgence !

Exigeons la fin de la précarité et une autre répartition des richesses!!

Crise de l'hôpital public : « Chaque jour, j'ai des infirmières ...

7) SUD éducation dénonce la répression brutale des enseignant.e.s au Kurdistan d’Irak

Le 16 mai 2020, les enseignant.e.s de la ville Dohuk, située dans la région autonome du Kurdistan au nord de l’Irak, appelaient à une grève. Ils dénonçaient le fait que leurs salaires n’aient pas été versés depuis plusieurs mois. Avant même la manifestation, Badal Bardawi, activiste enseignant et organisateur du rassemblement, a été arrêté par les forces de sécurité. La manifestation d’environ 200 personnes, composée majoritairement d’enseignant-e-s rejoints par quelques autres fonctionnaires partageant leurs revendications, a été ensuite dispersée par la police anti-émeute et une centaine de personnes arrêtées, dont huit journalistes qui couvraient l’événement. 15 des interpellé-e-s étaient encore détenus le 17 mai.

La ville de Duhok est l’un des fiefs du Parti Démocratique Kurde, qui n’a de démocratique que le nom, et qui co-dirige avec son rival, l’Union Patriotique du Kurdistan, le Gouvernement Régional du Kurdistan. La répression brutale des enseignant-e-s s’inscrit dans une longue tradition de baillonage de toutes les voix dissidentes, journalistes, enseignant-e-s, activistes, qui dénoncent la corruption endémique des autorités du GRK qui s’approprient les ressources économiques sans les redistribuer auprès de la population, privilégiant un fonctionnement clanique et partisan à la mise en place d’un système démocratique. L’éducation est particulièrement touchée par cette situation : les enseignant-e-s ne percevant qu’un salaire insuffisant qui ne leur permet pas pour la plupart de subvenir à leurs besoin, salaire qui régulièrement n’est pas versé pendant plusieurs mois. Il est à noter que le rassemblement était à l’origine d’activistes, les syndicats enseignants du GRK étant inféodés aux partis politiques et ne jouant de fait aucun rôle d’opposition face à ceux-ci.

SUD éducation soutient la lutte des enseignant-e-s kurdes du Gouvernement Régional du Kurdistan, et dénonce les arrestations arbitraires et la répression brutale qui les frappe.