Nouvelles du jeudi 7 novembre 2019

1) Décembre: il est temps de s’organiser pour gagner, toutes et tous en lutte, forfait illimité!

-> SUD Educ n’est pas encore passé dans ton établissement pour te donner ce tract et tu veux le diffuser ? Pas de panique, le voici en pdf ici

 

2) Collège Lamartine: non à la culture du viol !

Alerté-e-s juste à la veille des congés de novembre d’évènements graves au collège Lamartine, nous avons rejoint un collectif regroupant des syndicats enseignants (CGT, CNT et SUD Educ), des parents d’élèves du collège et la FCPE départementale, des associations féministes… Deux réunions ont eu lieu pendant les vacances qui ont permis de recueillir des témoignages édifiants. Témoignages d’une maman dont la fille a été victime de violences physiques et sexuelles à plusieurs reprises depuis mars 2019 et d’une membre de l’équipe éducative du collège qui s’est retrouvée lanceuse d’alerte dès qu’elle a pris connaissance des évènements.

Un communiqué de presse a été publié dès la rentrée dénonçant ces violences mais aussi l’inaction et le silence de la direction de l’établissement et du rectorat qui avaient pourtant été informés des faits dès le printemps dernier.

Un rassemblement a eu lieu devant le collège lundi dernier rassemblant entre 200 et 300 personnes. avec prises de paroles et témoignages contre les violences faites aux femmes et dénonçant la culture du viol. La responsabilité de l’institution a aussi été pointée : « votre silence vous rend complice » pouvait-on lire sur une banderole.

Une délégation a été reçue au rectorat (sud educ, cgt, fcpe) dont le compte rendu sera diffusé.

Une nouvelle réunion du collectif est prévue ce soir pour envisager la suite de la mobilisation.

Nous exigeons que toute la lumière soit faite, que des sanctions soient prises envers les responsables qui se sont tus et que la collègue qui a eu le courage de parler et d’agir soit protégée et soutenue contre l’hostilité de ses supérieurs hiérarchiques qui l’accusent d’avoir voulu « salir la réputation de l’établissement ». Elle a tout notre soutien et notre solidarité !

(voir ici le texte du Planning Familial sur la culture du viol)

 

3) Les AED et AESH doivent être payé-e-s à temps!

Les problèmes de paiement de salaire sont trop récurrents, surtout quand il s’agit des personnels contractuels. À la précarité du statut et des conditions de travail s’ajoute l’inquiétude de ne pas être payé-e à temps et des conséquences qu’une telle situation peut avoir.

Pourtant le paiement par l’employeur d’un salaire mensuel est une obligation:

Dans la fonction publique, le salaire est appelé « traitement ». Son versement est encadré par le décret n°62-765 du 8 juillet 1962 : « Les traitements et les émoluments assimilés aux traitements alloués aux personnels de l’État et des établissements publics de l’État à caractère administratif visés à l’article 4 de la loi de finances n° 61-825 du 29 juillet 1961 se liquident par mois et sont payables à terme échu. Chaque mois, quel que soit le nombre de jours dont il se compose, compte pour trente jours. Le douzième de l’allocation annuelle se divise, en conséquence, par trentième ; chaque trentième est indivisible. »

Que faire en cas de défaut de paiement du salaire ?

⮊ Contacter le service gestionnaire par mail pour leur signifier que vous n’avez pas reçu votre salaire en mettant en copie SUD éducation
⮊ Faire un recours gracieux avec demande de paiement des intérêts moratoires : cela permet en général d’accélérer le versement d’un acompte (correspondant à 90 % du traitement). Voir modèle ici
⮊ Demander une aide exceptionnelle au service social en faveur des personnels du rectorat

 

4) AED: apprenons à nous organiser collectivement!

En cette année 2019-2020, les évolutions positives de nos droits ne sont toujours pas d’actualité !
Les plus précaires de l’Éducation nationale (AED, AP, AESH) sont aussi ceux et celles qui signent les contrats contenant le moins de droits. C’est également sur ce type de contrat que les administrations se permettent les pires abus (licenciements abusifs, heures supplémentaires non payées…).
Parce que nous sommes gravement attaqué-e-s sur tous les fronts, nous devons rompre avec l’isolement et nous organiser pour nous défendre collectivement, en construisant un rapport de force qui seul peut nous amener à nous faire entendre.
SUD éducation continue à défendre les personnels et à lutter contre un service public d’éducation de moins en moins public et de moins en moins émancipateur… Concernant les AED/AP/APS, nous souhaitons donner les outils nécessaires pour comprendre le contexte de dégradation des conditions de travail et informer sur les droits les plus élémentaires. SUD éducation est aux côtés des AED/AP/APS et de tous les personnels dans les luttes, les rassemblements. Nous organisons également des stages de formation syndicale, espaces de rencontre et de dialogue, pour faire avancer nos droits.

Voici un 4_pages complet écrit par la fédération, à diffuser sans limite dans vos établissements.

 

5) Contre les violences faites aux femmes

6) Point sur la mobilisation à partir du 5 décembre:

-> Un dossier complet sur le site de la fédération avec les appels à mobilisation, les explications de la réforme des retraites et une vidéo présentant les mensonges du gouvernement.

-> Le communiqué de presse intersyndical

-> Le comparateur de retraite entre le système actuel et le projet du gouvernement

-> Le site internet pour concentrer les infos sur la mobilisation du 5 décembre qui se construit

C’EST QUAND QU’ON ARRÊTE ?

7) Rencontre avec Delevoye : SUD éducation dénonce les manœuvres d’enfumage du gouvernement sur les retraites

SUD éducation s’est rendue à une réunion le mercredi 23 octobre « dans le cadre de la préparation de la réforme des retraites ». Il s’agissait bel et bien d’une mascarade, le gouvernement par la voix de M. Delevoye nous indiquant d’emblée que l’objet de la réunion était d’expliquer aux organisations syndicales son projet de réforme des retraites.

Après un tour de table où SUD a confirmé qu’il serait bien dans la rue le 5 décembre, Delevoye a commencé par préciser qu’il s’agissait de mettre en place « un système universel de retraites » et non d’« une réforme ». Puis il a indiqué que la loi serait votée en 2020 mais ne rentrerait en vigueur qu’en 2025, ce qui traduit bien la fébrilité du gouvernement sur ce sujet. Une « longue et douce transition est prévue sur 15 ou 20 ans ».

Delevoye n’a absolument pas répondu aux inquiétudes de SUD éducation. Le ministre s’est montré en effet encore plus flou que dans son rapport. Pour rassurer les syndicats, son discours s’est réduit à demander de lui faire confiance et indiquer qu’après le vote de la loi, tout s’éclairera. En d’autres termes, il s’inquiète du processus de mobilisation. Il a également affirmé qu’il y aurait des ajustements.

Pour Delevoye, le point ne peut pas baisser car il est lié au salaire qui ne peut pas baisser.

Il y aurait une possibilité de correction après le vote de la loi avec la mise en place d’un système de médiation pour rectifier les éventuelles injustices. Cette réponse ne règle rien : en cas de crise, les capitalistes n’hésiteront pas un instant à faire baisser les salaires. Qui plus est, si les salaires augmentent moins vite que l’inflation, les pensionné-e-s y perdront beaucoup. Enfin, une simple loi permettrait de faire baisser la valeur du point.

Le Haut-commissaire aux Retraites a enfin indiqué qu’il ne maîtrise aucun des contours de son projet : il a confirmé qu’il est incapable de produire des simulations individuelles, les renvoyant à un an après le vote de la loi. Il a ajouté que les impacts négatifs de la loi ne seraient visibles que dans 10 ans (c’est-à-dire à l’application pleine et entière du dispositif).

Il s’agit bel et bien d’un projet au service des capitalistes et des fonds de pension, qui vise à nous faire travailler plus longtemps pour des pensions plus faibles. C’est inacceptable, et les manœuvres d’enfumage du gouvernement sont vaines.

Nous revendiquons :
• une augmentation générale des salaires et des pensions ;
• une pension calculée sur les 75 % du dernier meilleur indice dans la fonction publique ;
• un âge de départ à la retraite après 37,5 annuités au maximum, et la prise en compte effective des conditions de travail dans l’âge de départ ;
• une retraite égale dans les faits pour les hommes et les femmes.

SUD éducation a déposé un préavis de grève reconductible couvrant les personnels grévistes pour toute la période qui suit le 5 décembre.

8) Pas de SNU dans nos assos!!

La phase 2 dite « d’engagement » du SNU vient de se terminer avec le travail gratuit des jeunes pendant 15 jours, très majoritairement dans des associations.
On ne peut que s’inquiéter de voir des associations participer à un tel dispositif. Si la phase « d’engagement » n’apparaît pas militarisée (sauf pour les jeunes qui s’engageraient dans les armées), elle contribue à mise au pas de la jeunesse.
Les jeunes qui participent à cette phase d’engagement réalisent gratuitement et sous la contrainte des missions : « comme la dépollution d’un site, l’entretien d’un littoral, servir des repas à des personnes qui sont dans le besoin, s’occuper de personnes âgées dans des maisons de retraite. » actuellement réalisé par des bénévoles ou des salariéEs.

A la différence des bénévoles, ils n’ont pas choisi d’exercer ces missions malgré le détournement du terme d’engagement. Ils sont contraints, ne peuvent pas arrêter quand bon leur semble et ne disposent pas d’une voix dans le projet porté.

Rappelons que les conséquences d’un refus de SNU amènent à l’exclusion du permis de conduire, du passage du baccalauréat et de (certains ?) concours administratifs.

A la différence des salariéEs, ils ne sont pas rémunérés pour leur travail, ne sont pas représentés et ne disposent d’aucune protection du code du travail.

Ces jeunes constituent une main d’oeuvre gratuite sans droits ni voie de recours. Est-ce cela le travail décent dans les associations ? Alors même que le gouvernement promeut une inquiétante « société de vigilance », le SNU, peu importe sa phase, vise à soumettre la jeunesse, à lui apprendre à se taire, ette culture de la soumission est aux antipodes des valeurs que nous défendons dans notre travail associatif.

Phase 1 ou phase 2, pas de SNU dans nos associations. Boycottons le dispositif !