Nouvelles du jeudi 21 novembre 2019

1) Grève à partir du 5 décembre: où en est la mobilisation ?

-> Dans l’Education, rien ne va ! Sud Educ continue de tourner dans les établissements et les personnels voient rouge. Classes surchargées, tâches qui se multiplient, précarité croissante, hiérarchie de plus en plus autoritaire, politique vitrine, discours hors sol et racistes du gouvernement, bref, le vase déborde… Les réformes des lycées et la loi Blanquer sont une catastrophe pour les personnels comme pour les élèves (91% des personnels déclarent que les réformes des lycées dégradent leurs conditions de travail). Les souvenirs de la reconductible de l’année dernière ressurgissent, les discussions renaissent dans les salles des personnels, la lutte se prépare petit à petit ! Les multiples HIS montrent que la température est bouillante! Certain-e-s adhérent-e-s nous font remonter des fortes possibilités de fermeture totale de leurs établissements!!!

Ici le tract local de SUD Education, et par là le kit de la grève reconductible dans l’Education!
 

-> A la fac, les étudiant-e-s se mobilisent contre la précarité, qui a récemment broyé la vie d’un camarade à Lyon. Leur situation est insupportable, et le gouvernement les méprise. Les petits boulots qui freinent leurs études, les logements trop chers, la suppression des bourses, les allocations dérisoires, les difficultés d’accès à la santé… le vase déborde aussi!! Leur communiqué pour une justice sociale à lire ici.

A la fac du Mirail, une première AG a réuni plus de 500 étudiant-e-s la semaine dernière, qui ont décidé de rejoindre la grève à partir du 5 décembre. Leurs revendications sont claires:
– l’instauration du salaire étudiant
– la nationalisation des logements privés étudiants
– la création de 100 000 places en logements CROUS par an
– la suppression du crédit d’impôt recherche pour financer les mesures
A Tolbiac, les étudiant-e-s commencent à préparer la mobilisation du 5 décembre en AG, tout comme à Lyon ou Bordeaux avec des tentatives de blocages.
 

-> Dans la santé, le discours du gouvernement hier est loin d’avoir rassuré les personnels, massivement en lutte depuis des mois (268 services d’urgence en grève). En effet, les mesures annoncées sont largement insuffisantes, méprisent encore les personnels et cherchent à diviser le mouvement. Là aussi, les personnels sont à bout, et appellent à rejoindre le mouvement de grève dès le 5 décembre et à le poursuivre tant qu’il le faudra. Le communiqué de SUD Santé Sociaux à lire ici pour en savoir un peu plus.

-> Dans les transports, ce sont les cheminots qui conduisent le mouvement vers une reconductible massive à partir du 5 décembre. La loi « nouveau pacte ferroviaire » qui va être mise en oeuvre en 2020 par la direction de la SNCF remet en cause l’essentiel de leur contrat social dans le mépris le plus total. La réforme des retraites est pour eux et elles la goutte d’eau, eh oui, le vase déborde aussi!! Lire le dernier communiqué de SUD Rail ici.

-> Chez les gilet-e-s jaunes, la colère sociale gronde encore, et Macron réprime toujours. Dans de nombreuses villes, des cortèges, des ronds-points à nouveau occupés, avec ou sans blocage de la circulation et partout des slogans qui crient la colère sociale et dénoncent la misère et les attaques contre les conquis sociaux. La réforme des retraites qui s’annonce est présente dans les slogans et les gilets ont prévu de se joindre au mouvement du 5 décembre, dans la volonté d’offrir un joyeux désordre, mais surtout un autre avenir ! 

2) Brisons le silence, toutes et tous dans la rue le 23 novembre pour dire stop aux violences faites aux femmes!

Alors que Macron avait annoncé faire de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles la « Grande cause de son quinquennat », SUD éducation constate qu’aucune mesure n’a été mise en place. Tous les deux jours, une femme est assassinée par son conjoint ou ex-conjoint : déjà 133 féminicides depuis le 1er janvier 2019!

Stop aux agressions sexuelles sur nos lieux de travail

Dans l’Éducation Nationale, les violences sexistes sont communes, courantes et impunies. Si 1 femme sur 5 affirme avoir vécu des situations de violences au travail , seulement 5 % portent plainte pour les dénoncer. Elles comprennent insultes, discriminations, harcèlement, menaces, chantage, mais aussi les agressions physiques et sexuelles . Les femmes les plus exposées au harcèlement sont celles qui subissent des discriminations liées à leur « race » et à leur identité de genre et/ou leur orientation sexuelle. Dans le cadre du travail, ouvrières et salariées précaires et dans une moindre mesure les professions intermédiaires subissent une pression sexuelle plus intense que celle des autres catégories sociales.

La circulaire du 9 mars 2018, qui prévoit la protection des victimes de violences sexistes et/ou sexuelles, n’est pas appliquée : les collègues qui ont dénoncé les violences subies n’ont bénéficié ni de protection ni d’accompagnement convenables. Pourtant l’employeur est responsable de la santé et de la sécurité des agent-e-s sur leurs lieux de travail !

Inégalités dans l’éducation nationale

Les travailleuses de l’Éducation Nationale subissent aussi le sexisme de l’institution dans l’évolution de leur carrière. 12 % des femmes sont à temps partiel, contre 3 % des hommes, avec des conséquences sur la rémunération et l’avancement. Plus les élèves sont jeunes plus la profession est féminisée : en 2006, 80 % des enseignant-e-s du primaire sont des femmes alors qu’elles ne sont que 35 % dans les universités . Chez les agent-e-s, la répartition du travail est sexuée : aux hommes les postes de techniciens et de chefs cuisine, aux femmes dites polyvalentes (le nettoyage ou le service des repas).

Ras-le-bol de l’éducation aux inégalités

Le système scolaire perpétue les violences de genre et contribue à les fabriquer auprès des élèves. Quel exemple la hiérarchie donne-t-elle aux élèves en ne protégeant pas les personnels victimes de violence et en octroyant l’impunité aux agresseurs sexuels ? Quel modèle social l’institution leur propose-t-elle en n’agissant pas pour abolir le système patriarcal et la division sexuée du travail ?

L’éducation proposée aux élèves véhicule l’invisibilisation et l’infériorisation des femmes, et, les enferme dans des rôles binaires en fonction des genres stéréotypés filles/garçons qui entravent leur émancipation. D’ailleurs, les femmes, absentes ou très minoritaires dans les programmes scolaires ne sont pas érigées en modèles. Et pourtant, elles existent !

A l’école : une éducation nécessaire aux sexualités

Rappelons qu’à l’école, si les garçons sont plus exposés à la violence (insultes, bagarres…), les filles, subissent plus d’agressions sexuelles et sexistes (baisers imposés, jeux où on doit toucher leurs fesses dans la cour de récré, et surtout cyber-harcèlement.)
Afin que cessent les violences, l’école doit éduquer aux sexualités, dans une perspective non hétéro-centrée, en insistant sur l’éducation au consentement.

Contre toutes les formes de violences sexistes et sexuelles, SUD éducation appelle à participer massivement à toutes les initiatives à l’occasion des journées de luttes du 23 au 25 novembre.
SUD éducation revendique l’application de la circulaire du 9 mars 2018 qui prévoit :
  • une campagne de prévention des violences sexistes et sexuelles dans la fonction publique : des formations pour tous les personnels notamment pour les représentan-t-e-s du personnel, ainsi que pour les personnels d’encadrement qui ont tendance à oublier leurs obligations
  • des dispositifs d’information, de communication et de sensibilisation auprès de l’ensemble des personnels avec la diffusion d’un numéro vert, le rappel de la loi, l’organisation de réunions de sensibilisation
  • la définition et la mise en œuvre d’un dispositif de signalement et de traitement des violences sexistes et sexuelles
  • la protection et l’accompagnement des victimes : l’employeur a la responsabilité de protéger les personnels
  • de sanctionner les auteurs des violences

Une tribune publique est proposée à signature ici pour briser le silence et agir face aux violences sexuelles, ici dans le cas des viols collectifs au collège Lamartine.

Et bien sûr on se retrouve toutes et tous dans la rue le 23 novembre
contre les violences faites aux femmes,
à partir de 13heures à Palais de Justice.
+ rassemblement contres les violences sexistes dans l’Education lundi à 18h au métro Jean-Jaurès
 

3) Quand la hiérarchie, la précarité, le travail tuent…

Au cours de l’année scolaire 2018-2019, 58 agents de l’Enseignement public se sont donnés la mort et 11 depuis la rentrée scolaire de septembre, selon le ministère. Sur ces 58 victimes, on recense 12 agents non titulaires. Les mois de novembre, août et septembre représentent un pic des suicides. La tranche d’âge la plus exposée est celle des 45-54 ans, puis celle des 55-64 ans.

Dimanche 9 septembre, les pressions hiérarchiques ont tué un professeur d’un lycée pro du Puy de Dôme.

Samedi 21 septembre, l’infantilisation, l’humiliation, et les pressions hiérarchiques ont tué une directrice d’une école à Pantin et un enseignant de SVT à Valbonne.

Vendredi 8 novembre, le CROUS a broyé la vie d’un étudiant de Lyon, en grande précarité financière.

Mercredi 13 novembre, la précarité a tué un agent d’entretien du collège de Rillieux-la-Pape.

Mais plutôt que de prendre la mesure du malaise qui traverse l’Éducation nationale, le ministre concentre ses annonces sur les chargé-e-s de direction, alors que c’est l’ensemble des personnels qui est concerné. C’est traiter par le mépris les revendications de l’ensemble des personnels qui se sont mobilisé-e-s à cette occasion pour revendiquer une diminution du nombre d’injonctions administratives et une amélioration des conditions de travail.

D’une manière scandaleusement cynique, le ministre, une fois de plus, tente d’instrumentaliser la dégradation des conditions de travail des personnels pour justifier son projet de statut de directeur ou directrice rejeté par les personnels au printemps dernier, alors même que le gouvernement met en œuvre le démantèlement des CHSCT et de la médecine de prévention.
Le ministre profite en effet de ces annonces pour diffuser un questionnaire aux directeurs et directrices d’école dans lesquelles les questions sont biaisées. On y trouve en effet des questions comme : “En tant que directeur/directrice d’école, souhaiteriez-vous ou non être associé à l’évaluation des professeurs de votre école : uniquement pour ce qui concerne leur coopération et contribution à l’action de la communauté éducative ? ou dans tous les domaines, dont la classe ?” On assiste donc à la mise en place d’un statut de supérieur hiérarchique en incitant à l’évaluation des collègues, instaurant toujours plus un climat managérial de suspicion et de délation au sein des collectifs de travail.
Pour SUD éducation, cette manœuvre est inacceptable. Les vraies réponses à la dégradation de travail des personnels réside dans des créations de postes massives dans dans les écoles et établissements ainsi que dans les services administratifs, et dans une augmentation des moyens alloués aux personnels pour exercer convenablement leurs missions.

L’Etat doit prendre ses responsabilités.

4) Encore des familles à la rue et mal-logées: nous exigeons un accès au logement et à la santé pour toutes et tous!

On vous en parlait dans les nouvelles de la semaine dernière, de nos jours, dans de trop nombreux établissements scolaires des enfants et leur famille dorment à la rue, sous tente, dans des squats ou dans des hôtels insalubres. La plupart de ces familles sont allophones. Ainsi, dans les écoles, collèges et lycées, les enfants des dispositifs UPE2A (Unité Pédagogique pour Elèves Allophones nouvellement Arrivé-e-s) sont particulièrement touché-e-s et mis en danger.

Le collectif de défense pour la scolarisation des enfants allophones adresse une lettre ouverte aux élu-e-s, qui dénonce et s’indigne de ces conditions de vie, réclame le droit au logement, à la santé et au bien être de toutes et tous. Vous pouvez retrouver cette lettre directement sur la page d’accueil de notre site internet.

5) Grève mondiale pour le climat vendredi 29 novembre

Lors de la grève climat du 20 septembre 2019, le président Macron avait alors conseillé à la jeunesse française mobilisée, d’aller plutôt nettoyer les plages corses ou encore de manifester en Pologne.

Or, la réponse du président de la République et du gouvernement reste bien en-deçà de l’urgence environnementale et le charbon polonais n’est pas seul responsable du dérèglement climatique !

La fédération SUD éducation rappelle le droit de grève des lycée-ne-s et étudiant-e-s et leur droit à choisir librement leur mode d’expression et continuera de soutenir les mobilisations de la jeunesse lors des grèves climat.
À ce titre, SUD éducation dépose pour la journée du 29 novembre un préavis de grève couvrant tous les personnels de la maternelle à l’université, et sera présent dans la rue aux côtés des élèves, des lycéen-ne-s et des étudiant-e-s, avec les personnels mobilisés. La mobilisation des lycéen-ne-s doit se poursuivre avec l’implication des parents d’élèves et de l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale !
En tant que syndicat de transformation sociale et écologique, SUD éducation dans le cadre de l’Union syndicale Solidaires revendique une transition sociale et écologique fondée sur un juste partage des richesses et des ressources à l’échelle nationale et mondiale afin de garantir une vie digne pour tous et toutes.

Dans le secteur de l’éducation, SUD éducation revendique :

• réalisations de bilan énergétique et plan d’isolation des bâtiments
• réduction des consommations énergétiques et en eau,
• des outils pour mettre en place la diminution des déchets, et leur recyclage s’ils ne sont pas évitables.
• renforcement des filières locales et bio dans la restauration scolaire ; réduction de la consommation des produits animaux (les élevages ont plus d’impact que les cultures).
• Des recrutements massifs de titulaires remplaçant-e-s dans les premier et second degrés afin de limiter leurs déplacements.
• La prise en compte des risques environnementaux par les CHS et notamment une véritable campagne de désamiantage des établissements scolaires dans le cadre de l’application du Plan amiante relancé en 2016 et une prise en charge des personnels exposés avant 2021,
• La mise en place des mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs-ses notamment celles et ceux exposé-e-s au radon (visite médicale, information des personnels, mesures techniques telles que système de ventilation, ouverture des fenêtres…).
• Un vrai plan de formation professionnelle orienté vers les nouveaux métiers : inscription dans le cursus obligatoire en lycée agricole de la formation à une agriculture respectueuse de l’environnement et de la santé, dans les filières du bâtiment renforcer la formation à la rénovation énergétique, à l’isolation du bâti, matériaux écologiques, énergies renouvelables etc.

6) Soutien aux enseignant-e-s en lutte en Irak

La Fédération SUD éducation exprime sa solidarité avec les enseignant.e.s des universités et établissements scolaires d’ Irak qui ,à l’appel de syndicats irakiens, ont participé à la grève nationale lancée fin octobre et aux manifestations en défense des droits et soutien aux revendications de la population. Ils et elles luttent pour la justice, la liberté, l’emploi, contre la corruption des mafias et contre le sectarisme.

La Fédération SUD éducation condamne la répression et la persécution des manifestant.e.s dont de nombreu.x.ses syndicalistes, ainsi que les pressions exercées sur les enseignants et enseignantes pour les empêcher d’exercer leur droit de faire grève.

La Fédération SUD éducation soutient fermement la lutte des collègues en Irak jusqu’à la satisfaction des revendications de la population.