Nouvelles du jeudi 18 Juin 2020

1) Encore une semaine chargée de colère… et de lutte !

Ca commence (enfin ça continue) jeudi dernier, avec une lettre du préfet aux personnels des établissements scolaires. Ce dernier s’appuie sur un prétendu devoir de réserve pour museler encore un peu plus les personnels en leur interdisant de participer à des manifs politiques, sauf si c’est un hommage à de Gaule, ou la commémoration de l’Indochine ou encore la célébration des pompiers, rien que ça ! De mieux en mieux du côté de la hiérarchie… Alors sans attendre, SUD Education a répondu en écrivant une lettre ouverte qui rappelle la loi au préfet. Elle sera publiée prochainement sur notre site ! 

Puis s’en est suivi un véritable « prof bashing » dans les médias, repris par Jean-Michel Blanquer lui-même (ben oui…) ! Il a livré les personnels à la vindicte populaire, comme on vous en parlait déjà la semaine dernier dans les nouvelles du jeudi… et comme d’hab’, c’est pas joli joli… Du coup, suite à l’avalanche réactionnaire médiatique, SUD Education a saisi le Conseil de déontologie journalistique (la saisine est à lire juste ici).

Et ce n’est pas tout ! On vous en parlait déjà jeudi dernier, et bien la série continue ! Dans la famille chef.fe.s, nous appelons les directions d’école ! SUD Education s’y oppose évidemment, et demande le retrait de cette proposition de loi aberrante, qui devient pourtant de plus en plus réelle. Et comme on ne préfère pas enfoncer le clou, on ne vous parle pas de l’ouverture au privé des postes de direction dans le second degré !

Et pendant qu’on continue de nous bassiner avec les chefs, toujours les chefs, le grand patriarche a décidé de rouvrir les écoles et collèges totalement dès lundi 22, avec présence obligatoire des élèves… Concrètement, ça donne quoi ?

Ben ça donne que Macron ne dit rien de plus, et Jean-Mi s’exprime sur RTL le lendemain pour ne pas dire grand chose, puis sort un protocole en suivant mais… provisoire ! Si les personnels étaient aussi organisé.e.s qu’en haut de l’étagère, on serait pas dans la m***** !
La dernière version du protocole sanitaire a été envoyée hier, mercredi à 21h30, laissant deux jours aux personnels pour préparer la reprise. Jean-Mi mépriserait-il les personnels au point de ne pas prendre en compte leurs conditions de travail ? Noooooooon, loin de nous cette idée, pardi ! Et le comble dans tout ça, c’est que son protocole de 21h30 ne respecte pas le décret du 14 juin, et est donc illégal… Mais pas de panique, le Capitaine mène la barque et a reconnu ce matin sur France info son incohérence, et répondra par un décret adapté au protocole d’ici le 22 juin ! Ouf, nous voilà bien !

En parallèle, SUD Education mène une campagne pour alléger les programmes de l’année scolaire 2020-2021 et pour un plan d’urgence pour l’éducation en septembre

Ca semble évident, mais rappelez-vous qu’en haut de l’étagère, c’est pas gagné…
On n’a pas non plus l’intention de se laisser embobiner par les vacances apprenantes du Capitaine, ah ça non !!! Pour rappel, le projet « un été pour préparer le CP » et autres projets terribles comme celui ci, sont pilotés par l’association « agir pour l’école » (!!!!) subventionnée par d’importants fonds privés comme AXA (!!!!). Si ça ne t’a pas suffit, tu peux aller en lire plus ici

On s’arrête là parce que c’est déjà trop, en tout cas bien assez pour être en colère et continuer la lutte ! Un préavis de grève a été déposé par SUD Education du 15 juin au 15 septembre 2020 et un mouvement intersyndical a été décidé aujourd’hui. L’appel à la mobilisation est donné pour le 24 juin et exige :

  • L’abandon des 2S2C
  • L’abandon de la proposition de loi sur la direction d’école
  • L’arrêt des suppressions de postes et la création des postes nécessaires dans l’Éducation nationale
  • La création d’un vrai statut avec un vrai salaire pour les AESH
  • L’abrogation de la réforme du baccalauréat et du lycée, des E3C et de Parcoursup
  • L’augmentation des salaires et l’augmentation du point d’indice.
  • L’arrêt total des mesures et procédures engagées contre tous les personnels ayant participé à des actions syndicales contre les réformes et le Bac Blanquer

-> communiqué unitaire à retrouver ici

 

2) AESH: sortie de la précarité exigée !

Trop c’est trop ! Encore plus de demandes de suivis de personnels sous contrats précaires nous sont parvenues pendant la crise sanitaire, mettant en avant les énormes dysfonctionnements du rectorat et sa politique de précarisation et paupérisation grandissante des personnels. Ces situations ne peuvent plus durer ! Un lettre ouverte au recteur a été écrite par SUD Education 31-65, à retrouver ici ! La maltraitance institutionnelle ne peut plus durer et doit être dénoncer!

-> Communiqué intersyndical national pour dénoncer les conditions de travail des personnels AESH

 

3) Retrait du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) exigé !

Le vote du projet commence aujourd’hui… Pour rappel, le texte contient tout ce que nous dénonçons depuis plusieurs mois :
• Liquidation des statuts avec la mise en place de « tenure tracks », contrats de 3 à 6 ans pouvant concerner jusqu’à 25 % des recrutements de directeurs de recherche et de professeurs ;
• Explosion de la précarité avec la mise en place des « CDI » de mission scientifique pour la durée des projets ;
• Renforcement de la recherche sur projets avec une part croissante du financement des besoins pérennes passant par l’ANR et ses appels à projets ;
• Renforcement du rôle du HCERES avec l’extension de l’évaluation à la totalité des missions des établissements.

Quant aux fameux « engagements » budgétaires sur 10 ans que le ministère ne cesse de mettre en avant, ils n’engagent en rien les gouvernements à venir. Ainsi l’augmentation prévue pour 2021 n’est que de 357 M€ pour 2021, car les 357 M€ pour 2021 sont des crédits de paiement alors que les 149 M€ de l’ANR de 2021 sont des autorisations d’engagement qui seront amputées du budget du programme 172 (« Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires ») en 2022.

Les établissements de l’enseignement supérieur et la recherche ont besoin de financements pour prolonger les contrats doctoraux, les CDD et les stages des étudiant-e-s, préparer tant bien que mal une rentrée universitaire à haut risque au sujet de laquelle la ministre a fait des déclarations inquiétantes à la presse, et redémarrer les expériences en laboratoire.

Nos organisations invitent les personnels et les étudiant-e-s à débattre et à se prononcer sous toutes les formes possibles, en présence ou à distance, pour dénoncer ce passage en force, exiger le retrait de ce texte et obtenir l’ouverture de véritables négociations pour un service public national de l’Enseignement supérieur et de la recherche à la hauteur des enjeux immenses.

Nous continuerons autant que nécessaire à nous rassembler et manifester pour que le gouvernement retire ce projet qui va totalement à l’encontre des nécessités que la crise sanitaire a largement révélées, à savoir des recherches bénéficiant de financement d’État pérennes, sur le long terme, et menées avec des personnels titulaires et correctement rémunérés.

-> nouveau site sud educ/sud recherche à paul sab!

-> communiqué intersyndical à retrouver ici et ici

-> frais d’inscription dans l’enseignement supérieur : communiqué intersyndical qui demande au Conseil d’Etat de trancher en faveur de la gratuité!

 

4) Racisme d’Etat: l’école aussi est concernée

SUD éducation se réjouit du succès des manifestations de ces derniers jours qui ont mis sur le devant de la scène les questions du racisme d’État et des violences policières.
En parallèle, un puissant mouvement social contre le racisme d’état et les violences policières s’organise, suite à la mort de Georges Floyd mais aussi en soutien à Adama Traoré et à toutes les victimes de violences policières en France. Les violences policières se sont multipliées pendant la période de confinement, particulièrement dans les quartiers populaires, et ne se sont pas arrêtées avec le dé-confinement.

SUD éducation dénonce sans relâche le traitement réservé par les pouvoirs publics aux quartiers populaires, où sont largement concentrées les personnes racisées, en matière d’éducation.

Le racisme et les préjugés nauséabonds se retrouvent jusqu’au plus haut sommet de la hiérarchie.

Depuis le début de l’année scolaire 2019-2020, le ministre Blanquer a multiplié les sorties scandaleuses, créant des polémiques stigmatisant les personnes musulmanes ou supposées telles. Il a été démenti par ses propres services sur le prétendu défaut de scolarisation des petites filles musulmanes. Il a attaqué la FCPE à propos d’une affiche de campagne montrant une femme portant le voile. Il s’est refusé à condamner l’agression par un élu RN d’une mère d’élève portant le voile accompagnant une sortie scolaire. Ses services ont publié durant le confinement une fiche stigmatisant explicitement les musulman-e-s.
Le ministre Blanquer s’attaque au seul programme qui vise à compenser les inégalités sociales entre les centre-villes et les quartiers populaires, le réseau d’éducation prioritaire.
Le racisme d’État trouve son expression dans l’Éducation nationale et dans le projet de société réactionnaire porté au sommet de l’institution. SUD éducation appelle, avec son union syndicale Solidaires, à participer massivement à toutes les initiatives prévues et à renforcer la dynamique en cours.

 

5) Du fric pour l’hôpital public!

La rue débordée de monde ce mardi après-midi. La manifestation pour sauver l’hôpital public a rassemblé des dizaines de milliers de personnes à Toulouse.  Après une première partie de manifestation joyeuse, musicale (merci les batouk !), et conviviale, la colère s’est faite ressentir plus clairement sous les fenêtre de l’Hotel Dieu, abritant la direction des hôpitaux de Toulouse. La détermination des manifestant.e.s aura eu raison des grilles du parc, et l’invasion de ce dernier a donné lieu à un grand rassemblement au son des prises de paroles depuis le camions intersyndical Sud Santé et CGT C.H.U !

Et puis, la suite de la manifestation s’est vu lentement circonscrite par la fermeture du pont des Catalans, du pont St Pierre et du Pont neuf par la gendarmerie et la police. La nasse se refermant, les manifestant.e.s ont alors subi les gaz, les charges, les tir de LBD à quelques mètres de la foule statique.

La répression continue, même pour celles et ceux qu’on nomme « héros » le dimanche soir à la télé…

-> colère noire pour les blouses blanches


 

6) Action du DAL31 pour le relogement des familles de la rue Roquelaine!

 
Depuis le 17 janvier, ni la Mairie, ni la Préfecture ne daignent assumer leurs responsabilités ! En effet, aucune solution n’a été proposée aux familles qui occupent le 36 rue Roquelaine pour exiger leur relogement !

Depuis maintenant plus de 5 mois, la seule manifestation de la part des pouvoirs locaux a été la mise en place d’une procédure d’expulsion, devenue à ce jour imminente !

Dans le cadre de la campagne Un Toit Pour Apprendre qui lutte pour le relogement digne des 5 familles de la réquisition du 36 rue Roquelaine, nous organisons la première action depuis le déconfinement. La lutte doit reprendre, encore plus forte qu’avant la crise sanitaire ! Nous devons montrer aux pouvoirs locaux que nous ne baissons pas les bras !

Parce qu’on ne lâchera RIEN, ré-investissons la place publique et rassemblons nous toutes et tous pour une grande chaîne humaine le long du Marché Cristal, dans le respect des gestes barrières !

– RDV SAMEDI 20 JUIN A 11H AU METRO JEANNE D’ARC – pour une action sans risque, médiatique et pacifique ! La Préfecture doit prendre ses responsabilités et reloger ces familles qui sont pourtant considérées comme prioritaires par l’Etat !


Nous vous invitons à vous habiller principalement en noir et de venir avec votre propre pancarte. Si toutefois vous n’auriez pas l’occasion d’en confectionner, nous vous en confierons une.

VENEZ NOMBREUX-EUSES, NOUS AURONS BESOIN DE MONDE POUR LA RÉUSSITE DE L’ACTION !!
 
 

7) Dans la rue le 20 pour la régularisation des sans-papiers !

Le 30 mai dernier, 10 000 manifestant·es pour l’essentiel sans-papiers ont bravé l’interdiction de manifester à Paris et dans de nombreuses villes. Ces manifestant·es ont contribué à faire tomber l’interdiction générale de manifestation et à permettre à tous et toutes de descendre dans la rue maintenant.

- Ils et elles réclament : la régularisation pour tous et toutes, la fermeture des centres de rétention, l’accès à un logement digne.

- Ils et elles ont dénoncé les conditions dans lesquelles leur extrême précarité les a fait survivre pendant le confinement : ceux et celles qui se sont trouvées sans aucune ressource, ceux et celles qui ont continué de travailler exploité·es comme jamais et la peur au ventre, travailleurs et travailleuses invisibles parmi les invisibles. Et nombreux·ses sont ceux et celles qui ont subi des conditions sanitaires dégradées dans des logements vétustes, laissé·es pour compte dans la lutte contre le virus.

- Après les grèves de 2019 dont la grève de Chronopost qui a permis la régularisation de 72 travailleurs à ce jour, des livreurs de l’entreprise Frichti sont aujourd’hui en grève à Paris pour leur embauche et leur régularisation.

A l’appel de la Marche des solidarités, ce sont maintenant 200 collectifs, associations, organisations, syndicats qui appellent à la régularisation dans toute la France.

Le 20 juin, dans de nombreuses villes de France, ce sera une nouvelle occasion pour porter ensemble ces revendications. A Toulouse, la manifestation débutera à 14h au square Charles de Gaule (métro Capitole). 

Nous vous invitions à y participer nombreux et nombreuses,
et partout en France!

 

8) Allocution de Macron : retour à l’anormal

Au delà de l’annonce du passage en “zone verte” pour l’ensemble de la France métropolitaine, l’allocution de Macron ce 14 juin a été un exercice d’autosatisfaction impressionnant quand à la gestion de la crise sanitaire. Oubliés les stocks de masques inexistants, oublié-es les travailleuses et travailleurs en première ligne sans matériels et sans tests…

Et pour la suite ? Beaucoup de grands mots et de discours creux sur la mobilisation de la population face à la crise, la relocalisation et l’écologie. Le président de la République se prend pour un général mobilisant la population, pourtant il n’est que le bras armé des politiques néolibérales. Rien de concret.

La dette ? Il va falloir travailler et produire plus. On est loin de l’écologie et du partage du travail… En prenant bien soin de préciser qu’il n’y aura pas d’ impôt supplémentaire et donc rassurer les plus riches qui continueront d’accumuler pendant qu’on trime.

L’emploi, les licenciements ? Que des mots creux, rien de concret. Comme le conditionnement des aides économiques au maintien de l’emploi et à la transition écologique…

Le racisme ? Dénoncé du bout des lèvres pour tout de suite poser une interprétation figée et réactionnaire de l’Histoire qui ne peut être revisitée. Pire : il relaye le fantasme d’un “antiracisme séparatiste” porté par l’extrême droite. C’est extrêmement grave !

Les violences policières ? Elles n’existent pas. Il y a l’ordre républicain. Comme une sorte de “law and order” façon Trump. Pour le reste, fermez le ban.

Après avoir fait l’article sur l’Etat providence le 12 mars dernier, le pouvoir macroniste revient à ses fondamentaux ultralibéraux et nous prépare le retour au monde d’avant. En pire pour nos droits, nos libertés, pour la justice sociale et environnementale.

L’Union syndicale Solidaires continuera dans les semaines à venir de construire les mobilisations sociales, antiracistes, écologistes et féministes indispensables pour sortir de la crise actuelle et qu’enfin d’autres choix nous évitent celles à venir.

Pour le service public, pour nos libertés, pour la justice sociale et environnementale, nous ne lâcherons rien.