Nouvelles du jeudi 1er février 2018

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Prochaine AG de SUD éducation 31-65
jeudi 8 février 2018

à 18h00 au local de Solidaires,  52 rue Jacques Babinet à Toulouse

1 – Grève ce jour :

Sud éducation 31-65 appelle l’ensemble des personnels, de la maternelle à l’université, à se mettre en  grève le jeudi 01 février 2018.

Toutes et tous concerné-e-s !!!!!
14h manifestation Jean Jaurès
18h réunion publique à l’université Toulouse Jean-Jaurès, le Mirail

Notre argumentaire à retrouver ici
Et celui de la fédération SUD Education est là
Et une saine lecture : le  4 pages « direct lutte » à retrouver ici au format pdf.

fevrier-lutte

Prochain rendez-vous mardi 6 février et compte-rendu à venir jeudi prochain !

2 – Lycée Gallieni : pour des moyens, contre la démagogie et les dérives droitières !

Depuis plusieurs semaines, les personnels du lycée professionnel Gallieni à Toulouse sont mobilisé-e-s pour obtenir des moyens supplémentaires pour améliorer les conditions d’accueil des élèves et les conditions de travail des personnels du lycée.

Le 20 décembre, les représentants syndicaux du lycée (SNETAA-FO et SGEN-CFDT 31 ont écrit ministre de l’Education nationale. Ils décrivent ainsi l’établissement dans lequel ils travaillent : «Le LPO Galliéni s’est transformé en une extension des quartiers du Mirail et d’Empalot, véritable terrain de jeu des dealers de la cité et créant dans le lycée une zone de non-droit. (…). Un sentiment de peur s’est d’ailleurs généralisé.».

Nous ne nous reconnaissons pas dans ce discours stigmatisant qui fait les choux gras des journalistes carnassiers qui cherchent le scoop à tout prix et dressent des portraits sordides et mensongers des quartiers populaires (cf l’article du Monde sur le quartier le Reynerie).

Une enseignante interviewée explique de façon plus nuancée : « Dans les 1 000 élèves du lycée, on a des profils très particuliers. Certains sont très volontaires, mais on a aussi une minorité qui relève de structures spécialisées, médicales, ou relatives à la justice : des élèves qui sortent de prison, qui viennent en cours avec le bracelet électronique, d’’autres qui ont un casier judiciaire assez fourni qu’on nous demande d’intégrer. On fait tout pour que la poudrière explose.»

Voilà ce qui arrive quand on impose à des jeunes, déjà en rupture scolaire et sociale, une «orientation subie»… La première des violences, celle qui engendre toutes les autres, c’est bien d’abord celle de l’exclusion, des inégalités sociales et des injustices de classes  !

La suite à lire ici

Mais ce n’est pas fini, puisqu’hier,  Blanquer a décidé de jouer les pompiers pyromanes tout en niant les problèmes de moyens ou d’orientation : à voir ici.

3 – Nice : et pourquoi pas des flics à la maternelle ?

La fédération SUD éducation a appris, par voie de presse, que le ministre de l’Éducation Nationale propose d’expérimenter à Nice l’affectation d’un policier en tenue (mais sans arme) dans une école.

Le ministre Jean-Michel Blanquer jugeait ainsi, au micro de France Inter le 28 janvier que « le policier non armé à l’intérieur de l’école est quelqu’un qui va vivre au quotidien avec les enfants et va en fait s’intégrer dans leur vie ».
Un ministre tout en amalgames

Cette déclaration est particulièrement inquiétante. L’école aujourd’hui n’a pas besoin d’être assimilée dans l’esprit des élèves dès leur plus jeune âge aux forces de répression.

La prévention de la violence et la sécurité dans les établissements scolaires comme à leurs abords sont de véritables sujets de débat ; les confisquer en imposant un uniforme symbolique d’une institution répressive est aussi démagogique que contre-productif.
Éduquer n’est pas seulement instruire

SUD éducation rappelle au Ministre que le service public d’éducation ne saurait se limiter à la seule instruction des élèves : les écoles et les établissements sont également le cadre de la construction d’une vie collective, à laquelle prennent part tous les personnels des équipes éducatives.

SUD éducation condamne le cynisme d’un Ministre de l’Éducation Nationale qui supprime des centaines de postes d’enseignant⋅e⋅s et de vie scolaire et demande aux communes d’affecter des policiers municipaux pour y faire du maintien de l’ordre.

SUD éducation revendique l’attribution de moyens à la hauteur des besoins de l’école, ce qui passe par des créations de postes d’enseignant⋅e⋅s et d’agent⋅e⋅s en nombre suffisant.

4 – Rapport Mathiot : l’analyse de SUD Education

L’organisation de la sélection à l’Université

Ce rapport inscrit pleinement le lycée et le bac dans le processus de sélection à l’entrée de l’université. Il vise à intégrer 75% des épreuves dans Parcoursup (toutes sauf les deux épreuves terminales de juin) et à instaurer un lycée modulaire qui s’intègre dans la logique des “attendus”. S’y ajoute le “supplément au diplôme” (ou “portefeuille de compétences”). Il s’agirait de remplir sur un logiciel les compétences acquises par l’élève dans les matières enseignées mais également en cas d’engagement associatif, de mandat de délégué etc. Bien sûr, tout cela n’a pour objet que d’être intégré dans Parcoursup. En plus des fiches avenir et des livrets scolaires, c’est une nouvelle charge de travail qui pèserait sur les personnels dans le seul but d’organiser la sélection.

Sur le bac
La course aux économies

Réformer le bac, oui. Mais pour les bonnes raisons. Le rapport Mathiot tente bien de maquiller sous un peu de pédagogie et de modernisme ses préconisations. Mais dès l’introduction du rapport c’est bien le coût du bac qui est pointé. Quand aux moyens pour appliquer la réforme : pas un mot si ce n’est pour avancer plusieurs options vers la flexibilisation du temps de travail des enseignant-e-s et donc une inévitable réforme du statut.

Trop facile le bac ?

Autre reproche fait au bac : la hausse continue du taux de réussite qui mettrait en péril sa “valeur certificative”. Il est évident que l’objectif affiché ne peut être de faire baisser ce taux de réussite, investi de trop d’enjeux symboliques et politiques. Il s’agit plutôt d’enlever au bac son statut de premier grade universitaire en rendant son obtention accessoire dans l’accès à l’université qui sera fondé sur les dossiers des élèves et les résultats des épreuves anticipées.

Un mini-bac durant l’année

Pour éviter “l’effet de bachotage” et l’examen-couperet, le rapport préconise l’organisation d’épreuves anticipées aux contours encore flous mais qui, concentrées sur une semaine à une date fixée en début d’année, ressemblent beaucoup à une semaine de bac anticipée et organisée dans les établissements. Le fait que ces épreuves concernent les majeures n’est pas un hasard. C’est qu’il s’agit de prendre en compte les notes obtenues dans le processus de sélection à l’entrée de l’Université.
Enfin, alors que les modalités concrètes ne sont pas encore précisées, rappelons que les contrôles en cours de formation (CCF) sont largement décriés dans les lycées professionnels et agricoles où ils existent : importante charge de travail pour les enseignant-e-s, inégalités, temps d’enseignement réduit à portion congrue…

Le risque de bac “maison” et d’un accroissement des inégalités

Comme avec la Loi Fillon de 2005, abandonnée sous la pression lycéenne, le risque est grand que l’organisation et la correction dans les établissements, voire la prise en compte des notes du bulletin comme l’envisage le rapport conduisent à l’obtention d’un bac dont la valeur sera liée à la réputation de l’établissement. De plus, la possibilité de créer des parcours locaux creusera le fossé entre les lycées.
Dans le même sens, le rapport préconise la “conception, au niveau d’un bassin d’enseignement et de formation, d’une académie si possible”. Au-delà de l’absence de définition d’un bassin d’enseignement, il est clair que les auteur⋅ice⋅s du rapport envisagent d’un bon œil l’existence de diplômes locaux. »

L’analyse complète est à retrouver ici.

5 – DHG des collèges pour la rentrée 2018 : où en est on depuis la réforme ?

La mise au point de SUD éducation :

Enseignements complémentaires : les EPI réduits à portion congrue

Les EPI, enseignements pratiques interdisciplinaires, mis en place par la réforme du collège, étaient la cible principale des adversaires du « pédagogisme » dont le ministre Blanquer est un illustre représentant. Et de fait, une des principales nouveautés est la réduction des EPI à… pratiquement rien. Dorénavant, la seule obligation est que chaque élève doit avoir suivi un EPI sur l’ensemble de son collège. Et en termes de contenus, il n’y a plus aucune obligation réglementaire. Les huit thématiques imposées aux EPI, en particulier, ont disparu. Les EPI sont donc pratiquement enterrés. Il en va de même pour l’AP, dont on sait encore moins qu’avant de quoi il s’agit.

Enseignements facultatifs : le retour en force des options élitistes

Avec les EPI, la deuxième cible de l’opposition réactionnaire à la réforme du collège était la prétendue suppression des bilangues et du latin.  Aujourd’hui, le ministre Blanquer remet à l’honneur ces options traditionnellement élitistes en leur attribuant de nouveau un volume horaire spécifique. Mais en même temps, l’inégalité d’accès à ces options d’un collège à l’autre est renforcée. En effet, ces horaires disciplinaires ne sont pas fléchées et doivent être pris sur l’enveloppe globale, renvoyant le choix de les mettre en place aux réalités locales : tel collège privilégiera les dédoublements, tel autre les langues et cultures de l’Antiquité. Le renforcement de ces options renforcera enfin une logique de ségrégation interne aux établissements, certaines classes étant identifiées comme des classes d’élite et faisant l’objet, en tant que telles, de stratégies familiales d’évitement.

L’autonomie des (chefs d’)établissements renforcée

Concernant les EPI et l’AP, l’arrêté fixait des minima, laissant la possibilité à chaque établissement la possibilité d’en fixer le nombre et les modalités à sa guise, après passage en Conseil d’administration sur avis du Conseil pédagogique – le chef d’établissement ayant de toute façon le dernier mot sur la répartition des moyens. La revue à la baisse des obligations réglementaire est donc en réalité une plus grande latitude laissée aux établissements pour moduler à leur guise la réforme. D’autre part, la mise en oeuvre des enseignements facultatifs est comme dit plus haut laissée à la discrétion des établissements. Enfin, les enseignements commun ou complémentaires peuvent être enseignés dans une langue étrangère ou régionale, de manière toujours discrétionnaire. Toutes ces nouveautés prolongent l’effort entrepris par les gouvernements précédents : une autonomisation croissante des établissements ayant toujours comme objectif la mise en concurrence, et comme conséquence un système scolaire toujours plus inégalitaire.

Des moyens toujours insuffisants, en partie donnés sur projet

Comme dans la première mouture de la réforme, l’arrêté prévoit trois heures de marge par division, en plus de ce qui est attribué au titre des horaires disciplinaires. C’est toujours un leurre : ces heures sont provisionnées par la baisse des horaires disciplinaires légaux déjà mise en oeuvre dans la réforme du collège, et ont été déjà largement ponctionnés sur des collèges qui avaient davantage de marge que cela, notamment dans l’éducation prioritaire. Une nouveauté de l’arrêté Blanquer renforce une autre tendance forte, l’attribution de moyens en fonction de projets. Ainsi, dans l’arrêté est prévue la possibilité d’octroyer aux collèges des « dotations complémentaires » dans le cadre de la mise en place des enseignements facultatifs.

La suite ici : http://www.sudeducation.org/DHG-preparation-de-la-rentree-2018.html